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dimanche, mai 28, 2006
jeudi, mai 25, 2006
Au fil de l'eau...
Et surprise, dans cette grande forêt, l'eau est encore ultra présente. Les rives ne sont que rarement franches, seulement quand le relief prend un peu de hauteur. Sinon, c'est une espèce de grande mangrove mais sans palétuviers. Dans quatre ou cinq mètres d'eau, les arbres ont fait leur domaine. Les troncs émergent de l'eau pour laisser leurs rameaux de feuille s'épanouir. Des milliers de mètres carrés de chaque bord du fleuves qui forment un dédales de canaux calmes et reposants. C'est dans ce milieu que j'ai passé deux jours, dans une maison flottante á dormir dans des hamacs et á manger les délicieux poissons qui vivent ici. Ce n'était pas sans me rappeler mon passage dans le Pantanal quelques milliers de kilomètres plus au sud au tout début de ce voyage. La faune y est tout aussi foisonnante mais la densité de la forêt la rendent plus discrète. Quelques Jacaré, des oiseaux de toutes sortes et notamment des perroquets de toutes tailles en pagaille et puis des dauphins. J'avais déjà vu les dauphins roses qui peuplent le grand fleuve, depuis le bateau. Ils sont calmes et relativement indifférents - on est loin des dauphins tout fou de l'Atlantique ou de Chiloe. Ceux qui vivent dans les canaux sont gris, font trois mètres á peu prés et on un bec très long et fin. Ils sont tout aussi calme et discret mais savent être joueurs aussi.
Après s'être exclusivement baladé en canoë ou en barque á moteur (des moteurs deux temps avec des lignes d'arbres très longues, relativement difficile á manoeuvrer...), nous avons enfin mis pieds á terre pour pénétrer dans le royaume des plantes de toutes sortes. A la suite de notre guide, Ruben, on s'éloigne de la rive entre les arbres. Tout de suite, l'humidité, qui déjà est ultra présente, se fait presque étouffante. Je pense qu'il doit être presque impossible de se sécher totalement ici. La densité de la végétation frappe aussi. Des plantes - les mêmes que celles que nous appelons d'appartement dans notre beau pays... Vous avais-je dit que les ficus ornent au Pérou les rues comme nos bons vieux platanes ? - aux larges feuilles tapissent le sol entre les troncs d'arbres de toutes tailles, dont des immenses, aux troncs de plusieurs mètres de circonférence, qui affichent 600 á 700 ans et que l'on coupe sans complexe pour faire les meubles de nos salons. Pratiquement á chaque nouvel arbre, Ruben s'arrête et nous explique que les feuilles de celui-ci sont bonne pour le mal de tête, contre la Malaria ou pour la digestion, que celle-ci en pansement permet de cicatriser et désinfecter les plaies. L'Amazonie est une grande réserves de plantes médicinales que la médecine occidentale commence á peine á découvrir et... á piller.
On entend les oiseaux mais sans les voir tant la densité est importante. On voit quelques singes qui sautent d'arbres en arbres. Mais surtout, ce sont les insectes qui se montrent le plus. Quelques moustiques mais surtout des fourmis de toutes tailles de la plus minuscule á des énormes grosses comme une phalange de la main. Et elles sont voraces. En restant trente secondes sur leur passage dans le petit chemin, elles ont commencé á grimper á plusieurs dizaines sur nos chaussures et á s'attaquer au pantalon malgré le répulsif á insectes pourtant très efficace. Il a fallu donner de grande tape pour nous en débarrasser définitivement. J'ai eu le malheur d'en laisser une s'infiltrer á l'intérieur du pantalon et elle m'a mordu goulûment le mollet... Et puis, on a croisé celle que tout le monde craint : la mygale. J'en avais déjà vu des mortes mais vivant c'est beaucoup plus impressionnant. La notre n'était pas dans les plus grandes, grosse comme le poing tout de même, mais de la voir s'agiter dans tous les sens, voir sa bouche s'ouvrir et se fermer goulûment et regarder ces grosses pattes poilues se refermer avec puissance, ne donne aucunement envie d'aller plus loin dans la connaissance avec la bête...
Et puis l'eau, ici, vient aussi du ciel. Pas tout le temps, nous sommes á peu près en saison sèche, bien que le terme soit peu approprier et les pluies sont relativement rares. Du bateau, en descendant le fleuve, on voyait les gros cumulus se former au-dessus de la forêt. Des trucs énormes et très hauts, avec l'enclume au-dessus, comme dans les bouquins de météo. Étonnamment on les voit mieux ici qu'en mer. Peut être parce que on était plus haut... Mais quand les nuages approche. Ça ne plaisante plus. Les éclairs, la pluie violente avec des gouttes énormes, le vent... J'ai retrouvé l'ambiance du pot au noir. D'ailleurs, l'Equateur n'est plus très loin et je pense que demain matin, j'aurai de nouveau la tête á l'endroit et nous serons dans le même hémisphère...
Manaus, au milieu de cette puissance, est, avec son million d'habitants, une ville fourmillante et sans grand intérêt. Quelques jolis bâtiments, des parcs, des rues très commerçantes, des quartiers de maisons flottantes, des centaines de bateaux à étages comme ceux que j'ai emprunté ou plus petits, et puis le fleuve, toujours lui. Enfin, devant Manaus, c'est le Rio Negro qui se jette quelques kilomètres plus en aval dans l'Amazone. J'en part ce soir sans regret pour traverser la grande forêt en bus malheureusement de nuit. Entre Boa Vista et la frontière avec le Vénézuela, je pense que j'en verrai quelques kilomètres...
A tout á l'heure
PS : Ici, c'est déjà le mondial. Les Brésiliens ne parlent que de ça et suivent la préparation de leur équipe en Suisse quasiment en direct. Partout, dans les rues, on peut acheter maillots, drapeaux, short, lunettes enfin tout ce qu'on peut faire avec les couleurs brésiliennes... Autant vous dire que le passage de notre VRP national, Chirac, passe totalement inaperçu. D'ailleurs, il y a eu dans Le Monde un interview très intéressant de Lula le Président Brésilien. http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-775237@51-768451,0.html
mardi, mai 23, 2006
Todo bem
mercredi, mai 17, 2006
Probar y compartir
samedi, mai 13, 2006
L'enfer vert ?
Le contraste est énorme avec Cuzco et les hauteurs des Andes. Déjà, après les 40 heures de bus, quand on a fait un arrêt pour prendre le petit déjeuner, j'ai ressentit comme un soulagement, une impression de redécouvrir quelque chose d'oublier et qui fait du bien : la chaleur tropicale. Dés le premier soir à Pucallpa, malgré la fatigue, j'ai apprécié la soirée en terrasse de café en tee shirt et tongs avec le vent rafraîchissant et non frais. Puis se retrouver dans ce village accessible en bateau avec les cases en bois et feuilles de palmes, ces gens souriant sans stress (c'est le moins que l'on puisse dire), prenant la vie comme elle arrive jour après jour, instant après instant, á prendre le temps de réaliser leurs objets d'artisanat, á préparer les repas, à vivre quoi. La balade jusqu'à ce lieu perdu au fond du lac Yaranicocha, en pirogue. Une autre phase du voyage, très différente mais qui me convient tout autant. C'est encore autre chose.
Nous avons donc pris, avec l'ami Sebastian, le bateau pour Iquitos. Enfin, pas tout de suite. Il a fallut attendre un peu. A peine installé les hamacs, les sacs dessous et attachés, le capitaine annonce qu'il ne partira pas ce soir-là. Après quelques hésitations, on se décide à repartir vers un autre village pour passer la nuit. Le bateau à quai avec tout le monde qui peut monter à bord ne nous parait pas très sûr. Démontage de tout et nouvelle nuit à terre. Nous embarquons un Israelien un peu paumé, Iyael. Nous nous levons tôt le lendemain pour récupérer nos places. C'est qu'elles sont chères... Installé dans nos hamacs à attendre toute la journée le départ, nous verrons le bateau se remplir peu à peu. A la toute fin d'après midi, enfin, la sirène retentit et le bateau se décolle de la rive. On part avec en toile de fond un superbe coucher de soleil.
Et la vie à bord se met en place doucement. Les hauts parleurs crache de la musique locale u peu trop forte à mon goût. Chacun s'installe petit à petit avec ses affaires autour de son hamac. On se parle un peu, encore timidement. Vient l'heure du repas. Le chef à l'étage en dessous tape avec sa louche sur la tuyauterie pour que nul n'ignore son annonce. Alors chacun des 250 passagers prend son tupperware et va faire la queue pur se faire servir. Après chacun mange dans son coin ou sur une tale centrale. Très vite ensuite, après une petite balade aux toilettes tout à l'arrière, chacun s'allonge dans son hamac et s'endort. La nuit n'est pas très bonne entre la non-habitude de dormir dans le hamac, le bruit du moteur et ce courant d'air très fris qui me fera finalement sortir la polaire...
Réveil avec l'aube et le premier arrêt. Un village important sur la rive. La manip sera toujours la même. Le bateau de 70 mètres fait une grande courbe jusqu'à se laisser glisser dans le lit du courant jusqu'à la rive, avec quelques corrections évidentes. Une fois l'étrave posée, des planches sont posées pour faire la jointure avec la rive en terre. Alors commence le balais des porteur avec leur sac de riz ou autre. Beaucoup de passagers descendent, d'autres montent. Au bout d'un quart d'heure, nous repartons dans un fort rugissement du moteur de 720 ch jusqu'à reprendre notre route dans le courant. Quelque fois, l'annexe du paquebot emmène ou va chercher des personnes sur la rive. Le rythme est lent. Chacun s'occupe comme il peut : jeux de cartes, lectures, conversation, sieste, observation vague du paysage, les quatre... Il n'y a que cela à faire, attendre le prochain repas et l'arrivée dans trois jours. Pour ma part, je lirai quatre livres, dont deux petits...
Au fur et à mesure que l'on avance, le paysage change. La forêt se densifit. Le lit du fleuve s'élargit. Au départ, il était aussi large que la Garonne à Bordeaux. A l'arrivée, quand le Ucayani que nous suivons depuis le départ, sera rejoint par la Marañon pour former l'Amazone (qui n'a pas de source), ce sera comparable à la Gironde face au Verdon... Et nous sommes à quelques milliers de kilomètres de l'embouchure et de la mer... A partir de là, les rives et le fleuve se confondent un peu. Les arbres ont souvent les pieds dans l'eau. Des canaux ouvrent des voies dans la végétation dense où l'on aperçoit de temps en temps une pirogue. Quelque fois un village sur pilotis fait son apparition entre les arbres. En fin d'après midi, les rayons du soleil rasant couvre d'or tout cela. C'est superbe. Dommage que ce bruit de moteur ne s'arrête jamais.
Au bout des trois jours et trois nuits, nous arrivons enfin à Iquitos. Il fait nuit. Notre voisin de hamac, Jorge, dentiste, nous invite chez lui, avec quatre Argentins. Il nous annonce une grande maison. Nous arrivons dans un hangar qui fait salon de coiffure, cabinet de dentiste, restaurant avec l'habitation à l'étage... Chaque activité est heureusement séparée des autres par une cloison... L'accueil est en tout cas super chaleureux. C'est chouette l'Amazonie...
A tout à l'heure
PS : Vous ne verrez pas de photos de tout cela. Je me suis fait voler mon appareil photo pendant un des nuits sur le bateau. Malgré une fouille générale par le Capitaine, on a rien retrouvé évidemment... Je l'aimais bien ce petit appareil... Je ne sais pas si je vais le remplacer. Ça commence à coûter cher c'est petite plaisanterie. J'en suis quand même à mon troisième depuis mon départ de France (le 1er est tombé 'a l'eau avant Salvador, le second s'est cassé avant la Paz et le troisième est volé...). J'avoue que j'hésite beaucoup.
lundi, mai 08, 2006
Amazonia !
jeudi, mai 04, 2006
Rencontres...
mardi, mai 02, 2006
L'autre Machu Pichu
Donc j'y suis allé. Oh! pas tout seul. Avec un guide et tout le matériel aussi (tente et tout le toutim...). Je voyage léger... Le jour du départ, à l'aube, le guide m'attend pour me dire... que nous ne partons plus. Des trois anglais qui devaient venir avec nous, deux ont le mal de l'altitude et sont cloués au lit avec une bonne diarrhée... Ça arrive. Résultat, j'ai un jour de plus à Cuzco et je profite de ce réveil matinal pour aller voir quelques églises dont la cathédrale gratuitement.. Tout le monde sait que chaque matin, il y a messe... J'ai bien fait - non d'aller à la messe mais de rentrer dans ces églises. J'ai pu encore voir que rien n'est trop beau pour prier le seigneur. L'or doit rapprocher du ciel... Cette journée m'a permis d'alléger encore mon sac et d'acheter quelques disques de musiques locales.
Départ à l'aube le lendemain pour quatre heures de route en voiture avec le guide, le cuisinier et une Canadienne mais sans les Anglais toujours cloués sur le trône. On arrive dans un petit village, Cachora, au bout de la route. Une mule nous attend avec son muletier préféré. Et puis le chemin, large au début, laissant la place à un petit camion, et puis de plus en plus étroit et rocailleux. Ça monte, un peu d'abord, puis de plus en plus jusqu'à un col d'où l'on a une superbe vu sur le Cerro Salcantay (5800 m). Là grande descente sous le soleil jusqu'au campement qui dominait la rivière Apurimac. Nous sommes à moins de 2500 mètres. Il fait chaud. C'est la première fois depuis plus d'un moins et demi que je suis si bas... Ça fait du bien. Il ne fait pas froid quand le soleil se couche.
Départ à l'aube le lendemain pour arriver jusqu'au site à 1200 mètres au-dessus. On ne le voit pas. On l'a juste deviné la veille. Une marque horizontale sur le flanc verdoyant de la montagne au loin. Maintenant, on sait seulement qu'il est derrière le sommet au-dessus de nous. Bien après ces lacets qui n'en finissent pas. On y arrivera finalement après sept heures de marche. Fatigué évidemment. Mais ça valait la peine. Une petite heure de plus depuis le campement et on se retrouve seuls sur le site. Sur un col comme le Machu Pichu. Sur le chemin, apparaissent quelques ruines cachées au milieu de la végétation. On a l'impression d'être Hiram Bingham, le découvreur du Machu Pichu. Fabuleux !
C'est moins impressionnant que le Machu Pichu mais Choquequirao a aussi son côté magique. Sa situation en pleine végétation et son accessibilité un peu difficile, d'abord. Le fait que ce serait une des dernière cité Inca construite, peut être même après la conquista espagnole. L'architecture a beaucoup évolué. Les fenêtres notamment sont plus grandes et on retrouve de ci de là quelques techniques empruntées aux nouveaux arrivants. Les Incas devaient être tranquilles ici... Comme dans tous les lieux où ils se sont installés, il existe une atmosphère particulière. On y ressent un bien être étonnant, comme une force émanent de la terre ou de la roche. Ces lieux n'était pas choisi par hasard. Outre l'emplacement stratégique, sa discrétion, il devait répondre aux exigences des prêtres pour leur relation avec le cosmos.
Le site n'a été nettoyé qu'à 35 %. Il a pourtant été découvert avant le Machu Pichu. Mais son éloignement et sa difficulté d'accès a découragé les exploitants de sites touristiques les plus téméraires. Pour monter le matériel ici, c'est soit à dos de mule, soit à dos d'homme. En descendant, nous croiserons des Péruviens avec de gros tubes de canalisation sur l'épaule pour l'aménagement des sanitaires de l'aire de camping... Le gouvernement du Pérou veut ouvrir plus avant le site pour désengorger le Machu Pichu qui reçoit en pleine saison plus de 4000 visiteurs par jours, dont 3 à 500 qui viennent à pieds par le chemin de l'Inca... Ça ne va pas sans poser des problèmes dans cet environnement privilégié. Il y a même un projet sur l'autre versant de la vallée d'un grand complexe touristique avec héliport et liaison par téléphérique avec Choquequirao. Espérons que les Français qui dirige le nettoyage du site et qui finance indirectement (en annulant une partie de la dette de l'Etat péruvien qui reste le maître d'oeuvre et le pilote du devenir du site), va user de son influence pour empêcher cela...
Après avoir vu le soleil se coucher depuis le site, on est monté le voir se lever le lendemain et depuis les bâtiments religieux. Un grand moment. Nous n'étions que le guide, Karin et moi, chacun dans son coin, en silence. Une parenthèse exceptionnelle où l'on se sent en accord total avec l'envirronnement. On se sent serein et plein de force après un moment comme cela.
De quoi, redescendre avec de l'entrain... Et il en fallait car la descente fut éprouvante surtout pour les genoux. Surtout, après le pont enjambant l'Apurimac, le chemin remonte. Et nous sommes allés au delà du col avec une arrivée de nuit, épuisé. Heureusement qu'Alfredo, le cuistot, toujours de bonne humeur malgré le chemin, était là pour nous préparer un petit plat légume et viande accompagné de papas fritas. Il espère pouvoir ouvrir bientôt son restaurant à Cuzco. Vu ce qu'il arrive à cuisiner sur les chemins, ce sera une bonne adresse.
Le retour le lendemain fut plus simple et surtout plus court... La fatigue était largement présente dans les jambes mais j'étais heureux d'être monté là haut (je n'y étais pas allé à Rio...). Et puis, j'ai eu une petite surprise au premier campement. Un couple de jeune Français, équipés eux, était là. On engage la conversation comme souvent et très vite, on se rend compte que nous avons des connaissances en commun, notamment Anne Caroline et Luc, amis de très longue date, et Julie de l'île de Ré. Loïc est son frère et j'ai fait quelques tours dans la Coccinelle décapotable jaune de son père il y a quelques années en Vendée. Quant à Agnes, je lui ai acheté mes fruits sur le marché de Portes au mois d'août pendant l'exposition au Hangar à Sel. Le monde est tout petit je vous dis...
Demain je quitte les montagnes. Je pars vers la grande forêt via Lima. Un grand trajet en bus avant de profiter enfin des vrais températures des Tropiques...
A tout à l'heure
PS : Vous pensez qu'on va laisser faire l'Ami Morales nationalisé ses champs de pétrole ? A quand une intervention américaine, un putsch ou un assassinat ?
Et Villepin, c'est quand qu'il rentre chez lui ? Et José, il y va ou non ?
Scuzy pour lelien sur le portrait de Douste. J'avais oublié que les archives étaient payantes...