je vais faire un petit tour

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samedi, mars 17, 2007

Des courses aux Cayes

C'était un jeudi. Pour construire des étagères destinées à accueillir carton de dons en tout genre et surtout que cette profusion de fatras occidental soit un minimum ranger pour pouvoir être utilisé, nous partions pour Les Cayes, Saint Hubert, Petit Bonhomme, deux pensionnaires de Flora apprentis en menuiserie/ébénisterie, et moi. Pour revenir avec le matériel, une chaloupe a été affrétée par l'orphelinat à mes frais. Mais, problème de donneur d'ordre, la chaloupe n'est pas assez grande pour ramener les blocs (parpaings), planches et ciment. Pas grave, la chaloupe sert à faire traverser quelques personnes dont Michel, Captain Jean qui va faire quelques courses, Madillon, le directeur de l'école, des frères et deux femmes qui s'occupe de l'association des femmes de l'île à Vache.

L'arrivée aux Cayes est toujours aussi folklorique avec ce tas d'immondices toujours aussi ragoûtant. Petit passage à l'évêché pour voir s'il y a du courrier puis direction la banque pour pourvoir payer nos achats. Petit Bonhomme (1,85m, on a le surnom qu'on peut) m'attend sur le trottoir pendant que Saint Hubert est déjà à la menuiserie. Je sors avec mes grosses liasses dans les poches de mon bermuda. Un peu plus d'un an de salaire pour un Haïtien. Je ne suis pas forcément très fier et le serait encore moins quand il faudra sortir les liasses tout à l'heure.

On retrouve Saint Hubert à une première menuiserie où il est aller chercher des planches pour faire un cercueil pour un timoun puis on se dirige vers le Lycée professionnel pour acheter notre bois. Traversée de rues rendues boueuses par un énorme orage qui a éclaté la veille au soir. De la citadelle, où j'étais pour méditer comme souvent en fin d'après midi, c'était vraiment très beau. Mais le résultat est là. Mes claquettes collent au sol et je n'ose pas me balader pieds nus tant toute sorte de chose gisent dans la boue. On accède enfin au Lycée. Choix des planches et négociations sous le soleil brûlant. On trouve tout ce qu'on veut au bon prix. Les planches seront découpées et rabotées pour le lendemain matin. Saint Hubert les récupérera ainsi que le reste de l'approvisionnement.

Reste les blocs. Les fabricants sont dans la banlieue des Cayes. On prend deux mob taxis. Sur l'une, Saint Hubert et moi. Sur l'autre Petit Bonhomme. En parcourant ces rues que je découvre, j'ai l'impression de voir un autres pays qui vit différemment. Un peu comme quand on passe du Lot à Paris… C'est chouette et mes yeux regarde partout me faisant oublier les zig zag de notre pilote entre les piétons, les vélos et les quelques voitures. Premier essais, rupture de stock. Ça construit dur aux Cayes. On continue sur le grand boulevard goudronné (le seul que j'ai vu jusqu'à présent) et très encombré puis on s'engage vers un quartier résidentiel. De belles maisons sont en cours de construction. Cela contraste avec les petites maisons délabrées du centre ville. Le fabricant de blocs est installé au milieu d'une vingtaine de maison. Ça réduit les frais de port… On choisit les blocs. Je paye. Tout sera au débarcadère le lendemain matin à 8h. On retourne en centre ville pour récupérer du ciment pour l'orphelinat et des planches de contreplaqué pour des lits… A une heure tout est fini. J'invite les gars à venir boire un Coca (et oui…) dans le bar chic de la ville. Ils sont contents et fiers.

On laisse Saint Hubert et on rejoint le débarcadère où nous attendent Captain Jean, les frères et Osny, un des protégés de Flora qui étudie aux Cayes. Le retour n'est pas facile pour moi. Je digère mal le Coca que je n'ai jamais aimé. Mais, bon, ça passe vite et mes tripes n'ont fait qu'une bouchée de cette boisson infecte et symbolique de l'impérialisme. Heureusement, Flora m'a fait gardé un peu de riz avec de la sauce. Ça me remet tout d'équerre. Je retrouve ma chambre pour un petit dormi. Claudanise et   James Li m'attendent pour peindre. C'est cool. « Allez, pas trop de bruit les timoun et ad 'taleur »

A tout à l'heure

 

PS : Après Didier à l'hôtel Port Morgan et Michel, qui me voyait bien en repreneur de relais pour être volontaire à mi temps pour les 10 années à venir, c'est Flora qui m'a dit que je ne pourrai pas faire autrement de revenir pour continuer ce que j'ai commencé… Et puis,il y a eu Etienne et Dunol qui chacun leur tour, voyant que j'aimais bien la citadelle, ce morne d'où l'on domine toute l'île, m'ont suggéré de construire une grande kay ici où je viendrai habiter et où ils pourraient venir quand ils voudraient… J'ai pas dit oui, j'ai pas dit non. J'ai dit c'est la vie qui décidera. Juste pour dire que je reste un peu avec eux, j'ai décidé de planté un arbre là haut, sur le morne pelé avant que d'autres viennent le rejoindre. Et puis, je m'attelle à faire bien ce que j'ai engagé pour ce séjour. Après, c'est un autre jour…

Rien à voir mais aller faire un petit tour par là…   http://www.programme-bayrou.org C'est amusant.

3 Comments:

  • Faut arrêter avec les clichés sur le Coca et l'impérialisme!! Je te rappelle tout de même que le Coca a été inventé le 8 mai 1886 par John Styth Pemberton, pharmacien (comme tes 3 soeurs, ton père et ton grand-père) à Atlanta...la fondation Coca-Cola afrique coordonne la lutte contre le Sida...le Coca reste une bonne alternative comme solution de réhydratation (pas le light et avec du sel en plus, c'est mieux) en cas de diarrhée et sauve des vies...même si cela reste une compagnie capitaliste avec ses défauts... faut pas pousser!

    By Anonymous Anonyme, at 09:47  

  • Si sr flora t'a dit de revenir, tu es obligé de l'écouter, comme elle le répète souvent "tu n'auras pas ton visa de sortie !!"
    je vais lui dire de continuer à te répéter cela !

    By Anonymous Anonyme, at 10:55  

  • je veux ke tu salue dans la radio de sud fm je suis a new york sorry pour mes jetais a lecole collège st jean je veux ke tu dit je suis un enfant j'ai 14 ans .je fais tous mon possible pour ke je vienne aider ayiti .salue mr aburd antoine au colle st jean pour .dit lui merci pour mon éducation.dit lui mon rêve est d'aider ayiti . je travaille bien pour devenir quelque chose pour aider ayiti c'est mon rêve dit aux enfant d'étudier ses leçons demain il verra c'est pour leur bien .jetais comme eux maintenant j'ai chanjer .

    By Anonymous Anonyme, at 00:21  

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