je vais faire un petit tour

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lundi, février 27, 2006

Il est des frontières qu'on ne peut contester. Si en d'autres lieux, il y eut par le passe quelques problèmes entre le Chili et l'Argentine, ici il n'y en eut aucun. Et pour cause, la cordillère des Andes est ici a sa plus haute altitude et il n'y a qu'un col a presque 3500 mètres...
C'est assez impressionnant de passer du niveau de la mer a cette altitude en quelques cinq heures de bus. Si la montée est franche coté chilien, avec une route en lacets serrés, la descente coté argentin est toute douce dans une vallée aux paysages impressionnants et magnifiques. Chaque montagne a sa couleur quand elles n'en ont pas plusieurs chacune. La présence de minerai de fer, de cuivre et autres fait que les roches se teintent différemment. Tantôt elles sont vertes, tantôt rouges ou oranges, tantôt bleu-gris. Les textures des roches changent aussi : lisses et régulières, en strates franches et obliques ou alors bouleversées comme des amas de pâtes qui auraient durcis. Mon regard n'a pas quitté l'extérieur du bus pendant près de quatre heures, accompagné dans ma contemplation par l'ami Jacques Higelin.
Pour le coup, je me suis arrêté au premier village qui avait des hospedajes, Upsallata a quelque trois heures de la frontière, au fond d'une vallée toute plate á 1900 mètres d'altitude ! C'est l'altitude de la station d'Avoriaz... Le paysage est peuplé de peuplier et de marais avec de grands joncs en plume. Tout autour, la montagne est ultra présente. D'ailleurs, le village ne vit que de sa présence près de la frontière avec un passage incessant de camions et du tourisme qui reste très calme tout de même.
Au delà de la vallée et de ses paysages, il y a deux lieux a voir ici : El Puente del Inca et le Cerro Aconcagua. Le premier est un pont naturel, á l'origine de glace, et qui est devenu minéral avec les dépôts de sédiments principalement souffrés et cuivrés qui lui donne des teintes franches jaunes et vertes. Le torrent qui passe en dessous est lui aussi coloré de jaune... C'est beau. Je suis resté a regarder l'endroit pendant une bonne demi-heure. Vers le col, les nuages commençaient á poindre. Il fallait continuer pour aller voir "El techo de America", le toit de Amérique.
Ce n'est pas une grosse ascension. Juste une marche de quelques kilomètres avec 400 mètres de dénivelé au milieu de collines bien rondes, le résultat de milliers d'année de frottement d'un énorme glacier aujourd'hui totalement disparu. Le début de la marche suis la voie ferrée, aujourd'hui abandonnée, qui reliait les deux pays. Quelques traversées impressionnantes de pont á quelques dizaines de mètres au dessus du rio Mendoza, de tunnel en bois et en fer aussi. Et puis, au bout d'une heure, on aborde la vallée avec tout au fond, dominante, la plus haute montagne de tout le continent américain. Au bout de trois heures de marche, on arrive au pied du massif aux sommets enneigés. Tout autour les montagnes sont aussi très hautes, entre 4000 et 5500 mètres... L'autre, tout au fond, l'Aconcagua, culmine a 6959 mètres... 1850 mètres de moins que l'Everest mais tout de même, la chose est imposante. Le point oú j'étais (au-delà il faut un permis de trekking...) était a 3200 mètres d'altitude. Je ne pense pas être allé aussi haut jusqu'à présent. On se sent tout petit devant ces mastodontes de roches tourmentées. Lá encore, on ne peut que rester tranquillement et béatement á admirer.
Le soleil illuminait les champs de neiges qui contrastaient avec la roche noire charbon ponctuée de raies vertes et jaunes. Et les nuages sont arrives sur le sommet au bout d'une petite heure. Il était temps de rentrer. Le vent soufflait en rafale, d'abord douce puis de plus en plus puissante. A l'arrivée a Puente del Inca, par un autre chemin, il commençait á neiger doucement... Impressionnant lá aussi, et les touristes venus juste admirés le pont, en sandalette et tee shirt, ont vite rejoint, surpris, leur bus respectif bien au chaud. Je me suis juste abrité dans le seul bistrot du coin, un peu exposé aux courants d'air, pour apprécier cette journée en buvant un petit thé vert...
Demain je descend dans la vallée, a Mendoza, centre de la région des vins argentins... Un autre bol, non de grand air, mais du sirop préféré de Bacchus...
Pendant ce temps la Grand Citron Vert n'est plus qu'a 1190 milles de la Guadeloupe...
A tout a l'heure...

dimanche, février 26, 2006

Ce soir, un bateau rentrait dans la baie de Valparaiso. D'où, j'étais, a la terrasse d'un restaurant coopératif de pécheur en surplomb de la mer, je le voyais distinctement. Ce doit être formidable d'arriver par la mer de nuit ici. Apres la lueur lointaine, on doit identifier clairement les différents cerros (collines) grâce aux saignées de lumière qui les séparent et qui descendent jusqu'à la mer. Une fois a quai, l'appel de la ville et de son activité nocturne doit être irrésistible et, a l'ivresse du grand large, va s'ajouter l'ivresse de tous les lieux de fête et de musique qui se partagent les petites rues près du port. A se balader dans ces rues, on passe de la salsa au jazz, du tango au rock, de la samba a la tecno. Toutes les musiques sont ici. C'est un port et tout est accepte ici, rien n'étonne, comme dans tous les grands ports. Les habitants ont appris a recevoir ce qui vient du large sans a priori, sans jugement. C'est ce qui fait la richesse des ports, de celui-ci en particulier.
Apres, les membres de l'equipage pourront deambuler de jour dans le marchhe a poisson, ils traverseront la place Sotomayor et puis monteront par l'ascenseur vers le Cerro Alegre. La haut, ils auront peut etre la chance de croiser Antonio, petit bonhomme de 85 ans, qui se fait un plaisir d'accompagner certains touristes dans le spetites rues et sur les paseo du centre. Journaliste, poete, ecrivain, enchanteur de Valparaiso, il connait tout de son histoire et aime a la conte. Peut etre connaitront-ils aussi l'aube sur la baie avec les cerro qui s'illumine et puis le mercado municipal avec destas de papas, d'oignons, d'oranges ou de tomates qui sont decharges des cammionettes a dos d'homme. Ou bien deambuleront-ils sur une des places arborees entre les joueurs d'echec, de cartes ou de dominos, le marche au puces avec de vieux exemplaires de l'Illustration a trois fois rien, les enfants qui font la course autour du monument central, pilotant leur voiture a pedale ou simplement, ceux qui restent sur leur banc a laisser le temps passe tranquillement en parlant, lisant ou laissant leur regard se perdre sur des scenes insignifiantes. Ils monteront certainement a La Sebastiana chez Pablo Neruda, l'esprit du poete y regne encore. Peut etre sentiront-ils un des ces petits tremblements de terre de quelques seconde, court mais bien reel et impressionnant quant on a pas l'habitude.
Est-il besoin de préciser que je me suis plu ici ? Toutes ces petites ruelles colorées, ces murs peint par des artistes, ces paseos d'où l'ont peu admirer la baie de haut, construit a l'origine pour pouvoir passer d'un Cerro a l'autre lorsque la mer envahissait le quartier portuaire, et puis les habitants toujours près a rendre service, a expliquer et avec le sourire.
Je pars demain. Je quitte Valaparaiso et le Chili par la même occasion. Je vais passer la cordillère des Andes par son endroit le plus haut pour rejoindre l'Argentine et sa région nord. Une autre aventure... Je quitte le Chili avec un petit pincement au coeur. J'aime ce pays. J'aime ces habitants. Je reviendrai, je l'ai promis. Hasta Luego Francis, Mirta, Mercedes, Pepe, Ana Maria, Francisco, Don Guido, Jeronimo, Marcella, Juanita, Pedro et tous ceux dont je ne me souviens pas du nom... Y que se vayan bien...
Quant a vous prenez soin de vous
A tout a l'heure

PS : Pour les photos, ça s'ameliore de jour en jour. En attendant le lien direct du blog, vous pouvez aller a cette adresse. Il y en a plein de nouvelles... http://www.flickr.com/photos/patbenoiton/

dimanche, février 19, 2006

Je suis a Valparaiso... Une ville mythique... On m'avait dit. J'avais lu. on m'avait redit. Et puis c'est vrai... Cette ville a quelque chose de magique et je n'en suis pas parti.
J'y suis arrive il y a deux jours par le bus via Santiago ou je ne suis reste que le temps d'un sandwich. A peine arrive a Valpo, comme ils disent ici. Je tombe sur un Français, Olivier, devant le kiosque pour trouver une hospedaje. " Tu sais ou aller ?" "Ben non" "Bon, on y va ensemble ?" "Aller!" Donc nous sommes allé dans le même hospedaje. Une baraque sur les hauteurs a l'ouest de la baie. De la chambre, on a la vue sur la baie... La patronne de l'endroit est adorable et parle beaucoup comme tous les Chiliens...
A peine installes, nous sommes partis en ville histoire de boire une petite bière. Nous sommes revenus a 6 heures du matin... On m'avait dit que c'était festif ici mais je ne pensais pas a ce point... On n'a même pas vu le temps passe. Le lendemain n'a pas été très fructueux pour les visites. Tout juste bon a traîner dans les rues mais qui sont super jolies. Ça monte, ça descend. Les maisons sont toutes colores. Les gens sont souriants, comme d'habitude dans ce pays. Et puis, a chaque coin de rue il y a la vue sur cette magnifique baie... C'est une ville qui a quelque chose de plus que les autres, une espèce de magie que l'on ressent pratiquement tout le temps.
Ici, c'est les grandes vacances et les filles de Ana Maria, qui tient l'hospedaje, sont ici avec leur famille. Au petit déjeuner, ils se succèdent pour nous parler. Un des gendres est prof d'histoire en fac et sa femme est prof de geo, l'autre est chef de cuisine et est en train de créer son restaurant a Valpo avec sa femme. Resultat : on parle beaucoup. Hier on est allé voir une des maison de Pablo Neruda (c'est un peu la star ici) a 120 km de la a Isla Negra, une petite station touristique au bord de la mer ou la cote est superbe. Le poète avait ici une baraque magnifique avec une collection de maquettes de bateaux, de figures de proue, de coquillage et plein d'autre chose. Surtout, la maison a été conçu comme un bateau avec un cabinet de travail que j'aurai bien aime avoir ne serait ce que pour la vue...
Après cette petite balade, on a parle bouffe et recette avec le chef et évidemment je lui ai propose de faire une petite bouffe française... Je m'y colle ce soir. Hier soir, il a préparé un plat chilien super bon et la soirée s'est fini fort tard a refaire le monde en espagnol. Il risque d'être pas mal, je pense, le monde du futur...
Je me plais bien ici. La ville me plaît beaucoup et j'ai encore beaucoup de truc a voir. Bref je n'en suis pas parti. Et puis il y a la Jeanne d'Arc qui vient d'arriver. Il y a plein de petits marins a pompon qui parle français partout dans la ville. C'est plutôt rigolo.
Je retourne me balader dans les ruelles ensoleille...
A tout a l'heure

mercredi, février 15, 2006

Je vous ai laisse au bord de la mer et je suis toujours au bord de la mer mais a plus de 500 km au nord. Il fait beaucoup plus chaud même si ça reste toujours très raisonnable et frais la nuit. L'influence du courant qui remonte de l'Antarctique. Si j'ai fait un bon si grand vers le nord, c'est tout bêtement une histoire d'argent. Je me suis retrouve a Puerto Saavedra avec juste de quoi payer l'hospedaje dans laquelle j'étais. La banque de l'endroit ne prenait pas la carte Visa, c'est pourtant la banque de l'Etat... Bref, ma petite remontée par la cote s'est trouve un tout petit peu abrégé. Je sais j'aurai pu prévoir. Mais j'avais pas prévu... Je suis donc parti a Temuco, ou je suis déjà passe et tant qu'a faire d'être lá-bas, j'ai pris un bus vers le nord. Des Français croises a Pucon puis Valdivia m'ont donne un tuyau a Punta de Los Lobos ou un Français habite et qui accueillerait les Français gratos... Je voulais passer par ici histoire d'être tranquille un peu et de pouvoir parler un peu français. L'endroit est a 250 km au sud ouest de Santiago (ou j'ai passe une grosse heure) et a quelques kilomètres de Pichilemu, la station du coin. Il s'avère que c'est un repère de surfeurs. Une espèce de Lacanau au Chili. Si, si vraiment. Il y a les forets de pins, les cabanes dans les bois et sur le bord de la plage, le vieux casino, les surfeurs décolorés, leurs copines qui attendent sur la plage et puis les autres qui essaye de se mettre a l'unisson. C'est pil poil pareil sauf que ça parle espagnol et qu'il y a des pointes de roches en plus de la plage. Ici, comme a Lacanau, il y a des manches de championnat du Monde de surf. Le plan du français était vrai mais n'ayant pas de tente je m'en suis retourne vers une hospedaje confortable, ce qui n'est finalement pas plus mal. Il habite tout de même dans une maison en bois qui domine le spot de Punta de Los Lobos (littéralement, la pointe des otaries). C'est un surfer évidemment et ça peut être un bon plan pour ceux qui veulent venir surfer ici a condition d'avoir une tente.
Le premier jour, je me suis dit que je ne resterai que deux nuits a cause du dépaysement assez limite. Et puis finalement, j'en suis a ma troisième nuit et je vais augmente d'une pour aller voir dans un village un peu plus au sud. J'en connais au moins deux qui doivent être un peu jaloux aujourd'hui du cote de Agen et de Bouguenay et qui doivent être écoeuré en se disant "et en plus il fait même pas de surf..." j'ai fait un effort. J'ai essaye de me souvenir des sensations gillocruciennes d'il y a quelques années et je me suis loue un surf, un vrai, avec la combinaison qui va avec, t roule ma poule pour trois heures a rame comme un damne a la poursuite de la vague qui me ferait bondir vers la plage. Ben c'est très fatigant. Je me souvenais pas que ça l'était autant. Je comprend encore mieux pourquoi ils sont tailles en V du cote de Lacanau et qu'ils n'ont pas un pet de graisse. La vache... on j'ai quand même réussi a prendre six ou sept vagues et debout s'il vous plaît. Il y en a même une ou j'ai fait un petit virage. Ce soir, je suis fatigue mais pas mécontent de moi, voire assez fier. Mais je ne pense pas y retourner. On passe quand même plus de temps a ramer qu'a glisser...
ET puis il va être temps d'aller voir a quoi ressemble Valparaiso. La tout le monde m'a dit que c'était beau avec une super ambiance. Je pense y rester quelques temps...
Et pendant ce temps-la, Grand Citron Vert, le cata des cousins part des Canaries vers les Antilles avec mon frère et ma belle-soeur dessus, les veinards...
Au fait, vous avez vu, il y a du nouveau au dessus avec les photos. Sympa non ? Merci Seb...
A tout a l'heure

samedi, février 11, 2006

Je me suis souvenu, il y a peu, de ce que m'avait dit une conseillère d'éducation, par ailleurs prof de philo, lors de ma deuxième terminal. "Benoiton, je vous vois bien en touriste. Pas dans le tourisme mais touriste..." Sans plus de commentaires... J'avoue que sur le coup, je fus un peu vexe mais ça m'avait bien fait marrer. A touriste, le Littre définit : "Se dit d'un voyageur qui parcourt un pays par curiosité ou par désoeuvrement". Je ne sais pas si je suis désoeuvré (quoique certaines fois je me demande vraiment) mais je suis réellement curieux de ce que je découvre tous les jours. Surtout je sens que je suis a ma place en ce moment. Donc finalement, Mme Lavesque, c'était le nom de cette prof de philo qui m'a notamment amené a lire Marx et a en avoir une certaine méfiance, enfin plus envers ceux qui l'ont interprète, avait raison : je suis fait pour être touriste. Définitivement !
Et j'ai applique la chose ces trois derniers jours. Je n'ai pas de guide du Chili et en regardant la carte de la région récupérée dans un office de tourisme, j'ai trouve que la cote devait être plutôt jolie. Seul problème, l'accès n'est pas vraiment facile. Heureusement qu'ici, le réseau de transport en commun est particulièrement efficace et permet a tout le monde, même les plus recules dans la campagne de rejoindre le village le plus proche dans la journée. Il suffit juste d'être patient et de se renseigner a chaque étape sur l'étape suivante. Il ne sert en effet a rien de demander si il y a une connexion pour Trifoully los Gansos, en trois entretiens, on aura trois réponses différentes, et la vérité s'avère une quatrième solution... Donc chaque chose en son temps et on ne s'affole pas de toute façon, il y aura toujours un endroit pour dormir...
Premier soir, après avoir rate mon bus, j'arrive juste au moment du coucher du soleil a Melhuin, un petit bled de pécheur niche entre deux falaises, au bord d'un petit fleuve et tout au fond d'une vallée superbe... Le temps de laisser mon sac a l'hospedaje, face a la mer s'il vous plaît, je vais me poser de près de la plage. Et pof, au moment ou la grosse boule rouge disparaît a la surface du Pacifique : le rayon vert. Si, si, vraiment. Il y a de quoi se dire que ce passage va se passer sous de bon hospice... Le lendemain, après un petit tour dans le village qui n'a rien de particulièrement joli a part l'environnement dans lequel il est, entre un grand étang et la mer, je prend le bus pour aller 5 km plus loin. Presque une heure de bus... La piste monte et descend, frôle des falaises tombant dans la mer et comme d'habitude on s'arrête tous les 300 mètres pour laisser monter ou descendre quelqu'un, laisser un paquet ou en prendre un. Le bus est le lien avec le monde et ainsi nul n'est réellement isole. On a peut être oublie ceci dans notre beau pays... Bref on bout d'une heure les yeux rives de l'autre cote de la vitre du bus, on arrive dans un autre estuaire. Le village est au bord du rio qui est séparé de la mer par une longue bande de dune plante de pins et d'eucalyptus. L'endroit est plutôt tranquille. Les pécheurs sur les quais réparent leur filet en parlant, certains commerçants attendent leur client assis sur une chaise a l'entrée de leur magasin, quelques chiens font la sieste. Les bateaux attendent leur prochaine sortie amarre a l'estacade en bois. J'ai l'impression d'être un extra-terrestre avec mon sac a dos jaune et mes pompes rouges... Je vais manger dans une petite gargote des Choros (grosses moules) crues après que la cuisinière m'est demande trois fois si j'avais bien compris que c'était cru... Après petite sieste en attendant le prochain bus. L'objectif est d'arriver sur les rives d'un lac 50 km plus au nord. Ce lac a la particularité sur la carte d'être très découpé et d'être très proche de la mer. Je me dit que ce doit être joli. La je fais 50 km d'un coup en deux fois pour me retrouver dans un petit bled plus dans les terre et au bord d'une très belle rivière. Décidément j'ai de la chance. La, une petite pension pas chère du tout. De loin la moins chère depuis mon arrivée au Chili. ici point de touristes, a part moi évidemment, les locataires des chambres travaillent pour un temps dans la région. C'est la saison des oignons et nombreux viennent faire la récolte. Je suis super bien accueilli et la patronne me trouve un plan pour racourcir mon periple du lendemain jusqu'à Puerto Dominguez sur la rive orientale du lac Budi. Seulement le depart est a 7 heures du mat. N'ayant pas de montre je me réveille beaucoup plus tôt et reste presqu'une heure dans le froid (ça caille vraiment la nuit ici...) en attendant le bus en question qui ne prend normalement pas de passagers. Celui ci me laisse trois quart d'heure plus tard au milieu de la campagne, un endroit complètement désert a l'embranchement de deux chemins... Je prend le bus suivant et arrive peu après a Puerto Dominguez, heureux. Je me précipite dans le premier et seul restaurant pour prendre un thé chaud et manger... L'endroit n'est pas spécialement joli, le village en tout cas, car les paysages sont encore une fois superbes et sauvages. Le lac, seul lac sale de tout le continent américain si j'en crois un panneau, s'insère entre de jolies collines escarpées dans un dédale d'îles, de petits fjords, de plages de sable noir, de bois de pins et d'eucalyptus. Au bout d'un môle, un petit bac attend. Je me rencarde. Il traverse le lac gratuitement. De l'autre cote, un bus évidemment pourra me mener a l'endroit ou je doit passer la nuit près de l'embouchure du lac avec la mer. Je me retrouve de l'autre cote en fin d'après midi. Ici, a part le micro (petit bus), le seul moyen de transport est la carriole avec les boeufs. La majorité des habitant d'ici sont des indiens Mapuche, les seuls qui ont vraiment damne le pion aux conquistadores espagnols en se défendant et en repoussant les assauts des européens. Ils ont réussi ainsi a garde un peu de leur culture même si aujourd'hui, l'alcool et l'analphabétisme est plus leur quotidien...En plus des armes, l'alcool a toujours été une arme superbe des colons. Quant a l'éducation, elle est un danger pour le pouvoir et quand celui ci n'a pour seul objectif que la richesse, il est nécessaire de laisser dans l'ignorance ceux qui ont les terres. D'ailleurs dans l'histoire de ce pays, les gouvernants ne se sont pas genes pour donner des hectares de terre aux allemands venu ici par depit a la fin du XIX et au début du XX. Ils ont évidemment fait fortune... Ça ne tient pas a grand chose. Ils ont largement soutenu Pinochet, le roi du bradage des richesses du pays, par la suite. Ce n'est peut être pas un hasard...
Bref, en attendant le bus au bord de la route pres d'une ferme, je vois une pancarte musée Mapuche. N'ayant rien de mieux a faire, j'y vais. Comme je me doutais, le musee se limite a une case traditionnelle avec des objets divers dedans. Mais, la propriétaire du lieu, elle même Malpuche m'invite a boire una Bebida dans sa maison ou son ses parents, sa soeur et ses enfants. J'y reste une bonne heure. Et on a bien rigole surtout quand sa soeur a fait des yeux ronds comme ça quand elle a su que j'étais célibataire... J'ai retrouve la mer en fin d'après midi hier après une heure de bus, qui a embarque un cochon et son propriétaire. Je fais une petite pause et repars des demain vers le nord par la piste côtière...
Par solidarité avec votre hiver, aujourd'hui, nous somme dans la brume et il fait moins de vingt degrés... Je pense d'ailleurs que l'hiver doit vous mettre dans un état de torpeur évident, je reçois déjà moins de nouvelles... A moins que ce soit les angines et la gastro...
A tout a l'heure

mardi, février 07, 2006

J'aime bien les fins de route. Parce que si il y a une fin, il y a au moins deux raisons. La premiere et la plus importante, c'est qu'un jour un ingenieux ingenieur (merci Boris)- aide de quelques politiques ou personnes d'influences quelconques) a trouve que ça valait le coup de prendre un bulldozer pour se rendre jusqu'a cet endroit. Il doit donc y avoir un interet quelconque. Et s'il n'est pas economique, c'est que le lieu doit etre joli. La seconde, c'est que si la route ne va pas plus loin, le meme ingenieux ingenieur a estime qu'au dela, ça n'avait pas d'interet ou que ce n'etait pas possible. La ou j'etais, je pense que c'est un peu des deux. J'y suis alle tranquille. D'abord j'ai pris le Micro (minibus) jusqu'a un premier village en bordure de l'estuaire du Rio Valdivia. Le bus me laisse devant une epicerie. Il n'y a rien autour. Le village est disperse le long de la route et de la mer. Je demande a l'epiciere si il y a une hospedaje par la. Elle me repond que non. Pour dormir il n'y a que le camping ou la location d'une cabañas (un peu la meme chose que ce que fait Beneteau mais en bois et en plus joli). J'ai pas de tente et une cabañas revient cher quand on est tout seul. Voyant mon depit, elle me propose un lit dans sa maison. J'accepte evidemment. Je n'avais encore jamais loge chez l'habitant. Je commence a me debrouiller pas trop mal en espagnol. Ça ressemble de moins en moins a du petit negre. C'etait le moment et surtout tres cool. Balade en bord de mer, lecture, scotchage devant les vagues du Pacifique qui viennent s'ecraser contre la falaise. Bouffe en famille le soir. Impeccable.
Le lendemain, je reprend le bus pour le bout de la route qui n'est deja plus une route mais une piste. Le bus est plein. Principalement des familles qui vont, vu le peu de bagages, passees la journee la bas. Je compte bien y passer la nuit malgre le fait que je sache qu'il n'y a pas d'hospedaje non plus. Apres une heure de route pour un peu plus de 30 km (c'est qu'on s'arrete souvent... comme toujours. Le bus est souvent le seul moyen de transport et l'habitat est tres disperse), nous arrivons effectivement au bout de la route. Le bus fait demi tour et repard dans l'autre sens avant de prendre une piste a droite qui mene au coeur du village. Six maisons, dont un centre de vacances, deux epiceries et un restaurant. Je descend et demande tout de suite au restaurant si il connaisse un endroit ou je pourrais dormir. Reponse negative. Je demande a l'une des deux epiceries qui m'indique des petits baraquements un peu plus loin qui doivent servir de bar pour les jours de fete. Il y a une scene au fond du terrain. Je me dis que faute de mieux... J'aurai au moins un toit. Je laisse mon sac au resto et je pars voir a quoi ressemble le bout de la route. Et c'est pas mal du tout. Le village est sur la falaise qui domine d'une vingtaine de metres une grande plage de 2 ou 3 km. A chque bout, un grand cap rocailleux. Cote ocean, des rouleaux bien puissants qui font penser aux Landes en plein hiver. Je vais gouter l'eau histoire de savoir si oui ou non je vais me baigner malgre les vagues et les bahines. Ce sera non... L'eau est plus froide qu'a Chiloe ou deja c'etait frais. Tant mieux, j'aurai peut etre pu me noyer. Apres une petite empanada au mariscos au resto, je passe le reste de l'apres midi sur la plage, sous mon grand chapeau bresilien, a lire "adios Tierra del Fuego" de Jean Raspail. Le bouquin est passionnant et puis c'est d'actualite. Ce n'est pas encore cette fois-ci que j'irai tout en bas. Je veux y aller en bateau et pas autrement. On verra plus tard... Comme le temps est au beau, je decide de dormir sur la plage. Ça caille un peu la nuit mais je suis equipe avec toutes mes polaires qui ne servent a presque rien depuis le depart de France (avec l'ensemble cire, je pense tout refiler a Valaparaiso. C'est lourd et ça prend de la place. Et a present j'en aurai plus besoin avant longtemps, tres longtemps...). Je me balade jusqu'a l'autre cote du cap. C'est superbe. La roche est sculpte par la mer laissant des formes improbables et fantasmagoriques. Fin d'apres midi, je finis le bouquin sur la falaise en attendant que le soleil se couche et... un frond arrive de l'horizon a une vitesse suffisamment respectable pour que de coucher de soleil, il n'y ait pas. Changement de plan, les petites barques ouvertes c'est peut etre pas si mal... Je pars manger au resto qui n'ouvre que pour moi. Une soupita, deux oeufs sur le plat et une salade de tomate et un petit coup de rouge en prevision de la nuit au froid. Je m'apprete a rejoindre mon enclos quant deux types, des locaux sans aucun doute, rentre dans le resto et commande un pichet d'un litre de rouge. Ils parlent fort et sans arret. Il ont des tronches digne des bouquins de Rene Fallet ou de Blondin. J'observe discretement dans mon coin en riant a l'interieur. Et puis, tout va tres vite. Un des type me propose une cigarette, que j'accepte (une le soir c'est cool...) et de partager le vin avec eux, j'accepte aussi. Je vais a leur table et, malgre tous les efforts deployes et l'aide de la force du vin local, j'ai un mal fou a les comprendre mais ils causent tout seul alors je repond par des "si", des "no" ou des "claro" ert quelques fois j'explique. C'est a dire qu'entre leur accent du terroir (ils pechent les algues sur la cote), le peu de dent qu'il leur reste dans la bouche et l'heure avancee, ce n'etait pas forcemment simple. Au bout d'une heure, la patronne du resto arrive et explique ma recherchew d'endroit pour dormir. Et l'un d'eux me propose son plancher qui sera de toute façon plus abrite que les cahutes derriere. Je pars avec lui le sac sur le dos dans le noir total en partie sur la piste puis a travers champs. Je le suis au pas pres pour ne pas me fourvoyer dans quelques fosse ou autres surprises. Apres un bon quart d'heure de marche et la passage sur un pont de planche brinquebalant, nous arrivons dans notre "home", une cabane en bois de quinze metres carres ayant pour seul ameublement un lit sur treteau en croix et deux petites tables. Les fringues de Jeronimo sont a meme le sol et plutot sale a ce que j'en vois a la lumiere blafarde donne par une ampoule. Le sol est aussi jonche de megots et d'allumette. Je fais un peu le menage avec le pied et j'etale mon duvet par terre. Jeronimo dort deja, fatigue par les volutes de l'alcool... J'ai tres bien dormi et malgre un reveil avec l'odeur des urines concentrees de Jeronimo du a la proximite de son pot de chambre et de mon nez, je suis aujourd'hui en forme. J'avoue que j'ai prefere attendre le reveil de mon hote dehors sous une pluie fine en me baladant sous les pommiers. N'ayant pas trouve les toilettes, je me suis enfonce dans le petit bois attenant. La lecture du best seller "Savoir chier dans les bois" offert par mon frere Philippe, m'a permis de me sentoir un peu moins seul a ce moment la...
J'ai quand meme quitte l'endroit avec un petit pincement au coeur. Les gens ont encore une fois ete adorables et tres accueillants. Et puis, ici, c'est une vraie fin de route. Plus loin on ne peut pas y aller... Pas encore. Vous voulez savoir comment ça s'appelle ? Ben je le dirai pas. Des lieu comme ça, plus longtemps ils restent peu connus, mieux c'est...
J'avoue que le contraste avec mon retour a Valdivia, ville moyenne de la cote est un peu violent mais pas desagreable... Ici, il y a trois jours j'ai vu mon premier rodeo. A part le magnifique travail des fermiers avec leur chevaux pour guider les vaches, j'avoue que je me suis cru a un comice agricole du cote de Segre, aux confins du Maine et Loire et de la Mayenne, quand j'ai commence a essayer de devenir journaliste. Les gens etait bien habille, venait achete de l'equipement agricole et se faire une bonne bouffe au stand de gastronomie locale. Les filles etaient pomponne et chassaient le gauchos debutant. Et tout le monde commentait passionnement chacun des passages des cavaliers. Au top...
Demain je prend la route du nord pres de la côte en faisant des escales evidemment jusqu'a Valaparaiso. Apres je quitterai l'ocean pour plusieurs mois...
Ah si mauvaise nouvelle, j'ai explose le cd avec les photos du debut du voyage jusqu'au Andes. Dommagio Sergio.
A tout a l'heure...

jeudi, février 02, 2006

J'ai fait du ski... Vous me croyez pas ? ben, moi non plus, j'y crois toujours pas. Et pourtant, vu l'etat de mes cuisses, ça me parait bien vrai. Je suis a Pucon, a l'est de la ville de Tecuma, tristement celebre pour sa prison qui a accueilli de nombreux opposants a Pinochet dont un certain Sepulveda que je vous invite a lire. Il raconte notamment les sceance de torture qu'il a subit pendant ses quatre ans d'emprisonnement. Ça fait froid dans le dos. Et ça ne fait pas envie d'etre du meme cote que les Americains des Etats Unis. Surtout quand on entend quelques proches de Bush dire qu'il faudrait tout simplement abattre Chavez et le remplacer par quelqu'un plus pro americain. Ça c'etait juste pour la petite colere du jour. Revenons a nos moutons ennneiges. Donc je suis a Puco au pied du Volcan Villarica. Et ce volcan, encore en activite, j'ai ete voir son sommet ce matin apres une marche de cinq heures je crois (je n'ai pas de montre) et mille metres de deniveles entr ele point de depart et le sommet (Pas mal Beran, non ?). Le sommet je le regarde depuis mon arrive hier soir, plus precisemment depuis que je l'ai aperçu depuis le bus hier. Il etait loin mais bien visible, grand cone au milieu de la plaine et avec sa colerette blanche. Hier soir encore, au cours d'une conversation rapide avec une française qui loger dams le meme hospedaje, je le regardais pour rechercher la lueur rouge qu'elle pensait avoir vu. Ce matin encore, au reveil a 6 heures, il etait tout seul eclaire alors que nous etions encore dans le noir. Et apres, pendant la montee, on le regarde regulierement ce sommet fumant pour voir s'il se rapproche et montrer que l'on ne marche pas dans la neige pour rien. Et puis oui, il se rapproche. Le nuage de fumee devient plus precis et plus imposant. Enfin arrive, apres quatre ou cinq pauses bien accueillies, la petite zone de caillasse noire qui entoure le cratere. Car le sommet n'est evidemment pas un sommet classique, c'est un cratere qui crache regulirement des langues de laves qui se transforme rapidement en de magnifiques cailloux a dominante noire mais revelant des reflets merveilleux. Derniere pause. Pour ma part, je laisse mes skis et les chaussures qui vont avec. Et on decouvre, apres une derniere montee, le trou beant et fumant mais rien de plus. Il faut faire une moitiee de tour pour voir la bouche, finalement peu importante, mais crachant regulierement des langues de lave ou explosant en de multiples petites boules rougoyantes. C'est tres impressionnant. Et je serai bien reste plus longtemps a regarde le spectacle. Mais c'est le probleme de ce genre d'endroit. On ne peut pas faire d'expedition sans agence. Qui dit agence (au demeurant tres sympathique et tenu par des Français) dit groupe, dit horaire, dit on ne fait pas ce qu'on veut, dit on suit tout le monde. Cette petite frustration bien comprehensive a ete compensee par la descente. Alors que les autres enfilaient leur combinaison etanche et renforcee pour descendre sur les fesses par de petites pistes creusees dans la neige, je chaussai les skis. Et avec le guide (eh oui), on s'est tape les mille metres de denivelle en grande glissade et en de grands virages de plus en plus precis. C'est qu'au debut, entre la neige de fin d'ete et mes cuisses qui ont perdu un peu de muscles, c'etait un peu dur. Est-il besoin de vous dire que je me suis vraiment eclate ? Comme dirait l'ami Seb de Toulouse : "t'enchaine..." Ben ouias j'enchaine et c'est tres agrewable. Mais ou cela va t'il se finir ???
A tout a l'heure

mercredi, février 01, 2006

D'aucunes et d'aucuns doutent du fait que tout soit toujours rose, que tout se passe bien et souhaitent connaître l'envers du decor et les moments ou ça ne va pas. Apres pres de trois semaines passees pratiquement jamais seul, des relations tres proches, avec des activites riches et variees et des moments forts, je me suis retrouve hier soir seul apres avoir laisse Francis Constanza et Louis Guillaume, avec qui j'etais au festival de Frutillar, prendre leur bus. Francis vers son île ou elle va regler tous les problemes, particulierement financiers, pour l'universite (ici toutes les etudes sont payante et pratiquement au niveau europeen, les aides de l'etat sont rares, lesprets des banques sont chers mais il faut faire avec. Autant vous dire que tout le monde ne fait pas d'etude. Heureux pays que celui dans lequel nous vivons...). Louis Guillaume rejoint Santiago pour prendre son avion vers l'hiver quebecois. Sur de sur, on se reverra... Bref, c'est une nouvelles phases du voyage qui commence et comme pour toute phase de transition, il y a un petit coup de mou avec le doute qui s'installe doucement dans la tete et les questions qui vont avec : qu'est-ce que je fous la ? Pourquoi il faut toujours que les choses aient une fin ? Pourquoi c'est si dur de quitter les gens ? Et si je restais finalement ? A quoi ça sert de se balader comme ça de lieu en lieu sans aucun but reel ? Bref, il y a une petite tourmente dans la tete mais etonnement ( ou naturellement ?) ça ne dure pas tres longtemps (quelques heures a peine). Je pense que c'est une histoire d'etat d'esprit, de maniere de voir les choses. Ne pas s'appitoyer sur les belles choses du passe donc ne pas se retourner vers ce que l'on vient de quitter ; ne pas trop regarder vers un avenir forcemment flou puisque l'on ne sait jamais ce qu'il peut etre ; profiter pleinement de cet instant ou l'ou n'a unpeu de vague a l'ame, ou l'esprit ne sait pas trop ou il va et qui n'est finalement pas si desagreable. De plus en plus, ces moments sont rares parce que j'apprend chaque jour a faire confiance au chemin qui m'a mene jusqu'ici, fait croiser des paysages merveilleux, fait rencontrer des personnes tres attachantes et riches et qui m'offre chaque jour son lot de petits bonheurs simples, de joies intenses sans aucun ennui, de surprises benefiques. Je pense de plus en plus que la vie s'ouvre a ceux qui vont la chercher et a ceux qui y croient. Nous avons chacun un chemin et il suffit de lui faire confiance sans rien brusquer ou forcer.
J'en entends d'ici qui rigole en pensant que je deviens mystique... Je ne crois pas. Simplement, un voyage, en plus des paysages et des rencontres, permet de profiter pleinement du temps. Donc de penser, de lire, de reflechir. Et a faire cela toujours dans le calme, on avance forcemment plus vite qu'en courant apres des occupations soit disante importante et fallacieuses en perdant un temps fou en transport ou a deblaterer des suppositions qui n'auront pas lieu, voire a entasser des choses inutiles et souvent superflues, comme l'argent par exemple. Faire tout cela est tres rassurant parce que cela permet de ne pas reflechir sur l'utilite de la vie et de l'importance finalement tres limite de l'homme. Mais quand on court avec des oeilleres, on ne peut pas voir ce qui fait la richesse de la vie. D'abord parce que l'on courre et ensuite parce que l'on a des oeilleres.
Cette vision me permet tres vite de surmonter les rares coups de mous. J'ai quelques fois l'envie de rentrer pour passer de bonnes soirees avec vous, profiter de moments d'echanges intimes et forcemment riches... Et puis, je me rememorre ma vie d'avant le voyage qui pourtant n'etait pas ce qu'il y a de pire en terme de tracasserie en tout genre, et la, je suis sur que ma place est ici et le moral remonte de suite.
Non, les grincheux, je suis desole, je n'ai pas de moment que l'on peut appele de dur. Moi je suis bien ici meme a l'arret parce que il y a toujours quelques choses a prendre pour s'enrichir.
Et puis, avec le petit pecule qui me permet de voyager confortablement, je serai bien difficile de ne pas etre heureux quand dans les pays que j'ai jusque la traverses des gens n'ont pas a manger, de quoi ce loger, ou se loge chichement, galere dans leur vie quotidienne parce qu'elle est reellement difficile et tout ça avec le sourire et le pouce lever en l'air quand il vous croise. Ça fait combien de temps que vous n'avez pas vu cela dans notre beau pays ou tout coule a flot et ou la majorite du monde fait la gueule ?
Reflechissez-y pendant une soiree sans tele...
Vraiment, le voyage ça fait du bien a la tete.
A tout a l'heure

PS : Au moment ou j'ecrivais ces lignes, j'ai appris une nouvelle qui marque une nouvelle etape dans le voyage. J'attendais plus ou moins depuis decembre apres un eventuel embarquement sur Tara V, l'ex Antarctica de Jean Louis Etienne pour suivre une mission dans le sud. Apres echange de mails, je n'avis pas de nouvelles. En allant sur le site de Tara ce matin, j'ai appris qu'il etait parti. C'est une grande deception pour moi. Je serai bien aller naviguer dans le sud particulierement sur ce bateau. Ce ne devait pas etre mon chemin, c'est tout. Je vais donc remonter tranquillement vers le nord comme prevu au depart...

PS2 : Sur le site de Didier et Lydie, il y a quelques photos de Ancud ou j'ai passe le soir des elections et visiter l'ile Dona Sebastian. http://chilydier.fotopages.com/?entry=683283&back=http://chilydier.fotopages.com/?page=0