je vais faire un petit tour

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dimanche, janvier 29, 2006

La chance ne vient que quand on va la chercher. Je le crois de plus en plus. Je devais partir pour une cabalgatas de deux jours organise par une agence avec des amis rencontrer en route (Louis Guillaume le quebecois d'Ancud et Laura et Julien rencontres a Buenos Aires et retrouves par hasard a Chiloe). La veille du depart, un des types de l'hospedaje dans laquelle j'etais nous propose d'aller chez son cousin dans une presqu'ile face a l'Ocean et juste au nord de Chiloe. C'est dans une ferme. Il a des chevaux et ce sera pour lui une premiere. Le prix est le meme mais pour trois jours. On accepte evidemment et on part des le lendemain matin, avec un Marc un Suisse qui s'est joint au groupe.
On accede a la peninsule dans une barque. Le paysage est hallucinant : falaises, grande plage de sable blanc, petite lagune et la ferme au sommet d'une coline dominant la lagune et une grande foret. Des l'arrivee, apres un accueil plus que chaleureux, nous partons a cheval le long de la lagune, sur la plage pour acceder a unelongue plage au pied de falaises d'une cinquantaine de metres et ocre. Les galops s'enchainent et nous propfitons pleinement de ce moment que nous savons exceptionnel et qui va duree trois jours. Le temps est exceptionnellement beau. Nous sommes en tee shirt ou en polaire legere alors qu'habituellement il fait autour de quinze degres. Apres dtrois bonnes heures de balades et de galop fou, nous nous retrouvons auttour d'un assado (barbecue) d'agneau avec la famille de Pepe, notre hote, et des voisins qui se joignent a nous. Ca a duree fort tard grace notamment au rouge chilien et surtout aux discussions entre tout le monde sur les pays et vie de chacun. Grand moment.
Les deux jours qui ont suivi ont ete du meme tonneau non de rouge mais d'echanges, de decouvertes de paysages face au Pacifique a couper le souffle, de galop, de nature, de grand air, bref le grand pied, jusqu'a la discussion autour de verres de rouge au pied d'une cariole jusqu'a plus d'heure avec Pepe avec au dessus de nous la croix du sud qui nous veillait. Je pense que ces trois jours resteront a jamais grave dans ma memoire comme un granndd moment.
Je suis maintenant au bord d'un lac dans un petit village fonde par des allemands face au volcan Osorno pour un festival de musique classique, un peu comme a Beyreuth maiis en beaucoup moins select et pas cher. Imaginer une place de cons¡cert a 3 euros. Ca ne se voit que trop rarement, non ?
Je pars a l'instant a un recital de piano....
A tout a l'heure

lundi, janvier 23, 2006

Apres avoir annonce un depart jeudi parce que on avait vraiment tout epuise comme activites (dont la visite d'un musee sur la mythologie de l'île realise par un italien dans son jardin avec des statue en objet de recuperation, au top !), on est finalement parti vendredi, quelque peu emu par la reaction de Mercedes et Francis Constanza. Il fallait aussi laisse le temps des adieux, de la derniere soiree, des "a tout a l'heure, jure, crache, vous revenez un jour bientot": Il nous fallait bien 24 heures qui ont ete un peu prolonge jusqu'a la toute fin de l'apres midi... C'est dur de partir. C'est dur de voir partir. Je ne vous decrirai pas le depart. C'etait emouvant, point barre ou punto a la ligna, comme ils disent ici.
Louis Guillaume est parti vers le nord et le continent, moi, j'ai pris la route du sud. Je voulais voir l'ocean. A quelques 80 kilometre d'Ancud, il y a un petit village au bord de l'ocean, juste derriere de grande dune. C'est Cucao et j'ai decide d'y passer deux jours. Je n'ai pas ete deçu. L'ocean je l'ai vu et je ne l'ai pratiquement pas quitte des deux jours. Des mon arrivee, samedi matin, je suis alle le voir apres un petit tour dans le village - sans grand interet mais dans un cadre magnifique entre un immense lac et la mer, le long d'une petite riviere qui joint l'un a l'autre. Apres 1,5 kilometre de marche dans les dunes, j'ai d'abord entendu les vagues. Un vrai bonheur. Ceux qui connaissent Saint Gilles savent de quoi je veux parler. Et puis il est apparu juste devant moi. La plage de chaque cote sur plusieurs kilometres. Les trains de deferlantes. Et puis l'horizon, sans rien qui vient l'interrompre. Je ne l'avais pas vu depuis mon arrivee a Ilha Grande. Et comme ça, aussi puissant, depuis le depart de l'île de Re. Je peux vous dire que ça fait un bien fou. Je me suis balader toute la journee sur la plage, avec quelques pauses quand ça me plaisait a respirer, a regarder, a rever, a penser que ce nouvel ocean (le Pacifique pour ceux qui ne suivent pas...), que ce nouvel horizon etait une invitation a aller toujours plus loin. Je crois que c'est a Saint Gilles devant l'ocean que l'on voyait tous les jours que j'ai eu envie de voyager. Ici, ça me dit juste que je suis dans le vrai et que je dois continuer jusqu'a je sois rassasie, si je le suis un jour... J'ai lu aussi dans les dunes, a l'abri du vent, Francisco Coloane, l'enfant du pays qui a ecrit merveilleusement bien sur l'ile, la Patagonie et la Terre de Feu. Il a vraiment fallu qu'un gros nuages avec du vent dessous s'en mele pour que je quitte cette dune et la plage. Mais je savais que je la reverrai le lendemain pour une cabalgatas (une balade a cheval). Depart vers dix heures du matin, route le long de la plage puis sur de petites colines couvertes de vegetations denses et gardienne d'humidite. Les rayons du soleil se creaient des chemins entre les feuilles montrant des reflets hallucinant. Au bout de quatre heures, nous sommes arrives sur une petite plage, enserree entre deux haut caps rocheux et bordee de foret native, le tout est presque desert evidemment. Nous sommes dans un des parc nationaux de Chiloe et il y a un refuge vetuste pour randonneurs, cache dans la verdure. Petite bouffe. Balades en foret seul. Et puis retour par le meme chemin mais avec une lumiere encore plus hallucinante. Apres plus de huit heures sur la selle, l'arrivee etait la bienvenue.
Je suis partie ce matin de Chiloe pour rejoindre Louis Guillaume pour une autre cabalgatas dans la montagne cette fois et sur plusieurs jours. on part demain. Je serai bien reste plus longtemps a Chiloe. Je ne sais pas pourquoi mais je m'y sens vraiment bien. Il y a encore tant de chose a decouvrir - elle fait plus de 200 km du nord au sud et 80 est-ouest. Toute la partie sud est sauvage et inhabitee. Son atmosphere, ses habitants, melange respectueux de plusieurs etnies, ses sourires que l'on croise a longueur de journee malgre les conditions difficiles de vie, cette impression de bout du monde, de monde a part vivant en autarcie... Oui j'y serai bien reste. On m'a meme propose un travail. Je n'ai pas repondu. Pourquoi pas ? Un jour je reviendrai. Je l'ai promis et encore ce midi quand j'ai eu l'heureuse surprise de voir au terminal de bus d'Ancud, Mirta, Jose Luis et Francis Constanza. On s'est refait des bises et on s'est promis de se revoir ici sur l'ile. Surtout, au dela de la promesse, j'en ai une profonde envie. Je ne suis pas rassasie comme dans de nombreux endroits ou l'on sait en arrivant que des la merveille naturelle du lieu visitee, on partira sans aucun probleme, comme a Iguaçu par exemple.
Je continue au Chili pour l'instant avec la cabalgatas puis un festival de musique au bord d'un lac ou doit nous (avec L-G) rejoindre Francis Constanza...
A tout a l'heure

mercredi, janvier 18, 2006

Pas de nouvelles bonnes nouvelles dit-on. Cela fait une semaine que je n'ai rien ecrit ici. Ce n'est pas parce que je n'ai rien a dire mais parce que je ne trouvai pas le temps pour ecrire. Je suis toujours a Ancud au nord de l'ile de Chiloe et j'y suis bien. A la sortie du bus du continent, un grand type m'aborde, comme cela se fait dans tous les terminal de bus, et me propose de venir dans son hospedaje, les hotel d'ici, souvent chez l'habitant. D'habitude, je repousse ces propositions commerciales et souvent annonciatrices d'endroits bourres de touristes etrangers et pas forcemment tres agreables. Mais la, je ne sais pas pourquoi - peut-etre parce que depuis le matin tout c'etait passe merveillement bien avec la succession des bus sans temps mort -, j'ai accepte. Le grand type, Jose Luis, un espagnol en escale pour se faire un peu d'argent, me parle de buenas ondas et d'endroit tres sympathique appartenant a une femme et sa mere. Nous sommes en fin d'apres midi, je suis un peu fatigue et je le suis. Arrive dans le lieu, je suis accueilli tres chaleureusement. Je me fait une petite sieste puis apres un petit tour en ville pour retirer de l'argent, Mirta, la patronne du lieu, me propose de partager leur repas du soir contre 1500 pesos, soit un peu moins de 2 euros... J'accepte evidemment. Pendant tout le repas (soupe, plat de viande et de pomme de terre), elle et sa mere, Mercedes, n'arrete pas de parler me raconter l'histoire de l'ile, m'indiquant les endroits a visite qui ne figurent pas sur les guides. A table, il y a aussi Louis Guillaume, un quebecois qui est la depuis deux jours. L'ambiance est des plus chaleureuse et je leur propose de preparer un repas français pour le surlendemain. Depuis, je n'est pas quitte l'endroit. Je m'y sens bien. Mercedes me demande presque de preparer tous les diners. Le vin coule a flot le soir. Certains voyageurs de passage nous rejoignent pour le diner, comme Guy, un israelien qui a insiste pour preparer une grand filet de saumon, que l'on a mange avec un gratin dauphinois moi fois excellent, ou Didier et Lydie, des Français au Chili depuis trois mois et qui cherchait a travailler a Santiago. Au dela de la bonne ambiance que l'on met dans la maison, je crois que le fait qu'il y ait de la viande ou du poisson a chaque repas fait bien plaisir a nos hotesses car c'est loin d'etre leur quotidien. Les huitres (plates et petites) a 1000 pesos (1,5 euros) le kilos, les palourdes geantes (presque comme la main et pecher par en scaphandrier a cinq metres de profondeur) a un peu moins chere et surtout le chocolat a cuisiner dont une plaque de 500 grammes coute 3500 pesos, sont au dela de leur moyen. Le poisson aussi est cher et c'est un repas exceptionnel. La viande, et encore les bas morceaux, est loin d'etre le quotidien souvent compose d'une soupe a l'os (elles renouvellent l'eau jusqu'a usure totale de l'os et des morceaux de graisse qui trempent dedans...), de patates, de riz ou de pates et d'une salade de laitue et de tomate. Pas de dessert non plus ou bien exceptionnellement.
Et puis depuis mon arrivee, entre les visites (parcs a huitres, eglises en bois consruitent par les jesuites, petits villages colores sous la pluie et autres iles de l'archipel) et les evennements, les journees sont bien remplies. Les evenements ? L'election de la presidente Michele Bachelet dimanche dernier. Trois jours avant, Mercedes (87 ans et en pleine forme) n'arretait pas de me parler que pour eux c'etait un veritable espoir. Elle a connu le putch de 1931 avec l'instauration de la premiere dictature chilienne et les autodafes aprtout dans le Chili, les annees Allende ou tout le monde croyait a un futur vraiment meilleur et le putch de Pinochet et les annees terribles qui ont suivies avec les disparitions, la surveillance permanente, les denonciations, la mefiance du voisin et les richesses du Chili qui partaient a l'etranger, chez les gringos, sans que le peuple en profite. Depuis le depart de Pinochet du pouvoir, ses successeur essaye petit a petit de se debarrasser du vieux general mais son ombre, et surtout ses anciens collaborateurs, est encore partout. Avec cette election, qui a vu l'heritier de Pinochet elimine des le premier tour, est une nouveau tournant pour le Chili et l'election de Michele Bachelet, qui a gagne face a l'homme le plus riche du pays, ultr liberal et espece de Berlusconi Chilien, est porteur d'un nouvel espoir pour le Chili et les Chilien. Les jours d'avant l'elections, las cavalcadas, defiles de voitures klaxonnantes avec les drapeaux du candidat soutenu, se sont succedees. Au fentre des maisons, dans les jardins, certains affichent ouvertement quel candidat il soutient. Les elections commencent tot le matin. Dans les rues, l'agitation est inhabituelle. Il ne s'agit plus d'aller au travail ou de faire ses courses. On va voter. C'est important alors on s'habille avec ses plus beaux vetements. Voter est ici obligatoire sous peine d'amende elevee et ceux qui ont la chance d'etre en vacances (ici c'est l'ete), font l'aller et retour en voiture au point que des bouchons monstrueuex se sont formes aux entrees de Santiago. Les bureaux de votes ferment a 16 heures et commence alors l'attente car il n'y a point d'estimation super precises des la fermeture des bureaux de vote. A la television, on assiste en direct au depouillement dans certains bureaux de vote theoriquement indicatif de la tendance nationale. Sur la chaine appartenant a Pineras, le candidat liberal, on montre les bureaux de vote plutot a droite... La maison est sur le canal local qui est plutot conservateur et ou l'on fait de meme. On entend plus le nom de Pinera que celui de Bachelet. Les visages s'assombrissent alors que nous mangeons a huit autour de la minuscule table de la cuisine. Et puis pour le dessert,on passe sur la chaine nationale. Les nouvelles y sont beaucoup plus optimistes et avant meme que l'on connaisse des resultats unpeu plus surs, Mercedes sort dans la rue en criant des "Michele, Michele" avec une grande photo de la candidate socialiste souligne d'un puissant "Soy contigo" (je suis avec toi). Sa fille et sa petite fille, Francis Constanza, etudiante en architecture a Santiago, ont beau lui dire d'attendre les resultats definitif, rien n'y fait, la grand mere sait au fond d'elle que sa candidate favorite est le nouvelle presidente du Chili. Elle nous a reserve une bouteille de "champagne", un mauvais cidre deguise en vin petillant, et veut l'ouvrir. La chose est faite des les resultats definitifs. Nous sortons ensuite pour nous diriger vers la Plaza de Armas pour feter l'evennement avec les villageois. Les defiles de voitures klaxonnantes, les sourires sur les visages, les embrassades, les discours plein d'espoir, tout cela est tres emouvant. La journee s'est fini avec un diner tres tardif mais tres joyeux et arose (devant l'interdiction de la vente d'alcool pendant les 24 heures de l'election, nous avions fait quelques reserves la veille en prevision).
Au cours de ce diner, la passion politique passee, Mirta nous raconte que Mercedes est proprietaire avec ces freres et soeurs d'une ile a l'entree du canal de Chacao, entre le continent et Chiloe. Je lui demande de suite si il y a un moyen d'y acceder. Et tout ce met en place alors tout seul. Un pecheurs est contacte des le matin et nous partons a une grosse dizaine vers l'ile San Sebastian accompagne par le frere de Mercedes, 83 ans, costume, les cheveux blancs impeccablement tires vers l'arriere, l'air fier et aussi bavard et interessant que sa soeur. L'ile est au moins aussi grande que Houat en Bretagne et la famille y a vecu jusque dans les annees 50. Ils y ont notamment accueillis des missionnaires protestants pendant la dictature de 31 qui voyait d'un sale oeil tout ce qui n'etait pas catholique... Les Lions de mer, les pingouins et les oiseaux de toutes sortes sont les maitres des cotes, tandis qu'a l'interieur paissent quelques vaches et moutons. Il n'y a plus aucune trace des maisons, toutes en bois et la nature a repris ses droits qui ne devait pas etre bien entames tout de meme.
Nous sommes mercredi. Cela fait plus d'une semaine que je suis la. L'ami Quebecois termine son onzieme jour. L'ambiance est toujours aussi bonne et comme dit Louis Guillaume avec l'accent de le belle province "ici, je depense beaucoup moins que si je me deplaçais. Il n'y a pas le bus et puis on mange bien et a pas cher." Tous les sors depuis lundi on se dit que le lendemain on part, lui vers le nord et le continent, moi vers le sud pres de la reserve naturelle dans un petit village face a l'ocean. Et le lendemain soir, nous sommes toujours la. Combien de temps cela va-t'il durer ? Suspens...
A tout a l'heure

jeudi, janvier 12, 2006

Ça y est, j'ai vu la mer. Plus que la mer, l'ocean. Et je ne pensais pas que ça allait autant me faire plaisir. Quel bonheur d'etre la dans cette ile. Je ne sais pas pourquoi, l'envie expresse de venir ici m'est venu a Buenos Aires, comme ça un apres midi. Il fallait venir ici plus qu'ailleurs. C'etait un des lieux incontournable de ma petite tournee mais sans plus. Et le fait d'etre la me revigore vraiment. Je me sens plus serein, plus en accord avec ce voyage encore.
Ça a commence sur le bac entre le continent et l'ile. Rien de bien impressionnant, ce n'est pas pire, ni plus long que la traversee de la Gironde entre Royan et Le Verdon. Mais le fait de respirer l'air du large, voir au-dessus de ma tete un vol de pelicans, d'avoir le vent qui fouette le visage, ça m'a comme nettoye des pollutions de la grande ville. Donc, je suis vraiment content d'etre ici.
L'ile de Chiloe, c'est le debut des canaux de Patagonie. La ou la montagne laisse l'ocean s'emparer de ses vallees. Malgre la colonisation de l'homme industriel (la region et les canaux etaient habites par quatre races qui ont ete peu a peu extermines. Les derniers Alacalufs ont disparu vers les annees 50.), la nature y est encore reine grace aux conditions meteos particulierement sauvages. Les depressions qui prennent naissances de l'autre cote du continent, sur l'ocean Atlantique viennent mourir ici contre la cordilliere des Andes. Alors, ça pleut et ça vente. Comme disent les Bretons, il fait beau plusieurs fois par jours. Je vous dis pas entre les rayons de soleil.
Malgre le regne de la nature, il a quand meme ete possible de desertifier une partie de la region (sur le continent...) en pillant joyeusement des forets seculaires entieres, faisant disparaitre de ce fait nombres de petits animaux qui permettaient notamment aux saumons de se nourrir en remontant les nombreux petits fleuves. Le desastre ecologique est plus etendu evidemment mais c'est juste pour l'exemple. On peut citer aussi les bateaux aspirateurs qui viennent se nourrir (!) dans les canaux. Ces enormes engins de plus de cent metres sont equipes de gros tuyaux qui aspirent l'eau et tout ce qu'il y a dedans, poissons, coquillages, algues, petits mamiferes marins (qunad je dis petits, c'est des bebes dauphins ou des manchots...). Tout cela est trie a bord et ce qui ne pourra etre revendu a l'industrie comestique (L'oreal, parce que je le vaut bien...) est rejette mort sur l'autre bord. Ceci est evidemment interdit mais ça existe quand meme. Je ne sais pas si c'est encore d'actualite mais jusqu'a il y a moins de dix, ça existait avec l'autorisation secrete des heritiers de Pinochet. D'ailleurs, c'est le grand General, qui ne se limitait donc pas a entasser ses pseudo ennemis dans les stades, qui a entame tout ça. Comme dirait la grand mere chez qui je suis : "este hijo de puta de Pinochet !" Sans commentaire...
Dites donc, c'est peut etre l'air de la mer qui me met dans cet etat ou bien la lecture du bouquin de Sepulveda "Le Monde du bout du Monde", qui traite du sujet. Ça sert aussi a ça le voyage. A voir, que partout ou l'homme industriel passe, il y a des gros degats irreparable et que si on ne s'y met pas tous un petit coup au quotidien (et il ne s'agit pas seulement de tri des dechets), ben, je vous dit pas dans quelle merde vont etre ceux qui nous suivent.
Bon j'arrete la. C'est vraiment plein d'energie les huitres, vraiment. Ça me manquait et je suis alle en acheter ce midi au marche avec des palourdes enormes. Avec un petit coup de vin blanc, c'etait excellent. Je crois que je vais recommence demain et apres demain et pis apres encore. Tous les jours ou je vais rester ici. C'est tellement bon. Il parait qu'ici c'est l'endroit ou l'on mange les meilleurs coquillages du monde... Allez Normands, Bretons, Vendeens, Charentais, Aracachonnais, ne vous laissez pas vaincre ainsi, au boulot pour redorer votre blason. Qu'est ce que c'est con aussi les drapeaux.
A tout a l'heure
ET manger des huitres
Je promet que je n'ai rien bu...

lundi, janvier 09, 2006

La grande ville est a present bien loin et je suis dans un espece de sas de decompression pour que le choc entre l'hyperactivite de la ville (pas la mienne evidemment...) et le calme de l'ile au bord du Pacifique ou je vais (Chiloe) ne soit pas trop violente. Je ne voulait pas trop m'attarder dans ce sas mais, comme on est en pleine saison de vacances ici, les bus sont pleins, alors je prend mon mal en patience avec cette escale force de trois nuits.
Le sas, c'est San Carlos de Bariloche au pied des Andes a 900 metres d'altitude. La ville est situe au bord d'un grand lac de montagne et elle a ete cree par une colonie de Suisse qui trouvait que ça ressemblait aux Alpes et qui en on fait un village suisse. Il y a des chalets en bois, du chocolat et meme de la fondue... Et il faut croire que les Argentins aiment tout ça (apres tout ce sont d'anciens europeens et, quand la majorite de leurs ancetres ont migre, la Suisse etait le dernier chic pour les vacances...) car c'est un des endroits les plus prises pour les vacances d'ete, meme Mar de Plata, la grande station balneaire de l'Atlantique, est surpassee. Il y a ici, parait-il, les plus belle boites de nuit du pays et tous les jeunes porteños viennent passer leurs premieres vacances d'ete independantes, juste leur bac en poche. Cela peut vous donner une idee de l'ambiance. C'est soit super jeune, soit tres chic. Avec plein de magasins de souvenirs ou d'equipements de ski ou de randonnee partout. C'est une sorte de Courchevel ou de Morzine mixe de Thonon Les Bains en Amerique du sud. Sur les hauteurs, il y a d'ailleurs la plus grande station de sud des Andes. Le domaine skiable n'est pas vraiement dement mais bon. Et puis en ce moment, il n'y a pas de neige. Surtout, il y a du monde partout. Et comme il ne fait pas beau, des grains, du vent et il fait froid (c'est relatif d'accord avec 15 mais avec le vent on doit etre autour de 5 degres perçues) et a l'instant de la neige et beaucoup les trottoirs sont blancs ( vous voyez que je suis solidaire...), tout le monde essaye de tuer le temps en se balladant en ville. Tant mieux pour les commerçants.
Autant vous dire que je me sens completement a ma place ici. Heureusement il y a la montagne. Je ne suis pas un grand randonneur mais je me suis fait quelques petites balades la-haut histoire de passer le temps et de prendre l'air. Et puis la vue de la-haut est magnifique avec tous les lacs et les sommets. Ça change des emanations des bus du centre ville de Buenos Aires et ça fait un bien fou, le grand air et les grands horizons. Ce n'est pas encore completement ce que je suis venu chercher en Patagonie mais c'en est plus proche que Buenos Aires.
J'ai regree les polaires et les pompes (ça faisait quand meme plus de 7 mois que je me baladais en tongues ou pieds nus). En prevision, je me suis fendu d'un beau blouson bien chaud et d'une paire de Converse a Buenos Aires. J'ai bien fait. Sans ça, j'aurai ete bien mal, ayant laisse ou oublie quelques affaires chaudes sur Edulis... Parce que de l'autre cote des Andes, ça n'a pas l'air d'etre des masses mieux avec les depressions Pacifique qui se succedent.
Cette petite pause me permet de lire. Je viens de finir Fictions de Borges (c'est l'auteur argentins avec Cortazar) et j'ai devore un bouquin de Fred Vargas (une grosse soiree) que l'on m'a file a B-A. Je lis beaucoup mais la, j'avoue que je me surpasse. Je vais peut être pouvoir passer aux livres en espagnol et français que j'ai achete a B-A pour assurer un peu plus en espagnol.
Demain, je passe au Chili. J'y serai pour le deuxieme tour des presidentielles. Ça va etre rigolo ça. J'aime bien parle politique avec ceux que je croise...
A tout a l'heure

PS : je vous donne l'adresse du site de deux Suisses qui font un petit periple similaire et qui prennent de tres belles photos eux. Il y en a notamment de Buenos AIres et de Iguazu qui sont superbes... http://www.elviaje.ch.vu

vendredi, janvier 06, 2006

Je pars tout a l'heure de la grande ville. Je vais quitter ces rues ou j'ai tant aimee deambuler, ces personnes fieres, attachantes et souriantes, cet architecture depareillee entre imitation de batiment, voire de quartiers, parisiens, monumentales batisses neo-fascites, building a l'americaine et maisons colorees et baroques... Je vais quitter des nouveaux amis avec qui des liens se sont crees petit a petit pendant ces dix jours. Je vais quitter des moments tout simple qui m'ont recontacte avec ma vie citadine d'avant, lectures dans les bars, sorties tardives, deplacement en bus ou en velo,... Je vais quitter quelques apres midi de peinture tres agreable (les tableaux restent evidemment ici mais je les ai pris en photo). Je vais quitter une ville tres agreable malgre le fait que ce soit une ville, tournee vers son passe, a la recherche de ses racines europeennes, fiere de son identite propre qu'elle s'est cree en peu de temps, ironique sur ce qu'elle est reellement, complexee devant ses racines europeennes et tournant le dos a ses heures d'emigrations successives en ignorant le Rio de la Plata par ou tous les Porteños sont arrives. Je vais quitter une ville que je commence a bien connaitre et qui m'a seduite. Je vais quitter pour mieux decouvrir d'autres lieux tout aussi envoutants et attachants parce que le voyage c'est ça : quitter pour mieux decouvrir, pour mieux se decouvrir.
Je vais quitter pour une contree plus sauvage, de l'autre cote du continent, au Chili, face au Pacifique avec une autre histoire et une autre identitee tout aussi forte. Je vais quitter pour une île qui a su garder ses racines d'avant les europeens : Chiloe au nord des Canaux de Patagonie.
A tout a l'heure

mercredi, janvier 04, 2006

Je stocke qques photos envoyées par patou ici Patou


Seb.

dimanche, janvier 01, 2006

Ça fait plus d'une semaine que je suis a Buenos Aires. Passer les fetes ici etait une bonne idee parce que des fetes il y en a eues. Et pas qu'une seule. Il est grand temps que je me mette au vert a boire de l'eau...
Je loge dans une hosteria fondee et tenu par cinq personnes adorable qui fonctionne sur le mode cooperatif. Anciens voyageurs, arstistes, ils ont base l'organisation de l'endroit sur la convivialite et l'echange entre les pensionnaires. Et ça marche pas mal. C'est une vraie fourmiliere pratiquement 24h/24. Il est donc difficile de ne pas croiser a un moment, particulierement au moment de se coucher, quelqu'un avec qui on va parler. Si bien que l'on finit par se coucher tres tard. C'est de toute façon le rythme porteños. On se leve tard, on fait la sieste et on se couche tard voire tres tard. Resultat : a part deux soirs, je suis sorti tout le temps. Invitation chez Fernando et Stephane pour un assado avec les filles de l'hosteria et Sego, bouffe française a l'hosteria cuisine avec Sego, sortie en boite avec des Bresiliennes et des Bresiliens, errance entre terrasse de cafes avec des Français, echouement dans une bodega improvisee avec des irlandais... Bref je connais de moins en moins le matin.
Le fait que je sois deja passe par la en janvier et que j'avais alors presque tout visite me laisse une liberte totale pour meubler mes journees. Et c'est tres agreable. J'ai peint chez mon amie Judith et a l'hosteria, je me suis fait des expos superbes notamment au Malba (www.malba.org.ar), le musee des arts modernes d'Amerique du Sud a la collection tres riche, au Palais des Glaces et a la Recolata, la decouverte d'un peintre qui me plait bien, Xul Solar, grand ami de Borges (www.xulsoalr.org.ar) ainsi que quelques longues sceance de lecture en terrasse de cafe. Une vie a la parisienne ou la bordelaise quoi. Ça fait du bien de retrouver ça. Mais maintenant, il va etre temps de repartir vers d'autres endroits. J'ai ma dose. Je vais aller faire un tour en Uruguay deux jours. Apres je ne sais pas encore exactement mais ça risque d'etre le Chili. Je ne crois pas descendre en Terre de Feu. Sans bateau, ça ne m'interresse pas trop. Et de bateau je n'en ai plus pour aller la bas. Ce sera pour une autre fois.
Bon et puis c'est la nouvelle annee. On a fete ça tres bien a Sandanzas, l'hosteria, avec un menu international (Americain, Allemand, Australien, Suisse, Suedois, Mexicain, Israelien, Bresilien, Argentin et Français), rencontre avec des amis de l'hosteria et a minuit champagne argentin et envoie des voeux de chacun dans le ciel grace a des petits ballons non dirigeable... C'etait assez emouvant de voir tous ces petits papiers s'envoler au milieu de personnes de tant de nationalites. Encore un moment que je n'oublierai pas.
En tout cas je vous souhaite une tres bonne annee 2006, une annee meilleure que la precedente avec la realisation de tout ce qui vous est de plus cher, petit ou gros peu importe.
Sante bonheur
A tout a l'heure