je vais faire un petit tour

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vendredi, avril 28, 2006

Vivant Poème

Une fois n'est pas coutume, je vous laisse les paroles d'une chanson de Barbara qui me suis depuis le début du voyage et que je voulais vous faire partager. Bon voyage...
 
Va. Ce monde, je te le donne.
Va. Jamais n'abandonne.
C'est vrai qu'il n'est pas à l'image
De rêves d'un enfant de ton âge,
Je sais.
Le monde a des accents.
Souvent, il nous montre les dents
Mais je l'aime comme je t'aime.
Je voudrais tant.
Tu en es le vivant poème.
Pars. Le monde est un espoir.
L'espoir, jamais ne l'abandonne.
Oui, le monde est notre histoire
De matins clairs et de nuits noires,
Je sais.
Je sais que le monde a des armes.
Le monde parfois nous désarme
Mais il t'aimera comme tu l'aimes.
Il t'aimera.
La vie est un poème
Que tu vas écrire toi-même.
Pars. Ce monde, va le voir.
Jamais ne perds l'espoir.
Va. Dans ce monde, va te voir.
Traverse les miroirs.
Je sais,
Je sais que tout le monde a des dents.
Comme nous, le monde se défend
Mais il t'aimera comme tu l'aimes.
La vie est un long je t'aime,
Un long je t'aime.
Pars. Ce monde, va le voir.
Traverse les miroirs
Et jamais n'abandonne.
Va, va.
Va, traverse les miroirs
Où se reflète ton regard.
Tu es un vivant poème.
La vie est un long je t'aime
Dont tu es le vivant poème,
Le vivant poème,
Le vivant poème,
Mon vivant poème.
 
Sinon, je viens de tomber sur un joli portrait de Douste Blazy sur lemonde.fr, c'est à mourir de rire ou de pleurer au choix. Je vous invite à y aller : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3230,36-766167@51-728532,0.html

mercredi, avril 26, 2006

Vers la cité presque perdue...

Il faisait encore nuit. Il pleuvait aussi. Tout pour plaire. Le chemin n'était pas éclairé. Et puis la pluie s'est arrêté au moment de quitter la route pour emprunter le chemin fait de marches au milieu d'une végétation dense et encore endormie. Ça grimpe dur mais j'étais prévenu et puis ça ne devrait durer pas plus d'une heure et demi d'après l'office du tourisme. Je dois aller assez vite car je double deux groupes. Pourtant je n'ai pas l'impression de forcer. Plus j'avance, plus le jour arrive. On devine quelques montagnes cernés par les nuages qui se détache dans le ciel plus clair. Les oiseaux s'éveillent aussi. Deux américains parlant forts et avec des grand bâtons de randonnées me doublent juste avant d'arriver là-haut. Sur le parking du site, à la fin du sentier, ils sont heureux, ils n'ont mis moins de 50 minutes. Pour ma part, je ne sais pas et à vrai dire, je m'en fiche totalement. Je viens voir le soleil se lever sur le Machu Pichu. La performance, si c'en est une, ne m'intéresse pas.
Le site est ouvert. Le premier bus vient d'arriver avec une vingtaine de personne. Mais pour le lever de soleil, ce sera dans une autre vie. Nous sommes dans les nuages. On devine de temps à autres les ruines. Je m'installe un peu à part à un endroit dominant le site pour prendre mon petit déjeuner tranquille. C'est un peu magique comme ambiance. Les nuages passent, plus ou moins gros, et jouent avec les ruines, les recouvrant complètement ou les découvrant par parties. Et puis d'un coup, tout se découvre, la totalité du site et les deux pains de sucre derrière dont le plus haut s'appelle Huaynu Picchu, comme sur les photos que j'ai vues et revues.
Il y a de plus en plus de monde qui pour la plupart parlent, et fort qui plus est. Je m'en vais et rentre dans la cité. La magie continue. Les nuages sont revenues. Je me promène au milieu de murs taillés dans la roche. Je monte des marches proches du vide qui n'est que cotonneux. J'arrive dans un lieu en hauteur, un peu dégagé avec une énorme pierre taillé au milieu. C'est Intihuatana, le lieu où les prêtres faisaient leur imploration au soleil pour qu'il vienne le plus souvent possible pour réchauffer les hommes et nourrir les cultures. Je reste longtemps ici. Je m'y sens bien malgré le brouillard dense. J'y suis seul aussi. Il se dégage quelque chose de fort d'ici. Je finis par continuer la visite. Un groupe de quelques personnes vient d'arriver. Je descend de nombreuses marches tantôt côté falaise, tantôt côté site. Ça ne change rien. C'est comme si je marchait dans du coton. J'arrive dans un endroit plan avec de la végétation et de grosses roches non taillées. Les oiseaux jouent dans les branches. Il y a de superbes fleurs qui n'attendent que le soleil pour se dévoiler totalement.
Je reprend des marches et arrivent devant une entrée avec un guichet. C'est le chemin pour aller au Huayna Picchu. A vrai dire je ne sais pas où je m'engage. Le brouillard est encore dense. Le chemin escarpé monte et descend au milieu de la végétation toujours aussi dense. Et puis ça monte, beaucoup plus et le chemin est de plus en plus escarpé, avec des marches inégales. Parfois, il y a un câble pour se tenir et pour s'aider à monter. Je ne sais toujours pas où le chemin mène. Et puis j'arrive au pied de plusieurs terrassements avec des constructions au-dessus. C'est étroit pour passer, notamment le grand escalier final. Il y a le vide tout près. J'avoue que je ne suis pas complètement à l'aise mais je grimpe tout de même. Au sommet, un tas de grosses roches enchevêtrées. D'autres sont là. Nous sommes au milieu des nuages toujours. On ne voit évidemment rien mais on sens qu'autour c'est le grand vide, qu'il n'y a que la vallée près de 800 mètres plus bas. On reste, silencieux, pour récupérer, pour profiter du lieu. Et puis ça se découvre petit à petit. Il y a de plus en plus de monde. Je descend un peu et me trouve un coin tranquille au milieu des ruines. J'aperçois de temps à autre le fond de la vallée. Et puis d'un coup, le site apparaît au milieu d'un brouillard diffus. Et puis ça se découvre totalement avec un rayon de soleil en prime. Fabuleux. Je reste là assis sur mes cailloux pendant je ne sais combien de temps, peut-être deux heures. C'est vraiment magique. Et puis la densité des visiteurs augmentent avec l'avancée dans la journée. Il est temps d'aller ailleurs, bien que j'ai vraiment du mal à partir. Toute la journée se passera ainsi à me poser dans un petit coin puis à le quitter. A l'heure de pointe vers 13-14 heures quand le site est assailli, je me suis carrément éloigné sur les terrassements qui entoure le site. Là où ils cultivaient maïs, quinua et patates. Déjeuner devant le site sous un autre angle. Au calme. C'était top. Après la petite sieste au soleil, je me suis éloigné de la zone pour voir un pont sur une falaise. En regardant tout ça, la ville perchée au milieu de nul part entre deux montagne et ce pont qui, pour continuer un chemin à flanc de falaise, a été élevé sur une mur d'une bonne dizaine de mètres, j'ai pensé à une phrase d'un écrivain qui s'appelle Brancusi qui disait "Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait." C'est vraiment ça.
Les Incas ont construit des lieux de vie dans des lieux inaccessible pour être tranquille et pour le bien-être des populations qui étaient tout ce qui importait au dirigeant, même lors de l'expansion de l'empire. Il s'agissait d'étendre leur philosophie de vie notamment "Ne sois pas voleur, ne sois pas menteur, ne sois pas paresseux..." C'était vraiment une civilisation où le bien-être de chacun passait avant le gain. Ainsi, l'or passait bien après les cultures.
Je suis retourné dans les ruines en milieu d'après midi. Le gros de la foule était redescendu vers le village dans la vallée pour prendre le dernier train qui rentrait sur Cuzco. Une pluie dense mais courte a fini le nettoyage du site, si je puis dire... Après une attente à l'abri de 15 minutes, le soleil est revenu. Nous n'étions plus qu'une grosse trentaine sur place. Suffisamment peu pour trouver un coin tranquille. J'ai refait un tour des endroits qui m'ont plu, les temples notamment et puis je me suis installé dans une pièce de l'ancienne maison de l'Inca, au centre de la ville avec vue d'en bas sur les bâtisses. Les rayons du soleil donnaient une lumière superbe. Les oiseaux avaient repris le gros des conversations de l'endroit. C'était calme. J'étais bien, très bien. J'aurai aimé que ça dure encore...
Au retour, après la fermeture du parc, alors que je dévalais le chemin si durement grimpé le matin, j'ai rencontré une femme péruvienne qui descendait tranquillement avec son petit garçon. Elle m'a proposé de l'eau et un morceau de gâteau. J'ai acheté le deuxième et j'ai fait un bout de chemin avec eux. On a bien rigolé avec le môme. Elle m'a expliqué que tous les jours, elle faisait l'aller et retour pour vendre gâteaux, boisson et friandise à la sortie du site. Elle emmenait son fils car il n'a pas encore l'âge d'aller à l'école. J'ai repensé aux Américains du matin. Chacun ses exploits...
A tout à l'heure

PS : Si vous avez un quart d'occasion de venir ici, venez. C'est vraiment magique. Et faites le avant d'avoir de l'arthrose. C'est physique et la vue depuis tout là haut est vraiment à couper le souffle.
Sinon, je suis toujours les affaires en France. Il y a un petit souci depuis quelques années avec le Centre d'Art Contemporain de Bordeaux, le CAPC qui a depuis sa création toujours été à la pointe avec une politique d'expos et d'acquisitions très intéressante. Après avoir réduit considérablement son budget, la ville de Bordeaux se sépare de son directeur qui est à l'origine de cette politique. Il y a un gros risque pour que le musée disparaisse au milieu d'un conglomérat municipal de musées. On ne peut pas laisser faire ça. On est d'accord ? Alors allez tous signer sur http://sauver-capc.blogspot.com/ . Merci pour lui...
Scuzy, il y a eu un petit problème pour l'envoie du texte sur Cuzco ci-dessous.

lundi, avril 24, 2006

Au coeur du monde Inca

Cusco ou Cuzco était la capitale du monde Inca. Son nom en Quechua (qui n'est pas qu'une marque d'équipement de camping... mais aussi la langue toujours parlée dans les Andes. N'est ce pas Seb...) signifie "nombril du monde". Pas de complexe les Incas. A peine deux cents ans de règne et déjà la grosse tête...
Le centre de la ville est superbe. Pendant la Conquista espagnole, elle a été pratiquement rasée puis reconstruite pour en faire une ville catholique. Les Indiens qui l'ont reconstruite ont tout de même gardé les fondations des anciens bâtiments, histoire de garder une trace de leur passé. On voit ainsi par endroit les bases des bâtiments en pierres assemblées sans mortier comme cela se faisait dans l'empire. J'ai bien aimé me balader dans les petites rues qui grimpent fortement sur les collines, sous les colonnades autour de la plaza de Armas ou dans le marché. Il y a peu de voitures qui circulent, d'ailleurs tout le centre est fermé à la circulation en journée, les habitants sont ici encore très souriants. Et puis toutes ces bâtisses en pierre respirent quelque chose...
Mais Cuzco a un gros, un énorme défaut. C'est d'être près du Machu Pichu. Elle avait perdu de son importance jusqu'à la découverte de la Cité Perdue en 1911 et surtout de l'exploitation touristique du lieu (exploitation assurée aujourd'hui par une entreprise anglaise tandis que le train pour y aller est Chilien. En gros les Péruviens ne ramasse que les miettes de ce que rapporte le site. On comprend mieux pourquoi ils votent pour un nationaliste au passé plus que douteux). Ainsi, aujourd'hui, c'est un des centres touristiques les plus importants d'Amérique du Sud. On paye en US$, on parle anglais et les bus et les hôtels sont présents partout. Du moins dans le centre car dès qu'on s'en éloigne, on retrouvent les bâtisses en brique pas terminée comme dans les villes et villages que j'ai traversé...
Reste que c'est un endroit vite insupportable. Il y a des agences de voyages partout. On arrête pas de se faire abordé de toute part et en anglais. Tout est payant et cher, cathédrale, musée, ruines (ils ont raison me direz-vous, et je suis assez d'accord, mais à qui cela profite vraiment ??). J'ai eu du mal dans chaque endroit où je suis allé à imposer l'espagnol comme langue du dialogue et à connaître les prix en Nouveaux Soles, la monnaie du Pérou.
J'en pars demain matin vers le Machu Pichu par une des voies les moins chères. Bus puis train puis nuit à quelques kilomètres. Je crois que c'est aussi une des méthode pour mieux profiter du site. Je vous raconterai. Je repasserai ici car c'est un peu le carrefour obligé. Ça va au moins me permettre de m'alléger un peu de mes livres pour quelques jours.
Reste que ça fait du bien d'avoir chaud dans la journée. J'ai pu me balader en tee shirt, ce qui ne m'était pas arrivé depuis Cochabamba, si l'on excepte le bain de soleil de Taquile. A présent je vais vers le chaud voire le très chaud et ça me sied à ravir.
A tout à l'heure
 
PS : Ça l'air de s'agiter en France pour les présidentielles. Vous croyez qu'il va y aller José ? Je vais allé consulter les feuilles de Coca et les dignitaires du soleil...

vendredi, avril 21, 2006

Un havre de paix...

Ça commence tôt le matin. Vers 5h30-6h00 avec le lever du soleil. Après un solide petit déjeuner, je me dirige vers le port. Oui, un port à 3700 mètres d'altitude. Les rues de Puno sont déjà bien réveillées. Sur le marché, les femmes, enroulées dans leur châle, attendent les acheteurs de leurs fruits ou légumes. Le môle apparaît au bout d'une large avenue presque vide. Là-bas, c'est agité. Tous les bateaux des agences de voyages s'apprêtent à appareiller pour les îles. Quatre îles en une journée, il ne faut pas chômer... Je repousse toutes les propositions des crieurs. Je n'ai pas de billet. Je ne connais pas le nom du bateau que je vais prendre, mais je sais qu'il est au bout du môle. C'est le collectivo communautaire de l'île de Taquile. Je vais passer quelques jours là-bas, histoire de respirer l'air pur du lac Titicaca.
Sur le bateau, il n'y avait que des habitants de l'île et un couple d'Italiens. On s'est engagé bien après les autres bateaux sur le lac. Le programme est moins chargé. Il y a juste un petit arrêt sur les îles Uros pour embarquer des poissons que les Uros échanges contre des légumes aux habitants de Taquile. Après être sortis de la baie de Puno, on entre dans un champ de roseau par un petit canal et les îles apparaissent. Cela fait comme une clairière. Plusieurs îles de balsa se font face depuis des siècles, vivent à part du monde au rythme du lac. Depuis peu, le tourisme est venu déranger cette tranquillité. Ce qui est différend repousse ou attire, voire les deux. Ici, ça attire beaucoup (trop ?) mais je suis persuadé aussi qu'au fond ça repousse. Reste que chaque bateau débarque sa cargaison sur une île. Les femmes attendent avec des produits artisanaux dont la plupart ne sont pas fabriqués sur l'île les quelques Soles qui mettront du beurre dans le papas. Les touristes jouent leur rôles complètement, n'hésitant pas à prendre des photos des Uros l'objectif à quelques centimètres des visages. Je m'éloigne de tout ça qui me rend mal à l'aise. Derrière les cabanes en jonc, des maisons en préfabriqué doivent loger les familles. Ils vivent aussi au XIXe siècle. Une petite gamine vient me proposer d'acheter ses dessins coloriés. Je les regarde. Une seconde vient avec les mêmes dessins certainement réalisés au Bic par un adulte et colorié par le même adulte... Je ne sais plus quoi penser. En restant vivre sur leurs îles, ils préservent leur culture. En prenant l'argent où il est, ils se préservent bien que la méthode est loin de leur philosophie ancestrale... Je ne sais que penser.
Le bateau repart et mon regard se plonge à l'horizon du plus haut lac navigable du monde. Une petite sieste et ces idées un peu sombre sont bien loin. Surtout qu'au réveil je me retrouve au pied d'une falaise corse... Je met quelques minutes avant de retrouver complètement mes esprits. "Tu es sur le Titicaca, coco..." "Pourtant..." "Pourtant, mais c'est pas. ici, c'est le Pérou, Amérique du sud." Vous regarderez sur les photos, c'est étonnant.
L'île apparaît enfin au loin. Haute, allongée, verte, avec des traces de terrassement sur ses flancs. Le ciel est bleu et pur. Le soleil réchauffe. C'est bon d'être là. Je parle un peu avec le propriétaire du bateau. Sur l'île on vit des cultures du maïs, des papas, du oca (sorte de grosses carottes noires), de la pêche notamment des truites et évidemment du tourisme. Chaque jour des centaines de personnes débarquent sur l'île vers 11 heures, déjeune au restaurant communautaire, font un petit tour dans le village et rentre au port pour repartir vers Puno vers 14 heures. Le tourisme est totalement dominé par les habitants. Du moins sur place. Pas l'industrie qui les amène sauf par le collectivo que j'ai emprunté. Sur place, chaque touriste paye 2 Soles (0,75 euros) de taxe de passage, déjeune pour la majorité au restaurant communautaire et achète des souvenirs à la boutique communautaire. Tous les bénéfices des quatre activités sont reversés également à chaque cellule de la communauté. Chacun doit du temps au restaurant, à l'artisanat et à la culture. Le temps restant, il le consacre à sa propre vie et à ses activités. Ainsi, Augustina, chez j'ai dormi, passe du temps au restaurant et sinon tient un kiosco (vente de boissons, de gâteau, etc.). L'activité de logement chez l'habitant rentre aussi dans le système de la communauté. Autant vous dire que cette forme d'organisation m'a bien plu. Il règne ici une ambiance de sérénité qui n'en est pas étrangère. Il n'y a pas de concurrence, pas de compétition. Et si il y a près de 20 fiestas différentes dans l'année, ce n'est pas pour rien.
Cela fait des siècles que ça dure. Taquile et sa voisine Amantani ont été habité par la civilisation Tiwanaku et étonnement ont été sauvegardé des invasions Incas et Espagnoles. Seule une prison est venu perturbé l'île entre 1950 et 1970. Les Taquileños sont jaloux de leur culture très différentes de celle du "continent", fier d'être ce qu'ils sont et se foutent complètement du progrès... Ils n'ont même pas un âne pour monter les paquets du port au village. Pourtant je peux vous dire que malgré leur condition physique, c'est aussi dur pour eux que pour nous (OK ils portent plus...). Le chemin est raide et en escalier. Quand on arrive au sommet, c'est un vrai soulagement...
Je me suis baladé partout dans l'île pendant les trois jours que j'y suis resté. Il y a des ruines Tiwanaku un peu partout particulièrement sur les sommets. Les chemins en pierre sont à flanc de collines et dominent le lac et les criques. Les seuls arbres de l'île, les Eucalyptus, emplissent de leur odeur saine l'environnement. A l'extrémité sud de l'île, loin du village et de toutes habitations, il y a une petite presqu'île avec une plage de sable blanc. J'ai l'impression de rêver. Je n'imaginais pas le Lac Titicaca mais il est encore différent... Je m'y suis baigné. Je me suis allongé sur le sable. Ma peau a pris l'énergie solaire. Qu'est-ce que c'est bon... Ça faisait longtemps.
Au retour,plus je m'approchais du village, plus les trompettes et les grosses caisses se faisaient entendre. Le soir de mon arrivée, ils ont débarqué en masse, les musiciens. D'Amantani, de Puno et même de l'autre côté du lac en Bolivie. Les danseurs et les danseuses sont seulement des deux îles. Jusqu'au week end, ça va être la fête. Toute la journée, de huit heures le matin à dix heures le soir. Sans s'arrêter. Chaque groupe chacun son tour, voire ensemble dans une cacophonie qui ne dérange personne. La bière est présente mais pas trop. Il n'y a pas de viande saoule. C'est juste pour se griser. Les habits des danseurs sont superbes et plein de couleurs. Les sourires sont sur tous les visages (mais ça je crois que c'est tout le temps...). On est heureux de danser, d'être ensemble ici sur cette île en dehors du monde.
Encore un endroit dont on ne revient pas sans traces. J'ai partagé un soupçon de la vie de Taquile pendant trois jours. J'ai joué et dessiné avec les mômes. J'ai bu la munia (tisane d'une plante de l'île) jusqu'à plus soif. Je me suis habitué à prendre mon temps sur les chemins pentus car ici aussi l'oxygène manque, à parler de tout et de rien juste pour reprendre sa respiration et faire un pause. J'ai mangé des truites après la soupe à la quinua. Elle est pas saine la vie ? Elle est pas simple la vie ? Elle est pas belle la vie dans ce petit coin des Andes ?
Arrivé à Puno, hier soir, dans le foule sur les trottoir, je me suis demandé si je n'avais pas rêvé. J'ai vu les photo. Non, ce n'était pas un rêve. C'était trois jours dans ma vie...
A tout à l'heure

mardi, avril 18, 2006

Ceux d'avant les Incas...

C'est un livre. Un petit livre que m'a donné Ségo à Buenos Aires à Noël. Un livre de poche écrit par Henry Gougaud. "Les sept plumes de l'aigle", c'est son titre, m'a fait venir ici, sur les rives sud du lac Titicaca. Je ne sais pas si je venais rencontrer "El Chura" ou quelque autre chose. Mais comme pour Chiloe, Cafayate ou Toro Toro, j'ai ressenti qu'il fallait que je vienne suivre les traces du personnage principal de ce roman. Je ne sais pas non plus si j'ai trouvé quelque chose à part une bonne crève dont je n'arrive pas à me débarrasser. Je mens. J'ai trouvé ici des personnes fabuleuses, passionnés, festives et un endroit pas comme les autres.
J'ai quitté La Paz sans trop de regret avec un des nombreux collectivos (ici ce sont des Hiace Toyota que l'on remplit au maximum pour rentabiliser au mieux le voyage, 7 bolivianos soit  moins d'un euros pour 80 km) qui partent toute la journée du quartier du cimetière. Pendant le voyage, après avoir de nouveau admiré la vue sur La Paz depuis les hauteurs (600m d'altitude entre le point le plus bas et le plus haut...), je m'assoupis un peu et me réveille juste avant Tiwanaku. Pas bien réveiller, je passe l'arrêt au bord de la route et relativement loin du village. Je descend au village d'après Guaqui qui est divisé en deux, le pueblo et le puerto. L'un et l'autre sont relativement morts. On me conseille d'aller au port pour trouver de quoi dormir. En route, je croise la procession du Vendredi Saint, le prêtre, ses enfants de coeur, le corps du Christ crucifié dans une vitrine et ses ouailles sont encadrés par les militaires en armes et suivis par la fanfare, militaire elle aussi. L'alliance du sabre et du goupillon fonctionne toujours pour mieux avoir la maîtrise du peuple...
Arrivé au port, le premier hôtel est plein. Les musicien, me dit-on, non ceux de la procession mais ceux du bal du lendemain. Dans l'autre hôtel, même chose : plein. Dernier espoir, une maison qui accueille de temps à autres des groupes. Pas de place non plus. Avec philosophie, je vais manger mon premier poulet frit, frite, riz, en me disant qu'il y aura bien quelqu'un pour m'accueillir. Après manger, je retourne sur les conseils de la patronne du restau, au premier hôtel. Très sympa, son patron me dégage finalement une chambre. Le confort est minimum, l'odeur forte, les araignées nombreuses, les sanitaires totalement absent (comme dans tout le village) mais je m'en contente largement. La perspective de passer une nuit dehors avec le froid qu'il fait sur les rives du Titicaca à 3700 m d'altitude ne m'enchantait pas du tout.
Dès le lendemain matin, presque à l'aube, je pars pour Tiwanaku et ses ruines. Je suis un peu fébrile. Est-ce le froid de la nuit ou la perspective d'aller parler avec les ruines ? Je ne sais pas. Reste que je resterai toute la journée à me balader dans le site alors que les groupes passent relativement rapidement. Je me suis posé dans de nombreux endroits à respirer le lieu, tranquillement.
Tiwanaku était le centre des territoires de la civilisation du même nom qui s'étendait du Lac Titicaca aux vallées descendant sur le pantanal bolivien, aux nord-est de l'Argentine et aux nord du Chili jusqu'à San Pedro de Atacama. Elle est nés autour de 1600 avt JC pour atteindre son apogée juste avant l'arrivée des Incas en 1200 après JC. Tout ce qu'on admire chez les Incas, les constructions monumentales avec des pierres énormes déplacés sans l'aide de la roue qu'ils ne connaissaient pas, les systèmes d'égoût, d'irrigation, la maîtrise de l'agriculture en escalier, la connaissance de l'astrologie... était déjà présent dans la civilisation Tiwanaku.
Etonnamment, on retrouve aussi des similitudes dans leur vision du monde avec celle des Chinois. C'est à creuser mais il divise aussi le monde entre le jour et la nuit, et tout ce que cela symbolise, pareillement au Ying et au Yang. Le respect de la terre mère, la Pachamama est le fond de tout. Tout cela a été balayé comme tant d'autres choses par l'arrivée des conquistadores. Ceux-ci n'hésitèrent d'ailleurs à détruire des parties entières des ruines pour construire les églises des villages de Tiwanaku et de Guaqui... Les ruines sont aujourd'hui en très mauvais état. L'ancienne pyramide n'est plus qu'un monticule de terre d'où ressortent quelques murs imposants. La végétation a repris un peu partout ses droits. Les fonds manquent pour remettre tout cela dans un état plus compréhensible...
Le gardien  m'a aimablement pousser à l'extérieur du site à la fermeture. J'étais tout seul au soleil assis sur un tas de pierre... Le soir, il y avait fête au village, ou tout au moins, je le comprendrai le lendemain, une pré-fête, histoire de s'échauffer. Il y a deux orchestres qui jouent dans les rues. Certains dansent mais l'ambiance malgré les quelques feux d'artifices est plutôt froide comme la température. Mais sinus sont de plus en plus pris. Je n'irai pas inviter une jolie bolivienne. Morphée m'attend pour arranger cet état qui s'empire d'heure en heure.  Le lendemain, malgré une nuit passée dans mon sac à viande en soie, mon sac de couchage et trois couvertures avec mon bonnet sur la tête, je me lève dans un état encore pire. De plus il pleut et il fait encore plus froid. Après le petit déjeuner (pain sec et thé très sucrée), je repars me coucher malgré les mômes du propriétaire qui veulent jouer avec moi. C'est tellement drôle un gringo, surtout qui fait des grimaces. A mon départ, il me serreront très fort pour que je ne parte pas...
L'après midi, je vais enfin voir le port. C'est important pour moi, les ports. Il y a de grands quais, des hangars abandonnés, des voies ferrées recouvertes par l'herbe, une ancienne gare, quelques barques et des pédalos pour se balader sur le lac. C'était du temps des belles heures des mines des hauts plateaux, Potosi et la partie au nord, le port d'exportation du minerai vers Puno au Pérou, de l'autre côté du lac, puis vers la mer en train aussi. L'activité y était très forte jusqu'à ce que tout soit abandonné avec la chute de la productivité. Aujourd'hui l'endroit est presqu'abandonné. Le village a perdu plus de la moitié de ces habitants. De nombreuses maisons en adobe sont en ruine. Le tourisme est un espoir pour ceux qui habitent ici. Mais il y a du travail. Luciano et Oscar, que je rencontreraient un peu plus tard et qui me feront visité le petit musée que le premier á créer qui parle á la fois de la faune, des cultures du tour du lac (Amayris et Quechuas) et qui montre de nombreuses pièces de terres des cultures Tiwanaku et Inca, veulent insuffler quelques choses en  montant notamment un hôtel pouvant réellement accueillir les touristes, et pas seulement les chasseurs de puces comme moi. Ils m'ont parlé aussi d'un grand projet de musée dans les vieux hangars avec des investissements venant du Danemark. Ils m'ont donné rendez-vous dans deux ans. J'y serai peut-être les gars.
La musique n'a pas arrêté de toute la nuit. J'étais malheureusement pas en état. C'est dommage j'aurai bien aimé partagé la joie qui régnait dans le village. Mais plus de quarante serviettes en papier m'ont été nécessaire pour éponger ce qui me coulait du nez et, dès que j'étais dehors, j'étais envahi de frissons. C'était peut-être la perspective de quitté ce beau pays.
J'ai comme un goût d'insuffisance après avoir passé la frontière pour le Pérou tout à l'heure. J'ai l'impression d'avoir survolé ce pays très attachant, á la culture riche et aux régions très diversifiées, de l'Altiplano à l'Amazonie en passant par toutes les zones intermédiaires. Si je peux je reviendrai pour y passer plus de temps. Je suis ce soir de l'autre côté du lac à Puno. C'est une grande ville, en partie touristique, avec les îles proches. Je devrai y partir demain.
A tout à l'heure

vendredi, avril 14, 2006

En Bolivie, la coca c'est in...

Elle est facile. Je sais. Mais pourquoi ne pas se laisser aller à la facilité ? Après tout, on n'est pas là pour se faire du mal...
Je suis à La Paz, capitale de fait de la Bolivie. Ici, siège le gouvernement et le parlement. Après Torotoro, ça fait un choc. Mais moins que je ne le pensais. Après avoir traversé une partie de l'altiplano, grande plaine à 4000 mètres d'altitude, toute plate entre les montagnes, nous avons entamé la descente en dominant toute la ville illuminée. Une jolie fin de voyage après la route superbe qui montait sur les flanc de vallée magnifique depuis Cochabamba. Je suis dans un petit hôtel pas cher avec des graffitis de routard partout sur les murs. C'est assez rigolo.
La Paz fait moins capital que d'autres villes. Elle n'est pas très importante, un peu plus d'un million d'habitant et surtout, elle est composé de nombreux cerros qui donne à chaque quartier un air de petite ville. Résultat, j'ai vu tout ce que je voulais voir en passant vite (je repars demain) dans la journée. Et particulièrement le petit musée de la Coca réalisé par des scientifiques, des historiens et des travailleurs sociaux pour mieux faire comprendre ce que représentait cette petite feuille pour le peuple andin. Si elle entre évidemment dans la composition de cette saloperie qu'est la cocaïne, elle est consommé chaque jour par des dizaines de milliers de personnes en Argentine (dans le nord), en Bolivie, au Pérou, en Equateur et en Colombie (où ils l'appellent la Patu ou pa too...) depuis très très longtemps. Au moins 2500 ans avant JC. Ces propriétés tonifiante, anesthésiantes, fluidifiante pour le sang et améliorante (?) pour la respiration sont aujourd'hui largement prouvé. D'ailleurs, les espagnols en arrivant ici, et particulièrement l'église,  l'ont d'abord prohibé sévèrement en la décrétant diabolique (de Diable...). Mais, quand ils se sont rendu compte qu'elle était indispensable pour un travail rentable dans les mines de Potosi, ils se sont empressés de ré autoriser sa consommation et, tant qu'à faire, de maîtriser son exploitation et sa commercialisation. Autant gagné sur tous les tableaux sur le dos des sauvages. Ne me faites pas dire ce que j'ai pas dire. Cela n'a rien d'hypocrite... Et après tout c'est un mode de fonctionnement qui a fait ses preuves depuis des siècle et qui continue aujourd'hui.
Ce n'est qu'au 19e siècle que l'on extrait pour la première fois de la cocaïne pure de ces petites feuilles, juste après qu'un certain Angelo Marini lance le vin de coca en France, l'ancêtre du Coca Cola qui en est à l'origine qu'une pale copie avec de l'alcool. La boisson la plus vendue au monde sera inventé que par l'interdiction de mélanger alcool et coca...
Un des premier consommateur de cocaïne est le célèbre Sigmud Freud, qui l'employait comme curatif pour ses patients. Il en a tellement pris qu'il a eu un cancer du nez. Il s'est rendu compte par la même occasion que la chose rendait dépendant. Aujourd'hui, la cocaïne naturelle est produite principalement dans des laboratoires clandestins dans la forêt amazonienne de Bolivie et de Colombie, soit très proche des lieux de culture du petit arbre. Les méchants ! Mais savez-vous que pour faire de la cocaïne, il faut quelques ingrédients chimique tel que l'éther ou l'acide sulfurique notamment produit et importé plus ou moins légalement par nos grands laboratoires pharmaceutiques, les Bayer, Merck et autres. Mais à eux, on ne dit rien. Il ne font que vendre ce qu'il produise après tout. Et puis, savez-vous qui consomme la cocaïne ? Les pays occidentaux évidemment. Particulièrement les Etats Unis qui avec 5% de la population mondiale consomme 50% de la production... Les pays occidentaux produisent aussi de la cocaïne synthétique, notamment la procaïne, qui est largement utilisé en gériatrie.
Pourquoi cette petite indignation ? Après tout, je m'en tape le coquillart tant de ceux qui fabrique en illégalité, que de ceux qui trafiquent et qui s'en mettent plein les poches directement ou indirectement (merci la Suisse, Monaco, Luxembourg, les Caïmans... car sans les banques il y aurait un peu moins de trafic. Pourquoi ? J'attends vos réponses) et aussi de ceux qui s'en mettent dans le nez de cette petite poudre blanche (sauf quand c'est des gens que je connais parce que j'ai vu de près les ravages rapides que ça peut faire...).
Ce petit coup de gueule donc, simplement parce que la consommation de la feuille de coca est prohibé par l'ONU depuis 1960 et que, de ce fait, les pays occidentaux utilisent ce moyen de pression pour faire plier la Bolivie notamment au bon vouloir des pays riches. En ce moment, les Etats Unis mettent une pression pas possible sur Evo Morales pour qu'il interdise définitivement la consommation de feuille de coca dans le pays, sous prétexte que ce serait la base de la consommation de cocaïne dans le monde. Il ferait bien mieux de savoir pourquoi il y a un million d'américains qui chaque année en consomme pour la première fois...
Ici, la feuille de coca se consomme depuis près de 5000 ans. Il a été prouvé que sa consommation est bonne pour l'organisme en altitude. Venez faire un petit tour ici et essayer de courir un cent mètres. Vous allez rigoler vert. D'ailleurs, si on l'utilise pour prolonger la vie en occident, c'est qu'il y a une raison. Surtout, c'est culturel et religieux. La Mamacoca est un bien divin, donné aux andins pour qu'ils puissent vivre dans ces contrées difficiles. Elle est un médiateur avec Dieu. Elle est un lien avec leur semblable, une marque de confiance entre les hommes et un symbole de bonne intention. Essayer d'interdire le vin en France, tiens. Je vous rappelle qu'outre ces facultés pour améliorer la convivialité, il représente aussi le sang du Christ. En dehors des grandes villes boliviennes, elle est consommé par 92% des hommes et 87% des femmes.
Ils sont déjà bien assez dans la merde et pas forcément de leurs faits. Ce serait pas mal qu'on leur foute la paix, qu'on les laisse tenter de sortir de leur misère et qu'après tous, on s'occupe de nos propres problèmes, non ? Il me semble que dans les rues des Etats Unis et d'Europe, il y a suffisamment de monde dans la rue, de personnes paumées ou qui ne savent pas où aller pour donner du travail aux Ministère du bien être des populations (tiens, il n'existe pas) pendant encore de nombreuses années. Tout simplement, on pourrait respecter ce qu'ils croient: Mais ça, c'est peut être plus dur d'imaginer que d'autres ne pensent pas comme nous...
Allez je vais mâcher quelques feuilles de coca. Il parait aussi que c'est anesthésiant...
A tout à l'heure
 
PS : Scuzy pour le retard dans les photos. J'ai des problèmes d'appareil photo (il est mort définitivement et j'en ai acheté un tout beau tout neuf) et de clés USB. Mais ça va se résoudre dès demain.

mercredi, avril 12, 2006

Sur les pas des dinosaures...

Ça commence dans une toute petite rue. Il fait noir depuis peu. Ça grouille autour de deux bus jaunes. Des bus Volvo surélevés qui datent certainement de quelques dizaines d'année. Des mômes ordonnent des caisses et des sacs sur le toit. Des petites femmes à chapeau melon, des enfants qui braillent, des hommes au visage buriné, des mômes de dix ans aux expressions d'adulte s'installent sur les sièges un petit peu défoncé. J'ai une place tout devant à côté d'une grosse femme à l'air autoritaire. Mon sac à dos a rejoint les autres bagages sur le toit. Il est 19 heures. D'après les prévisions, on doit arriver vers deux heures du matin. Toro Toro n'est pourtant qu'à 180 km...
Pourquoi Toro Toro ? Pourquoi ce bled paumé au bout d'une route dans la montagne ? Je ne sais pas. Sur le guide que j'avais, il n'y avais que quelques lignes pourtant peu engageante. J'aime bien les fins de route. J'avais besoin de calme, de campagne, d'un petit village perdu. Et puis, comme souvent, je sentais qu'il fallait y aller.
La route a commencé par une course entre les deux bus. La route est belle, asphaltée. Il faut prendre de l'avance sur l'horaire. On double allègrement bus urbain, voitures ou taxis. Au bout d'une grosse heure, et après une petite pause dîner (poulet, riz, tomate, pomme de terre - Kdu la patate est originaire d'ici, c'est un vrai paradis pour toi...), on emprunte une route sur la gauche, asphaltée elle aussi. Les premiers virages arrivent, puis les pavés et enfin la terre. L'allure a largement faiblit. Le chemin est étroit, les virages nombreux. La lune permet de voir que nous traversons régulièrement des lits de torrents, pour ne pas dire certaines fois de rivière. Je m'assoupis quelques fois mais pour mieux me réveiller sous l'effet de quelques secousses. Heureusement, mon pote Renaud m'accompagne dans les oreilles. A mes pieds, deux mômes dorment profondément. Dans le couloir entre les sièges, certains s'assoupissent debout...
Nous arrivons enfin au bout de la route. Soulagement. Un patron d'hôtel vient chercher quelques ravitaillements. Je le suis volontiers pour me jeter dans les bras de Morphée. J'avais déjà passé la nuit d'avant dans un bus... A mon réveil, vers midi, le village est bien animé mais calme. Je vais déjeuner dans un petit restau. Soupe pâte, verduras, patate, puis steak fin et trop cuit avec... riz, patate et tomate. Je passe une partie de l'après midi à faire la sieste sur un banc de la place centrale avant de m'allonger sur mon lit pour dévorer un bouquin que l'on venait de me donner. Je dîne dans un boui-boui près de l'hôtel (je ne vous décris pas e menu...)avant de me taper la causette avec le patron de l'hôtel sur une gros cailloux cubique qui fait office de banc face à la place. Puis je vais me coucher heureux. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas passé une journée comme cela dans mon activité préférée : la dilettante...
J'avoue, je ne me suis pas taper sept heures de bus éprouvante seulement pour lire un bouquin dans un village tranquille. Il y a un parc autour du village. Je vais me renseigner au bureau du parc dès potron minet. Là je n'ai rien à décider. Un couple de Français, Claire et Renaud, ont déjà fait le travail pour moi. Un guide, obligatoire,  va nous rejoindre une demi heure plus tard pour nous emmené dans des grottes et voir des traces de pas de dinosaures... Si, si de dinosaures. On part tout gaillard accompagné d'un américain un peu paumé qui se nourrit de Valium... Le coin n'est pas si touristique que cela car nous sommes les quatre seules étrangers.
Après deux heures de marches sous le soleil déjà chaud (un vrai bonheur, ça aussi) en passant devant l'aéroport international de Toro Toro (un vague chemin où beaucoup hésiterait à s'engager avec leur voiture rutilante), nous arrivons devant l'entrée de la grotte où nous nous engouffrons gaillardement dans des conditions qui ferait pâlir le  moindre guide de spéléologie : une vielle corde de nylon et deux lampes dont l'une - celle de Eugenio, notre guide - à l'alimentation électrique plus que douteuse. Nous avons confiance et le suivons dans le ventre de la terre, notre Pachamama à  tous (Pachamama est le terre mère chez les Quechuas et les Amaris). Glissades sur la roche humide, passage délicat sans rien voir, petite veine étroite où l'on se contorsionne, hésitation d'Eugenio devant deux failles différentes, rien ne nous aura été épargné jusqu'à arriver à un petit lac souterrain avec une cascade. Pause, pour nous et dans le temps. Silence. Nous laissons les éléments nous imprégner. Extinction des feux. Noir total. Juste la musique de l'eau. Rien à ajouter...
Nous retrouvons au bout de deux heures, la pleine lumière du jour. C'est bon aussi. Petit pique nique puis on reprend le chemin du village. Nous avons envie de voir d'autres lieux. Eugénio nous emmène voir des peintures rupestres dans un canyon superbe puis les fameuses traces de pas de dinosaures. C'est assez impressionnant. Je savais que ça existait. J'en ai même parlé dans le petit livre-jeu sur le Lot. Mais de voir ces énormes marques dans la pierre, c'est impressionnant. La journée se finira dans la court de la maison qu'occupe Eugénio à boire du vrai café (la Bolivie est un grand producteur de café mais dans les épiceries, on ne trouve que du Nescafé, merci Nestlé...) et une tisane pour moi, évidemment.
Reste un problème. Outre la durée de voyage, il n'y a pas de service quotidien de bus. Aujourd'hui mardi part le dernier bus avant la fin de semaine. Je serai bien resté plus longtemps mais, comme je l'ai déjà dit, d'autres lieux m'appellent. Il n'y a plus de place assise dans le bus. On force un peu la mains pour embarquer quand et nous nous retrouvons debout dans l'allée centrale pour tout le voyage avec une bonne dizaine d'autres personnes. Au bout de quatre heures de route, petit arrêt déjeuner (...) et, avec Claire et Renaud, nous craquons, nous décidons de rejoindre les trois mômes qui voyagent sur le toit, á l'air libre. Notre américain préféré reste à l'intérieur. Il doit nous trouver définitivement cinglé avec les balades d'hier. Nous avons appris sur le tard qu'il était claustrophobe... Ce petit voyage sur le toit est un vrai bonheur. Pas tout á fait confortable mais avec une vue sur cette magnifique vallée imprenable. Surtout on respire le bon air de la campagne et on est assis...
Nous sommes à présent revenus à Cochabamba. Je pensais repartir dans la foulée à La Paz. Le sort ou plutôt l'actualité bolivienne en a décidé autrement. Les transporteurs sont de nouveau en grève et la ville est bloquée. L'ami Evo Morales a décidé que les entreprises de bus devaient payer plus d'impôt et celle-ci ne sont évidemment pas d'accord. Allez, un petit effort les gars. Soyez un peu solidaire avec la politique social et indépendante de votre nouveau président. D'ailleurs, il parait qu'il est en ville. Décidément, on se suit...
A tout á l'heure

samedi, avril 08, 2006

Des villes qui ne se ressemblent pas

Potosi, Sucre, Cochacamba.... La première fut la première grande ville du Haut Pérou, aujourd'hui Bolivie (de son libérateur Simon Bolivar), la seconde est la capitale constitutionnelle du pays (La Paz en est la capitale de fait et du gouvernement), la troisième est la troisième ville du pays (après La Paz et Santa Cruz á l'est, capitale économique). Trois villes, trois images différentes de la Bolivie.
On sent, en cheminant dans chacune, des histoires très différentes. Des splendeurs de Potosi, il ne reste aujourd'hui que des pierres en plus ou moins bon état bien que l'Espagne vient d'entamer un vaste programme de collaboration pour restaurer églises et monuments. La montagne, qui domine la ville, rappelle que c'est par la souffrance qu'est nés cette ville. L'on sent la pauvreté un peu partout sauf dans le centre historique. Est-ce l'altitude, les coups de froid dés que le soleil se cache, les orages du début d'après midi ? Reste que malgré ses décors agréables, Potosi parait oppressante. Comme si le´poids du passé agissait sur l'ensemble. Quand on en est parti, ce fut comme un soulagement. Même l'inconfort du break où l'on était entassé á six avec le chauffeur, ne nous a pas pesé plus que ça tant nous étions heureux de partir. Fatigué par l'altitude, les cötes qui n'en finissaient pas tant la respiration était difficile, le ventre qui n'arrivait pas á trouver le bon rythme de digestion, les deux heures et demi de route nous ont parut une libération.
Sucre (prononcé sucré, du général du même non, premier président Bolivien) nous est apparue au bout d'une vallée verdoyante, sous le soleil, un petit paradis. Ces bätiments blancs et d'architecture riche sans être arrogante, ces rues tranquilles, ses parcs, sa chaleur, tout ici respire la tranquillité et la douceur de vivre. Le marché offre une grande variété de fruits et de légumes. Les facultés apportent leur lot d'animation grâce á leur étudiants. Tout sourit ici. J'ai aimé m'y promener au fil de l'humeur, toujours á découvrir une maison, une chapelle ou un grand bâtiment étonnant, y visiter ses musées avec leur tableaux baroques, les momies ou les poteries Yampara, Quechua ou Inca, les tissus magnifiques qu'une association promouvoit en ayant relancé cet art millénaire dans les villages alentours qui ainsi revivent. Mais j'en suis parti, á regret. Il y a tellement d'autres lieux qui m'attendent et que je ne voudrais d'aucune façon manquer. Je n'ai que deux mois pour remonter vers le Vénézuela et je ne peux plus traîner en route, ne voulant pas prendre l'avion (je compte quinze jours de navigation sur l'Amazone).
Je suis arrivé ce matin á Cochacamba avec l'aube. J'y suis juste en transit pour la journée. Je pars á la campagne pour le week-end... L'ambiance y est complètement différente. Ici, point de belle architecture, de centre touristique. La ville est au centre des vallées des productions agricoles du pays. Le marché y est immense avec ses nombreux fruits, ses légumes et les fameuses papas, les pommes de terre, qui viennent d'ici. On en voit de toutes les tailles, de toutes les sortes, et presque de toutes les couleurs, dont une variété jaune avec des taches rouges. Autour toute sorte de choses vendu ici á l'attention des paysans venus vendre leurs récoltes. Cochacamba est au centre des différentes régions du pays : l'altiplano á l'ouest, les vallée au sud, l'Amazonie au nord et le Pantanal (grand marais où je suis allé côté Brésil, je croise donc ma route). C'est un centre économique important et indispensable au pays qui n'a eu que faire de préserver son architecture passé devant le réalisme économique...
 Il fait á présent chaud, trés chaud, presque étouffant. J'attendais ça mais pas aussi brusquement après le froid de Potosi et la douceur de Sucre. Cela fait du bien tout de même...
Je vais donc prendre l'air un peu plus en altitude, dans un village prés de restes d'"indien" Yampara qui vivait ici avant l'arrivée des Incas en 1400. Après avoir voyager en groupe depuis une grosse dizaine de jour, je suis á présent de nouveau seul. La transition n'est pas simple mais je continue ma route en allant suivant ce que je ressens.
A tout á l'heure

mardi, avril 04, 2006

Voyage au centre de la terre

Une montagne à plus de 5000 mètres d'altitude. Rien de bien original de ce côté ci des Andes. Elle est très colorée comme savent l'être les sommets de la cordillère. Surtout, elle a eu un drôle de destin. Un destin qui a changé le destin de millions d'hommes et de femmes ici bien entendu mais aussi plus au nord vers le Machu Pichu et en Europe aussi. Des destins très différents. A l'opposé, parfois.
Cette montagne est appelée aujourd'hui le "Cerro Rico" (la montagne riche). Avant l'arrivée des Européens, elle s'appelait le "Sumaj Orcko" (la "plus belle montagne" en quechua, la langue des autochtone encore largement employée). Elle était sacrée du temps des Incas. Les Quechuas devaient certainement la respecter du fait de son magnétisme naturel. Un indien, Huallpa, a changé complètement son destin en révélant qu'elle recelait de l'argent à un conquistador espagnol. C'était en 1545, à peine 50 ans après la découverte de ce continent par Christophe Collomb... Dix ans plus tard, Charles Quint fit de la ville champignon qui s'est bâtit à ses pieds, une ville impériale, la seule en Amérique latine. Pendant trois siècles, ses filons d'argent, dont nombreux étaient pratiquement purs, ont été largement exploité par la couronne espagnole. Au milieu du XIXe siècle, Potosi était une ville plus importante que Paris ou Londres. Au-delà du fait que l'argent qui a été soutirée de cette montagne a bouleversé l'économie européenne, elle a tout changé dans ce coin tranquille de l'Altiplano. A 4500 mètres d'altitude, il ne se passe pas grand chose en temps normal. Le climat, malgré une situation au nord du tropique du Capricorne (á peu près la latitude de Rio de Janeiro...) est plutôt très rude avec des températures n'excédant que rarement 20º, des vents glacials descendant des sommets, un soleil brûlant malgré tout les peaux et des nuits á faire trembler des ours blancs (moi qui était heureux de retrouver les tropiques...). Les indiens, plutôt que de vivre comme avant de cultures vivrières, de chasses, un peu d'élevage et du respect de leur terre, ont été envoyés dans les étroits tunnels creusés dans la montagne sans que l'on leur demande évidemment leur avis. C'est tellement plus facile de devenir riche en exploitant la force et la vie des autres. Rien n'a finalement beaucoup changé depuis ces temps finalement pas si ancien que cela. Plus de six millions d'hommes, Indiens Aymaras, Quechuas et aussi des noirs importés d'Afrique via le commerce triangulaire, qui ne supportèrent évidemment pas le climat, sont mort ici.
Et puis, comme il arrive pour toutes les ressources venant de la terre, les filons s'épuisèrent, devinrent moins rentables. On en découvrit d'autres au Pérou et au Mexique. Potosi fut pratiquement abandonné. L'étain dans la même montagne lui redonna une nouvelle vie. Mais sa splendeur n'était plus que du passé. La crise de 1929 lui donna le coup de grâce, du moins par le capitalisme occidentale car les habitants de la ville ne voulaient pas abandonné le Cerro Rico. Des coopératives furent créées. L'exploitation continua pour survivre.
Aujourd'hui, Potosi est Patrimoine Mondiale de l'Humanité mais non pour cette montagne qui a vu la mort de tant d'hommes mais pour ces dizaines d'églises baroques aux décorations orgueilleuses et ses bâtisses témointes de la richesse passée. Tous ces monuments construit par les marchands du temple, bien loin des idéaux qu'ils représentent. Sur les 800 000 habitants de la ville, deux tiers sont considérés comme pauvres, dont la moitié comme très pauvres... Le minerai qui sort de la mine n'offre après traitement ne comporte que 70% d'argent vendu à des consortium en Europe ou aux Etats Unis à vil prix et transformé ensuite pour obtenir un minerai pur.
Le tourisme apporte quelques revenus à la région, particulièrement la visite des mines encore en activité. Evidemment, j'y suis allé. J'avoue avoir hésité. Visiter des sites comme celui-ci avec en poche ce qu'il faut pour faire vivre une famille de mineur pendant plusieurs mois me paraissait indécent. En même temps, 15% de ce que j'ai payé est partis directement aux mineurs. 30 000 bolivianos (4500 euros) sont ainsi redistribués chaque année au famille sous forme de riz, de sucre et autres nourritures de première nécessité pour éviter que cette manne ne parte dans les cafés de la ville. Surtout, je crois que ce séjour de quelques heures dans les minuscules couloirs creusés dans la montagne est une expérience unique qui va me faire voir le monde de manière encore différente.
Que penser en croisant des adolescents, voire des enfants de moins de dix ans, poussés des wagonnets d'une tonne dans ces boyaux dont les plafonds ne dépassent que très rarement 1,50m, en observant ceux qui percent la roches avec un marteau piqueur dans une chaleur de 35 à 45º ou, encore plus surréaliste, ce mineur de 30 ans seul dans une petite cavité au noir total, taper avec sa massette sur une barre à mine à la recherche du filon qui peut-être lui donnera une fortune hypothétique. On leur a inculqué, comme partout dans le monde, que l'argent faisait le bonheur...
On ne peut pas sortir d'ici comme avant. Pendant quelques heures, on a partagé de très loin, en recherchant notre respiration, en suant plus que de nature, en se tapant le crane casqué sur la roche ou les madriers de bois prévenant les écroulements, le quotidien de ces hommes et de ces femmes, gavés de feuille de Coca, leur seul nourriture pendant les dix heures de mines. Un paysage que Zola ne renierait pas...
Pourtant ici, il y a de quoi vivre pour tous les habitants sans la mine. L'Altiplano offre la Quinua, une céréale très riche, les lamas à la viande plus saine que celle de boeuf. Mais en ville, on rechigne à manger cela. C'est nourriture de paysan. Les gens de la ville mérite mieux. Boeuf, porc, pomme de terre ou riz venant des autres régions de Bolivie. Mais la course à la richesse, ou à la pseudo richesse, est toujours plus forte. Les magnifiques leçons de vie des ancêtres, laissant parlé la terre et l'environnement dans un grand respect, sont très loin, presque oubliés. Asi va la vida. Asi va el mundo. Quel gâchis !
Alors ? Alors, je ne sais pas. C'est encore trop jeune. Le reste du voyage parait vraiment futile. La baignade d'hier dans ce lac naturel aux eaux chaudes au milieu d'un paysage superbes est bien lointain. Malgré tout, ce soir, je suis sûr d'avoir bien fait de venir ici. Evo Morales, venu ici hier, promettre une vie meilleure comme il tente de la faire dans tout ce pays, le plus pauvre d'Amérique du Sud, malgré le mur capitaliste devant lequel il se trouve, me fait penser qu'il y a encore de l'espoir. Tant que les faibles croient qu'ils peuvent encore lutter contre ces monstres d'argent, il y a effectivement encore de l'espoir. C'est histoire de volonté générale. Si l'on veut tous, on pourra tous... Encore faut-il le vouloir. Encore faut-il croire que l'accumulation de biens n'est pas une fin en soit. Je ne suis même pas en colère contre ce monde fait d'injustice ce soir. Je suis fatigué. Je vais aller me coucher. Demain, le voyage continuera, même si la grève des transports me bloque une journée de plus ici. Le voyage continue évidemment. Ma quête de je ne sais quoi.
Vous l'avez évidemment compris. Mon annonce d'avant hier n'est qu'un bête poisson d'avril. J'ai rendez-vous avec Grand Citron Vert à Caracas au Vénézuela dans deux mois. D'autres lieux m'attendent. Je vais encore m'enrichir de chose que notre monde juge futile. Cette futilité est nettement plus riche que n'importe quel télévision à écran plasma, n'importe quelle limousine clinquante, n'importe quelle piscine pourtant bien agréable...
"Ce n'est pas nous qui faisons le voyage, c'est le voyage qui nous fait". J'ai lu cela avant mon départ. J'y croyais, aujourd'hui, j'en suis sur. Merci Nicolas Bouvier.
A tout à l'heure

PS Merci à tous ceux qui de leur commentaire ici même ou par mail n'ont pas cru totalement à mon retour immédiat...
Je viens de voir qu'en plus du CPE, le gouvernement est en train discretement de vider de sa substance la loi SRU obligeant chaque ville à avoir un quota de 20% de logements sociaux pour favoriser la mixité sociale... Ils ont raison. On a bien vu en octobre que les ghettos, ça fonctionnait parfaitement...

samedi, avril 01, 2006

Je rentre !

Si, si, je vous jure. C'est pas que j'en ai marre de ce voyage, bien au contraire, mais je rentre. Ce tout petit séjour en Bolivie, la rencontre avec une misère dont les Européens sont les premiers fautifs, le discours d'aujourd'hui d'Evo Morales, Président de la République de Bolivie, à Potosi, la lecture de Ernesto Che Guevara, l'autisme du gouvernement français devant les manifs contre le CPE, l'incompréhension du même gouvernement devant le malaise des banlieues et tout ce qui ne va pas généralement en France, me font penser que je serai certainement plus utile dans notre beau pays à bosser avec les copains à Bordeaux ou ailleurs.
J'ai plein d'énergie. J'ai pris du recul. J'ai vu plein de choses. J'ai recueilli plein d'idée qui fonctionne. Autant mettre tout cela au service de notre société.
Et puis c'est bon. Je ne peux pas rester indéfiniment à me balader avec mon sac à dos. Il faudrait un peu que je sois utile, enfin...
Alors voilà je rentre. Je vais remonter tranquillement vers La Paz, voir le lac Titicaca, et prendre l'avion vers Paris et ce printemps enflammé.
Tout a toujours une fin. Je continuerai à remplir ce blog jusqu'à mon retour.
Merci pour tout
A tout à l'heure...
 
Si vous passez par la Vendée, précisément près de Saint Gilles, vous pouvez passer par les Gîtes de Saint Hélène, chez les cousins Marie et Michel. Sympathiquement, il expose quelques uns de mes tableaux dans leur grande salle. En plus, ils vous feront un accueil des plus chaleureux. Pour les retrouver, allez voir par ici : http://www.vacances-en-vendee.com/ste-helene/