je vais faire un petit tour

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jeudi, avril 05, 2007

Des p'tites balades pour des vacances

C'était un samedi. Mon premier samedi à l'orphelinat. Les enfants étaient en vacances depuis une semaine à s'occuper comme ils peuvent dans et hors l'orphelinat. J'ai décidé d'emmener le gros de la troupe à la découverte de l'île avec comme but la plage de la Hatte pour une petite baignade. Les petits nous ont regardés partir avec envie et déception mais je me voyais mal les porter au retour voire dès l'aller… Michel nous accompagne et joue à merveille sont rôle de chef de bande. En tête de la colonne, il entonne chant sur chant mettant de l'entrain à notre petit groupe (une vingtaine tout de même…). Pour la majorité, c'est la première fois qu'il sorte de l'orphelinat et de Madame Bernard. Découverte de tout ce que l'on voyait depuis la citadelle la veille : les mangroves, les grands pieds mangos, les petites maisons qui s'étale de temps à autres sur les mornes et le long des chemins. Petit arrêt devant une truie qui donnait à manger à ses petits. Un coucou à Jocelin qui vient travailler de temps en temps avec les ébénistes de l'orphelinat pour profiter de l'électricité. Michel en a profité pour remplir d'enfant le cercueil que Jocelin était en train de finir, le tout dans des grands éclats de rire.

Et puis, au bout du chemin, la plage avec ses petites vagues. En moins de cinq minutes, les enfants sont déshabillés, beaucoup complètement (si Flora voyait ça…), et courent dans l'eau. Grande rigolade générale, jeu de ballon, brève leçon de natation, arrosage en chaîne… Ti Cado, de son prénom Nicolas, qui revient de Port au Prince où il était en attente de départ en France pour une adoption qui se prolongeait trop pour des raisons administratives, nous fait une démonstration de toute sa malice et de sa curiosité. Encore mouillé, il se roule dans le sable et vient me voir en me disant : « moi aussi je suis blanc… » . Evidemment les autres enchaînent voyant que ça nous fait rire et l'on se retrouve avec une bande de petit blanc rigolard. Mais bien vite, chacun reprend son identité en plongeant de nouveau et en commençant des châteaux de sable avec passion.

Nous n'avions pas prévu de repas et nous devons bientôt reprendre le chemin inverse vers l'orphelinat mais non sans faire un pi stop chez la maman de Jocelin pour acheter quelques gâteaux… Assis sous un pied mango, chacun déguste ses biscuits. Sous la chaleur du soleil de midi et la longueur du chemin, les pauses sont nombreuses dès qu'il y a de l'ombre. C'est pas humain de marcher dans ce pays… Au détour d'un chemin et après une pause prolongée avec Michel et Wilmi, les timounes nous surprennent en sortant d'un buisson où ils s'étaient cachés, le tout avec des puissants « hou ! » puis des éclats de rire magistraux.

Dernière côte, dernier virage et nous pénétrons dans l'enceinte de l'orphelinat par l'entrée béante du mur écroulé qui ne sera bientôt qu'un lointain souvenir. Chacun se précipite dans le réfectoire pour un verre d'eau salvateur puis sur leur assiette de riz-fève qu'il dévore. L'après midi a été plus calme et les siestes nombreuses…

Le lendemain, ce fut le départ à la messe le grand évènement. La préparation est longue. Les beaux pantalons, les belles robes, les chemises neuves et repassées, et les coiffures longues à préparer pour les filles sont de rigueur… Chacun part en petit groupe vers l'église du Père Esnaud. D'un seul coup, c'est le grand calme dans l'orphelinat. Nous nous retrouvons à quatre adultes dans le lieu, avec les handicapés et les tout petits. C'est tranquille… Les timounes viennent avec moi faire des dessins devant ma chambre.

En fin d'après midi, après mon petit tour à la citadelle, on fait une partie de foot improvisée avec les « moyens » dans des grands éclats de rires. Après avoir compris comment contrer le talent et la fougue de James Li, on gagne par 7 à 6 grâce à tous les buts de Ti France qui rayonne de bonheur. Après le septième but, je décide moi-même de la fin du match sous les hués de l'équipe adverse. Il fait nuit. C'est normal d'arrêter, non ?

Deux jours plus tard, GCV a pris de nouveau le chemin de Madame Bernard pour une nouvelle journée à la plage. Découverte de Cacoq et de l'ouest de l'île, grandes rigolades, yeux plein de sourires, bonheurs partagés,… Il y a des fois, je me demande si ces enfants ne sont pas trop gâtés…

A tout à l'heure

PS : Alors la course effrénée à l'Elysée, ça se passe bien ? Si vous saviez ce que c'est bon d'être loin de cette agitation politico-médiatique…

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