je vais faire un petit tour

www.flickr.com

dimanche, mai 28, 2006

Gran Sabana

Finie la grande forêt, l'humidité constante et le "fala portuguese ?". Je suis repassé en zone espagnole, au Vénézuela. Mais je suis encore très proche de la frontière avec le Brésil et la Guyana est tout aussi prête. Il y a ici de drôle de montagnes au sommet plat appeler "Tepuys" que je ne voulais pas rater sur les conseil aviser de Arno de Santiago. J'ai été faire un petit tour hier pour les voir de loin. Ça m'a l'air bien sympa mais surtout étonnant de voir ces grosses masses qui sortent sans raison de la presque platitude de la plaine.
Je pars demain pour une dernière balade à pieds avant de rejoindre GCV. Six jours pour aller découvrir la seule montagne vraiment accessible à Pieds, le Roraima. Les autres demande un équipement d'escalade. C'est à dire que les choses qui datent d'avant la séparation des continents sont haute de plus de 2000 mètres, la plus haute atteignant 2780 m.
Je vais toujours bien.
A tout à l'heure
 
PS Pendant ce temps, les bleus gagne leur premier matche de préparation, le Chichi chilien blanchit son ami Drut, il n'y a que 5% de la forêt tropicale mondiale qui est sérieusement gérer pour durer et les voisins de Colombie votent.

jeudi, mai 25, 2006

Au fil de l'eau...

Je suis loin de la mer mais de l'eau ici, il y en a partout. La descente en bateau de transport depuis Pucallpa m'en avait déjà donné une petite idée avec ce fleuve qui n'en fini pas de s'élargir avec un débit assez impressionnant. Le paysage est un peu monotone mais il offre de telles couleurs qu'on ne se lasse pas de la regarder. Cette grande bande vert gazon entre le marron du fleuve et le bleu ou le gris du ciel sent la vie. C'est le poumon du monde, comme ils aiment á le dire ici, mais cette immense forêt est aussi un foyer de vie pour des milliers de types d'animaux de toutes sortes, du royal anaconda (que je n'ai pas eu la chance de croiser) aux nombreux insectes. Pendant cette douce descente de neuf jours au milieu du fleuve - bien que souvent le bateau rase les rives -, on se sent extérieur á la forêt. Il fallait donc y aller voir.
Et surprise, dans cette grande forêt, l'eau est encore ultra présente. Les rives ne sont que rarement franches, seulement quand le relief prend un peu de hauteur. Sinon, c'est une espèce de grande mangrove mais sans palétuviers. Dans quatre ou cinq mètres d'eau, les arbres ont fait leur domaine. Les troncs émergent de l'eau pour laisser leurs rameaux de feuille s'épanouir. Des milliers de mètres carrés de chaque bord du fleuves qui forment un dédales de canaux calmes et reposants. C'est dans ce milieu que j'ai passé deux jours, dans une maison flottante á dormir dans des hamacs et á manger les délicieux poissons qui vivent ici. Ce n'était pas sans me rappeler mon passage dans le Pantanal quelques milliers de kilomètres plus au sud au tout début de ce voyage. La faune y est tout aussi foisonnante mais la densité de la forêt la rendent plus discrète. Quelques Jacaré, des oiseaux de toutes sortes et notamment des perroquets de toutes tailles en pagaille et puis des dauphins. J'avais déjà vu les dauphins roses qui peuplent le grand fleuve, depuis le bateau. Ils sont calmes et relativement indifférents - on est loin des dauphins tout fou de l'Atlantique ou de Chiloe. Ceux qui vivent dans les canaux sont gris, font trois mètres á peu prés et on un bec très long et fin. Ils sont tout aussi calme et discret mais savent être joueurs aussi.
Après s'être exclusivement baladé en canoë ou en barque á moteur (des moteurs deux temps avec des lignes d'arbres très longues, relativement difficile á manoeuvrer...), nous avons enfin mis pieds á terre pour pénétrer dans le royaume des plantes de toutes sortes. A la suite de notre guide, Ruben, on s'éloigne de la rive entre les arbres. Tout de suite, l'humidité, qui déjà est ultra présente, se fait presque étouffante. Je pense qu'il doit être presque impossible de se sécher totalement ici. La densité de la végétation frappe aussi. Des plantes - les mêmes que celles que nous appelons d'appartement dans notre beau pays... Vous avais-je dit que les ficus ornent au Pérou les rues comme nos bons vieux platanes ? - aux larges feuilles tapissent le sol entre les troncs d'arbres de toutes tailles, dont des immenses, aux troncs de plusieurs mètres de circonférence, qui affichent 600 á 700 ans et que l'on coupe sans complexe pour faire les meubles de nos salons. Pratiquement á chaque nouvel arbre, Ruben s'arrête et nous explique que les feuilles de celui-ci sont bonne pour le mal de tête, contre la Malaria ou pour la digestion, que celle-ci en pansement permet de cicatriser et désinfecter les plaies. L'Amazonie est une grande réserves de plantes médicinales que la médecine occidentale commence á peine á découvrir et... á piller.
On entend les oiseaux mais sans les voir tant la densité est importante. On voit quelques singes qui sautent d'arbres en arbres. Mais surtout, ce sont les insectes qui se montrent le plus. Quelques moustiques mais surtout des fourmis de toutes tailles de la plus minuscule á des énormes grosses comme une phalange de la main. Et elles sont voraces. En restant trente secondes sur leur passage dans le petit chemin, elles ont commencé á grimper á plusieurs dizaines sur nos chaussures et á s'attaquer au pantalon malgré le répulsif á insectes pourtant très efficace. Il a fallu donner de grande tape pour nous en débarrasser définitivement. J'ai eu le malheur d'en laisser une s'infiltrer á l'intérieur du pantalon et elle m'a mordu goulûment le mollet... Et puis, on a croisé celle que tout le monde craint : la mygale. J'en avais déjà vu des mortes mais vivant c'est beaucoup plus impressionnant. La notre n'était pas dans les plus grandes, grosse comme le poing tout de même, mais de la voir s'agiter dans tous les sens, voir sa bouche s'ouvrir et se fermer goulûment et regarder ces grosses pattes poilues se refermer avec puissance, ne donne aucunement envie d'aller plus loin dans la connaissance avec la bête...
Et puis l'eau, ici, vient aussi du ciel. Pas tout le temps, nous sommes á peu près en saison sèche, bien que le terme soit peu approprier et les pluies sont relativement rares. Du bateau, en descendant le fleuve, on voyait les gros cumulus se former au-dessus de la forêt. Des trucs énormes et très hauts, avec l'enclume au-dessus, comme dans les bouquins de météo. Étonnamment on les voit mieux ici qu'en mer. Peut être parce que on était plus haut... Mais quand les nuages approche. Ça ne plaisante plus. Les éclairs, la pluie violente avec des gouttes énormes, le vent... J'ai retrouvé l'ambiance du pot au noir. D'ailleurs, l'Equateur n'est plus très loin et je pense que demain matin, j'aurai de nouveau la tête á l'endroit et nous serons dans le même hémisphère...
Manaus, au milieu de cette puissance, est, avec son million d'habitants, une ville fourmillante et sans grand intérêt. Quelques jolis bâtiments, des parcs, des rues très commerçantes, des quartiers de maisons flottantes, des centaines de bateaux à étages comme ceux que j'ai emprunté ou plus petits, et puis le fleuve, toujours lui. Enfin, devant Manaus, c'est le Rio Negro qui se jette quelques kilomètres plus en aval dans l'Amazone. J'en part ce soir sans regret pour traverser la grande forêt en bus malheureusement de nuit. Entre Boa Vista et la frontière avec le Vénézuela, je pense que j'en verrai quelques kilomètres...
A tout á l'heure

PS : Ici, c'est déjà le mondial. Les Brésiliens ne parlent que de ça et suivent la préparation de leur équipe en Suisse quasiment en direct. Partout, dans les rues, on peut acheter maillots, drapeaux, short, lunettes enfin tout ce qu'on peut faire avec les couleurs brésiliennes... Autant vous dire que le passage de notre VRP national, Chirac, passe totalement inaperçu. D'ailleurs, il y a eu dans Le Monde un interview très intéressant de Lula le Président Brésilien. http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-775237@51-768451,0.html

mardi, mai 23, 2006

Todo bem

J ai pas beaucoup de temps pour vous dire que tout va bien. Je suis a Manaus en plein milieu de la foret Amazonienne. Une croisière en deux temps depuis Iquitos : deux jours jusqu a la frontière puis trois jours jusqu a Manaus. A la frontière, in sent que c est tendu a cause du trafic de Cocaïne. Contrôle a la sortie du premier bateau, contrôle par la douane colombienne dans la pirogue a moteur pour rejoindre le Brésil (les eaux sont colombiennes...) et fouille totale du bateau après huit heures de navigation par la police brésilienne.
Pour moi, ça allait. Je n ai presque plus rien. Je me suis fait voler mon petit sac a dos bêtement en attendant que le bateau parte d Iquitos : Appareil photo, journal de voyage, I pod, bouquins, lunettes de rechange et de soleil... et plein de conneries finalement pas si indispensable que ça puisque je m en passe très bien depuis cinq jours. Le plus embêtant a mon goût c est le journal de voyage et toutes les coordonnées des amis rencontres sauf pour ceux qui avaient des mails (D ici a ce que le serveur central de Google fonde les plomb, il ne restera plus grand chose). neuf mois de voyage avec tout ce qui s est passe qui sont partie avec le ladron. Dommage. Mais peut être qu après le passage chez l ami chamane, il fallait aussi que je me débarrasse du reste. L important reste dans la tête après tout... Moi, qui voulait voyager léger depuis le début, ça tombe finalement très bien.
Après cela, je peux vous dire que j étais très heureux de retrouver le Brésil, sa musique et le sourie des Brésilien(ne)s. A cote du voyage au Perou, le bateau jusqu a Manaus ressemblait a une vrai croisière touristique même si je dormais dans mon hamac au pont inférieur pas très loin du gros moteur Catterpillar de 1000 ch.
Demain je pars dans la jungle voir a quoi ça ressemble. Je vous raconterai plus en détail ce qui c est passe  et comment c est la grande foret vu de l intérieur.
A tout a l heure
 
Je vais essayer de trouver un appareil a pas cher ici. J avais pas trouve a Iquitos et c est peut être aussi bien.

mercredi, mai 17, 2006

Probar y compartir

Essayer et partager... C'est un des but de ce voyage. Et j'avoue que ça marche pas mal. Et à Iquitos, au confins de l'Amazonie, c'est même complètement réussi. Iquitos est au bord de l'Amazone, qui ne naît que quelques kilomètres en amont. Iquitos est une grande ville, 300000 habitants, mais parait moindre tant elle est tranquille. Ici, peu de voitures, il n'y a qu'une route alentour. On y vient qu'en avion ou en bateau. Quelques bus sans vitre. Surtout des motos-taxis à trois roues qui ne coûtent rien. Chacun se déplace avec ce moyen de transport pétaradant. Ce n'est pas une belle ville bien qu'il y ait quelques bâtisses coloniales qui comptent les années sur leurs façades. Seul son "boulevard", une promenade dominant le fleuve constitue un attrait de balade. De là, on domine le flux continuel d'eau boueuse et surtout le quartier populaire et indigène de Belèn : des maisons sur pilotis en bois dont les toits de palme s'orangissent au coucher du soleil au milieu d'un champ de plantes aquatiques vert gazon. Joli spectacle.
Pour moi, cette ville sera donc l'image du partage. Le partage de la vie de Jorge et de sa famille pendant plusieurs jours. Son invitation a certainement quelque chose à voir avec le vol de l'appareil photo mais elle a été proposé avec coeur. Sa maison, bien que de grande surface, toute relative vu le nombre de personnes qui vivent ici, ne respire pas la grande richesse. Ce hangar transformé en maison il y a certainement très longtemps compte huit chambre, dont quatre en mezzanine, la cuisine, le coin douche-toilette-laverie, le restaurant-vente de bières, le salon qui accueille les clientes du salon de coiffure et, attenant le minuscule cabinet de dentiste de Jorge ou ne défile que quelques rares patients (l'affluence du salon de coiffure est tout aussi faible, contrairement à la vente de bière...). Ici, donc, vivent Jorge, sa femme Nelly et ses trois enfants, sa mère, chef de famille incontestée, deux de ses frères, sa nièce et son mari qui viennent d'avoir une petite fille. Avec les quatre Argentins rencontrés aussi sur le bateau, qui voyagent sur la piste du Che en vendant des bracelets et autres colliers, Eyan, l'Israelien resté une seule nuit, nous dormons dans le salon sur des matelas pneumatique à même le sol.
Les journées se passent tranquillement, sans aucune vague, entre la lecture des journaux, la préparation du repas du midi et les discussions sans fin (s'il est une chose de découverte dans ce voyage, c'est le côté très bavard des latino-americains....) assis dans des fauteuil à bascule en métal sur le trottoir, à l'ombre et sous le souffle du vent rafraîchissant... Jorge interpelle souvent les passant qu'il connaît nombreux. Militant très actif du parti Fujimoriste, l'ancien président de la République actuellement en prison au Chili pour soupçon de détournement d'argent public, il espère avoir l'investiture pour devenir maire d'Iquitos en novembre. Et il espère bien gagner... Il travaillait auparavant dans un hôpital public mais c'est fait renvoyer du fait de son militantisme politique... Depuis, il essaye de s'en tirer avec son petit cabinet mais mise surtout sur les élections pour se refaire une santé économique... La politique ici est vraiment étonnante.
Les conditions de vie ici en rebuteraient plus d'un, je crois. La douche sur le béton recouvert d'une couche gluante de savon douteux, toilettes attenantes sans chasse d'eau (on rince avec un seau, classique), quelques cafards monstrueux qui se baladent sur le sol partout dans la maison, cuisine qui couperait la faim aux plus gourmands... J'y mange pourtant tous les jours et je ne connais pas encore la trace d'une quelconque turista et les poissons grillés qui en sorte avec leurs bananes plantains sont délicieux. On se fait très bien à ces conditions de vie, qui peuvent aussi paraître confortable comparativement à celle d'autres maisons dans lesquelles j'ai pu rentrer en ville avec sol en terre et latrines au fond du jardin. En tout cas, je suis invité à dormir chez eux si je repasse dans la région. Je vous dis qu'il va falloir revenir ici après ce petit tour...
Tout ceci n'explique pas le verbe "essayer", me direz-vous. Effectivement... J'avais fait précédemment allusion à ma possible rencontre avec un chamane, sorte de sorcier indigène qui parle avec l'au-delà en utilisant des mélanges de plantes hallucinogènes. J'y suis allé hier soir avec une longue recherche avec Jorge pour ne pas tomber sur un chamane business man pour touristes. On y est d'abord allé hier après midi en moto taxi, histoire de voir si c'était possible. Faubourg d'Iquitos, rues en terre, maison en bois et feuilles de palme. A première vue, un quartier très pauvre, de toute façon à part le petit quartier touristique, Iquitos ne respire pas vraiment la richesse. Après un circuit inretenable dans le labyrinthe de rue, on s'arrête devant une maison similaire aux autres. Là, on est accueilli par un homme d'une cinquantaine d'année, un peu gros et rigolard. Il nous fait avancer jusqu'à la cour derrière la maison où se baladent des poules et on parle en buvant de la bière et en fumant. Il me questionne et ce n'est qu'au bout d'un moment qu'il accepte de faire une séance le soir même pour un prix vraiment modique. Rendez vous est pris pour 21 heures...
Je ressors de là heureux de cela. Je voulais essayer de boire la fameuse aguasca, boisson hallucinogène qui parait-il nettoie de beaucoup de choses qui gène la vie... Je jeune jusqu'au soir ne buvant que de l'eau. A 8h30, le moto taxi vient nous chercher et nous reprenons le chemin vers le faubourg. Nous sommes encore une fois accueilli par un Ramon un peu toujours accueillant mais pus sérieux. On ne rigole plus. La prise d'Aguasca est chose sérieuse, que je prends d'ailleurs très au sérieux. Je n'ai même pas le soupçon d'une crainte... On s'installe dans le même jardin que l'après midi mais là chacun à sa place. Puis Ramon me prend à part dans la petite chambre qui lui sert de cabinet de "consultation". Là il m'explique le processus et le déroulemet de la séance. Il m'explique son passé puis me questionne un peu sur ma vie.
Après le retour dans le jardin, la séance commence. Il prépare l'aguasca puis nous la fait boire à un péruvien et à moi, après un rituel un peu compliqué. Ensuite, on s'assoie dans des fauteuils et on attend en se concentrant les yeux fermés. Je suis étonnement serein et laisse la boisson amère faire son effet qui vient au bout d'une petite demi-heure. Alors commence le festival d'images que je pensais être plus violent, des images psychédéliques et de ma vie, des choses qui m'ont perturbé. Je sens que toutes ces choses me quittent une à une remontant le cours de ma vie, Fabuleux. Cela dure quelques deux heures ou peut-être plus. Régulièrement Ramon me demande comment ça va. Il est étonné de ma sérénité. Puis il m'appelle et me fait installer face à lui. Il me fait respirer un extrait de fleurs très odorant et doux, puis commence son rituel. Au début tout va bien, puis d'un seul coup, tout monte, un peu comme quand on a vraiment trop bu et qu'il est grand temps d'aller vomir... Je me lève: Je titube. J'ai envie de vomir mais n'y arrive pas. Je me précipite aux toilettes et me vide entièrement. Etonnant ! Quand je suis calmé, Ramon me fait prendre une douche puis me fait rasseoir pour me reposer. L'effet de l'aguasca s'atténue. Je me sens bien, bien qu'avec le ventre un peu dans tous les sens. Nous rentrons vers 3h du matin en moto taxi et, arrivé à la maison, je m'endors très rapidement après avoir bu plu d'un litre d'eau.
L'expérience est violente mais je me sens dans un état de propreté intérieur, je pense, jamais atteinte auparavant. Je voulais essayer. Je les fais et je ne regrette rien. Je ne vous dirais pas tout ce que j'ai vu, tout ce qui est passé. C'était fort et réconfortant de voir partir toutes ces choses. Peut être verrez un changement au retour...
Je reprend le bateau ce soir vers la frontière, puis vers Manaus au Brésil. La date de rendez-vous avec Grand Citron Vert approche. Je ne la raterai pour rien au monde. J'ai fait ce que j'avais à faire ici...
A tout à l'heure
 
PS : Et la sélection de l'équipe de France, vous en pensez quoi les footeux ??? C'est pas parce que c'est la canicule en France qu'il faut plus donné de nouvelles...

samedi, mai 13, 2006

L'enfer vert ?

Encore faudrait-il que le vert puisse représenter l'enfer... D'habitude, on parle plutôt du rouge. Et puis il ne faut pas oublier que l'Amazonie, c'est aussi le poumon de la terre. Donc cette fois, j'y suis au coeur de la grande forêt. Il fait chaud, très chaud, humide mais, pour l'instant, ce n'est pas pire que les conditions antillaises ou brésiliennes que j'ai connu. Et puis le chaud, j'aime bien.
Le contraste est énorme avec Cuzco et les hauteurs des Andes. Déjà, après les 40 heures de bus, quand on a fait un arrêt pour prendre le petit déjeuner, j'ai ressentit comme un soulagement, une impression de redécouvrir quelque chose d'oublier et qui fait du bien : la chaleur tropicale. Dés le premier soir à Pucallpa, malgré la fatigue, j'ai apprécié la soirée en terrasse de café en tee shirt et tongs avec le vent rafraîchissant et non frais. Puis se retrouver dans ce village accessible en bateau avec les cases en bois et feuilles de palmes, ces gens souriant sans stress (c'est le moins que l'on puisse dire), prenant la vie comme elle arrive jour après jour, instant après instant, á prendre le temps de réaliser leurs objets d'artisanat, á préparer les repas, à vivre quoi. La balade jusqu'à ce lieu perdu au fond du lac Yaranicocha, en pirogue. Une autre phase du voyage, très différente mais qui me convient tout autant. C'est encore autre chose.
Nous avons donc pris, avec l'ami Sebastian, le bateau pour Iquitos. Enfin, pas tout de suite. Il a fallut attendre un peu. A peine installé les hamacs, les sacs dessous et attachés, le capitaine annonce qu'il ne partira pas ce soir-là. Après quelques hésitations, on se décide à repartir vers un autre village pour passer la nuit. Le bateau à quai avec tout le monde qui peut monter à bord ne nous parait pas très sûr. Démontage de tout et nouvelle nuit à terre. Nous embarquons un Israelien un peu paumé, Iyael. Nous nous levons tôt le lendemain pour récupérer nos places. C'est qu'elles sont chères... Installé dans nos hamacs à attendre toute la journée le départ, nous verrons le bateau se remplir peu à peu. A la toute fin d'après midi, enfin, la sirène retentit et le bateau se décolle de la rive. On part avec en toile de fond un superbe coucher de soleil.
Et la vie à bord se met en place doucement. Les hauts parleurs crache de la musique locale u peu trop forte à mon goût. Chacun s'installe petit à petit avec ses affaires autour de son hamac. On se parle un peu, encore timidement. Vient l'heure du repas. Le chef à l'étage en dessous tape avec sa louche sur la tuyauterie pour que nul n'ignore son annonce. Alors chacun des 250 passagers prend son tupperware et va faire la queue pur se faire servir. Après chacun mange dans son coin ou sur une tale centrale. Très vite ensuite, après une petite balade aux toilettes tout à l'arrière, chacun s'allonge dans son hamac et s'endort. La nuit n'est pas très bonne entre la non-habitude de dormir dans le hamac, le bruit du moteur et ce courant d'air très fris qui me fera finalement sortir la polaire...
Réveil avec l'aube et le premier arrêt. Un village important sur la rive. La manip sera toujours la même. Le bateau de 70 mètres fait une grande courbe jusqu'à se laisser glisser dans le lit du courant jusqu'à la rive, avec quelques corrections évidentes. Une fois l'étrave posée, des planches sont posées pour faire la jointure avec la rive en terre. Alors commence le balais des porteur avec leur sac de riz ou autre. Beaucoup de passagers descendent, d'autres montent. Au bout d'un quart d'heure, nous repartons dans un fort rugissement du moteur de 720 ch jusqu'à reprendre notre route dans le courant. Quelque fois, l'annexe du paquebot emmène ou va chercher des personnes sur la rive. Le rythme est lent. Chacun s'occupe comme il peut : jeux de cartes, lectures, conversation, sieste, observation vague du paysage, les quatre... Il n'y a que cela à faire, attendre le prochain repas et l'arrivée dans trois jours. Pour ma part, je lirai quatre livres, dont deux petits...
Au fur et à mesure que l'on avance, le paysage change. La forêt se densifit. Le lit du fleuve s'élargit. Au départ, il était aussi large que la Garonne à Bordeaux. A l'arrivée, quand le Ucayani que nous suivons depuis le départ, sera rejoint par la Marañon pour former l'Amazone (qui n'a pas de source), ce sera comparable à la Gironde face au Verdon... Et nous sommes à quelques milliers de kilomètres de l'embouchure et de la mer... A partir de là, les rives et le fleuve se confondent un peu. Les arbres ont souvent les pieds dans l'eau. Des canaux ouvrent des voies dans la végétation dense où l'on aperçoit de temps en temps une pirogue. Quelque fois un village sur pilotis fait son apparition entre les arbres. En fin d'après midi, les rayons du soleil rasant couvre d'or tout cela. C'est superbe. Dommage que ce bruit de moteur ne s'arrête jamais.
Au bout des trois jours et trois nuits, nous arrivons enfin à Iquitos. Il fait nuit. Notre voisin de hamac, Jorge, dentiste, nous invite chez lui, avec quatre Argentins. Il nous annonce une grande maison. Nous arrivons dans un hangar qui fait salon de coiffure, cabinet de dentiste, restaurant avec l'habitation à l'étage... Chaque activité est heureusement séparée des autres par une cloison... L'accueil est en tout cas super chaleureux. C'est chouette l'Amazonie...
A tout à l'heure

PS : Vous ne verrez pas de photos de tout cela. Je me suis fait voler mon appareil photo pendant un des nuits sur le bateau. Malgré une fouille générale par le Capitaine, on a rien retrouvé évidemment... Je l'aimais bien ce petit appareil... Je ne sais pas si je vais le remplacer. Ça commence à coûter cher c'est petite plaisanterie. J'en suis quand même à mon troisième depuis mon départ de France (le 1er est tombé 'a l'eau avant Salvador, le second s'est cassé avant la Paz et le troisième est volé...). J'avoue que j'hésite beaucoup.

lundi, mai 08, 2006

Amazonia !

Enfin, presque... Ce n'est pas encore la grande foret mais le climat est tropical et c'est bon de ne plus sortir le soir avec deux pulls et un bonnet. J'avoue que ça commençait á me peser. Mais á présent l'heure est á la chaleur et pour plusieurs mois maintenant... Après 40 heures de bus, deux traversées de la chaîne andine, d'un désert côtier, l'entrée dans la végétation luxuriante et une petite escale de 5h á Lima pour changer de bus, je suis á Pullcalpa. La fin de la route avant la grande foret. Après ça va être le bateau sur les fleuves. Mais ici on se déplace en moto tricycle qui font la course entre eux ou en taxi collectif, des breaks Toyota dans des états á faire pâlir la sécurité routière, qui ne partent qu'une fois rempli, c'est á dire avec deux passagers á l'avant et quatre á l'arrière. C'est très convivial...
Je me suis reposé du bus dans un petit village d'indigène Shipibo, San Francisco, au bord du lac Yarinacocha. La nature, la culture, la chaleur et des case en bois et toit de feuilles de palme. On dort sous les moustiquaires, même si ils ne sont pas encore trop nombreux ni agressifs. C'est vraiment une autre ambiance que Cuzco et ses milliers de touristes. Et ça fait un bien fou. Les habitants sont merveilleusement sympathiques et accueillant. On est dans le pays des chamanes. Je vais peut être en croiser un sur ma route...
J'ai rencontré un Suisse Péruvien, déjà croisé á La Paz. Il m'a fait découvrir la région qu'il connaît bien, ayant une cabane dans un endroit paumé mais avec des arbres fruitiers, des animaux et c'est au bord du lac. On y accède á cheval ou en pirogue, ce que nous avons fait. On a passé des soirée avec les familles qu'il connaît, été á la fête des 25 ans de l'école, mangé du poisson grillé dans les feuilles de bananier. Elle est pas belle la vie ?
Je serai plus long quand j'arriverai au prochain port. Sebastian est très sympa mais hyper actif et bavard. Et il n'est pas forcément facile de trouver du temps, surtout, il n'y a internet qu'à la ville Pucallpa. Et j'avoue que je n'y traîne pas plus que ça. Je préfère de loin mon petit village au bord du lac avec les mômes qui rigolent et les adultes qui regarde le temps passé dans leur hamac ou á parler de la vie, tranquillement á l'ombre. On devrait prendre le bateau ce soir pour rejoindre Iquitos via un village parait il magnifique au bord du fleuve avec sable blanc et sources d'eau chaude...
A tout á l'heure

jeudi, mai 04, 2006

Rencontres...

C'était un soir. Je venais de passer un peu de temps sur internet á écrire pour le blog, légender les photos et converser avec quelques ami(e)s. Il était tard et les restaurants commençaient á fermer. Une porte donnant sur un grand escalier était éclairée. Je monte et arrive dans une grande salle presque vide : quelques tables, un long bar, des dessins d'enfants sur les murs colorés et puis seulement deux types qui parlaient accoudés au bar. Je peux encore manger. Soulagement car je ne voyais pas sillonner Cuzco à la recherche d'un mauvais plat et cher. Je m'installe et commande un plat assez simple. Le type qui me prend la commande me pause des questions sur mon voyage et on commence à bien parler puis il me laisse manger. A la fin de mon repas, toujours pas de clients.
Les deux gus, Yul et Stefan, viennent parler avec moi. Yul m'explique que c'est un restaurant associatif destiné á financer une école, l'école Aldea (petit village en espagnol) pour être précis. Yul l'a crée en 2004 pour apporter autre chose aux enfants défavorisés de Cuzco. Tous les après midi, il en reçoit une trentaine dans ses locaux à quelques cuadra (pâté de maison) de la Plaza de Armas. Au programme, peinture, sculpture, lecture, théâtre, anglais et rattrapage en écriture et autre. Le tout est bien sur gratuit et n'a rien d'officiel. Mais ce sont une centaine d'enfants qui passent régulièrement ici plutôt que d'être dans la rue. Des mômes qui ont retrouvé le sourire et qui s'éclate avec "el profesore Yuri". Yuri est accompagné dans sa démarche par des volontaires, souvent étrangers (Stephan est Canadien et quand j'y suis allé il y avait aussi deux anglais) de passage.
Je suis allé voir l'école hier, à la toute fin de mon séjour à Cuzco, malheureusement pas pour très longtemps... Yuri aurait bien aimé que je reste un peu... Je serai bien resté aussi. Sa démarche est super intéressante. Il aimerait, si le restau marche bien, fonder une vrai école avec des méthodes pédagogiques différentes que celles officielles et basées sur la responsabilisassions des enfants. Il aimerait intégrer dedans un centre d'accueil avec quelques chambres pour les mères battues par leur mari alcolo, ce qui à l'air courant ici... Tout ça demande de l'argent, beaucoup d'argent mais il a espoir le garçon. de toute façon, pour faire quelque chose comme ca, il faut en avoir... Pour tous ceux qui passent par Cuzco, le resto s'appelle Yanapay (qui veut dire aide en Queshua) et se trouve Calle Ruinas au 415. C'est tout près de la Plaza de Armas. Sinon, vous pouvez toujours aller faire un petit tour sur le site de l'école où tout est expliqué en espagnol et en anglais ( http://www.aldeayanapay.org/ ).
A Cuzco, toujours, je dormais dans un endroit qui s'appelle La Casa Campesina. Ce n'est pas un hôtel comme les autres. C'est même pas un hôtel à l'origine. C'est une ONG qui a pour vocation la formation des habitants des campagne, des formations utiles s'entend afin qu'elles puissent avoir des revenus décents tout en restant habiter là où ils ont toujours vécu. Ce lieu, ainsi que le centre Bartolomé de Las Casas auquel il est associé, travaille pour développé la culture andine, si forte et qui a tendance comme de nombreuses cultures dans le monde á s'effacer devant le rouleau compresseur unilatéral occidentale (c'est bien dit non ?). Ils développent en plus des petit évènement pour faire découvrir la culture andines, bouffe, fringues ou autres. Il y a ainsi une petite boutique de tissus, une boutique de "commercio Justo" ou 50% du prix de vente va au producteur, le reste étant réparti entre la Casa Campesina et les taxes. C'est dans ce cadre qu'ils ont décidé d'ouvrir un lieu d'accueil des touristes avec une dizaines de chambres de trois ou quatre lits. Comme ils sont dans Le Routard (pour une fois qu'il y a une très bonne adresse dans ce guide), il y a beaucoup de Français mais je n'ai vraiment échangé avec aucun.
Une dernière petite rencontre ? A Aguas Calientes, nom que l'on donne par erreur au village de Machu Picchu, il y a un restaurant, El Indio Feliz (L'indien heureux), tenu par un Français. On m'avait dit que l'on y mangeait bien. J' y suis donc y aller trouvant un peu lassant le régime soupe patate-pate et plat principal poulet ou steack semelle ou filet de poisson fris, frites-riz-verduras (quand c'est fête). Pas déçu. Ça faisait très longtemps que je n'avais mangé de la cuisine aussi fine. Le bonheur. J'y ai donc passé les deux soirs passés la bas. A la fin de mon premier repas, on parle un peu avec Patrick. J'explique mon voyage et il raconte son parcours. Jusqu'au moment où il me dit qu'il a fait un tour en bateau, il y a trois ans de la Colombie à Tahiti. Evidemment, parler bateau au milieu des Andes, ça parait un peu saugrenu mais ça fait aussi du bien. Il me raconte son passage de Panama, me donne des tuyau et vient à parler des Marquises et de Tahiti. Et je me rend compte qu'ainsi il a été dans les dernier á voir et á parler avec l'Ami Damien, disparu en mer entre Tahiti et la Nouvelle Zélande à l'automne 2003.
J'ai aussi revu Agnes et Matthieu, rencontrés á Cafayate en Argentine, avec qui je suis allé voir Manu Chao et que j'ai revu plus tard á Iruya toujours en Argentine... On a passé une bonne dernière soirée à Cuzco.
Le monde est tout petit vous dis-je. Allez voir !
A tout à l'heure
 
PS J'avais oublié de féliciter l'ami Kito, avec son pote Pietro Ali, ont gagné, après une lutte féroce, la Transat Ag2R

mardi, mai 02, 2006

L'autre Machu Pichu

Il fallait y aller. Je ne sais pas pourquoi. Un pressentiment, comme d'habitude. Cette cité perdue au milieu de la montagne. A une très grosse journée de marche du premier village et de la première route. Peu visitée. Encore entre les mains des archéologues. La grande majorité du site est encore sous la végétation dense et luxuriante.
Donc j'y suis allé. Oh! pas tout seul. Avec un guide et tout le matériel aussi (tente et tout le toutim...). Je voyage léger... Le jour du départ, à l'aube, le guide m'attend pour me dire... que nous ne partons plus. Des trois anglais qui devaient venir avec nous, deux ont le mal de l'altitude et sont cloués au lit avec une bonne diarrhée... Ça arrive. Résultat, j'ai un jour de plus à Cuzco et je profite de ce réveil matinal pour aller voir quelques églises dont la cathédrale gratuitement.. Tout le monde sait que chaque matin, il y a messe... J'ai bien fait - non d'aller à la messe mais de rentrer dans ces églises. J'ai pu encore voir que rien n'est trop beau pour prier le seigneur. L'or doit rapprocher du ciel... Cette journée m'a permis d'alléger encore mon sac et d'acheter quelques disques de musiques locales.
Départ à l'aube le lendemain pour quatre heures de route en voiture avec le guide, le cuisinier et une Canadienne mais sans les Anglais toujours cloués sur le trône. On arrive dans un petit village, Cachora, au bout de la route. Une mule nous attend avec son muletier préféré. Et puis le chemin, large au début, laissant la place à un petit camion, et puis de plus en plus étroit et rocailleux. Ça monte, un peu d'abord, puis de plus en plus jusqu'à un col d'où l'on a une superbe vu sur le Cerro Salcantay (5800 m). Là grande descente sous le soleil jusqu'au campement qui dominait la rivière Apurimac. Nous sommes à moins de 2500 mètres. Il fait chaud. C'est la première fois depuis plus d'un moins et demi que je suis si bas... Ça fait du bien. Il ne fait pas froid quand le soleil se couche.
Départ à l'aube le lendemain pour arriver jusqu'au site à 1200 mètres au-dessus. On ne le voit pas. On l'a juste deviné la veille. Une marque horizontale sur le flanc verdoyant de la montagne au loin. Maintenant, on sait seulement qu'il est derrière le sommet au-dessus de nous. Bien après ces lacets qui n'en finissent pas. On y arrivera finalement après sept heures de marche. Fatigué évidemment. Mais ça valait la peine. Une petite heure de plus depuis le campement et on se retrouve seuls sur le site. Sur un col comme le Machu Pichu. Sur le chemin, apparaissent quelques ruines cachées au milieu de la végétation. On a l'impression d'être Hiram Bingham, le découvreur du Machu Pichu. Fabuleux !
C'est moins impressionnant que le Machu Pichu mais Choquequirao a aussi son côté magique. Sa situation en pleine végétation et son accessibilité un peu difficile, d'abord. Le fait que ce serait une des dernière cité Inca construite, peut être même après la conquista espagnole. L'architecture a beaucoup évolué. Les fenêtres notamment sont plus grandes et on retrouve de ci de là quelques techniques empruntées aux nouveaux arrivants. Les Incas devaient être tranquilles ici... Comme dans tous les lieux où ils se sont installés, il existe une atmosphère particulière. On y ressent un bien être étonnant, comme une force émanent de la terre ou de la roche. Ces lieux n'était pas choisi par hasard. Outre l'emplacement stratégique, sa discrétion, il devait répondre aux exigences des prêtres pour leur relation avec le cosmos.
Le site n'a été nettoyé qu'à 35 %. Il a pourtant été découvert avant le Machu Pichu. Mais son éloignement et sa difficulté d'accès a découragé les exploitants de sites touristiques les plus téméraires. Pour monter le matériel ici, c'est soit à dos de mule, soit à dos d'homme. En descendant, nous croiserons des Péruviens avec de gros tubes de canalisation sur l'épaule pour l'aménagement des sanitaires de l'aire de camping... Le gouvernement du Pérou veut ouvrir plus avant le site pour désengorger le Machu Pichu qui reçoit en pleine saison plus de 4000 visiteurs par jours, dont 3 à 500 qui viennent à pieds par le chemin de l'Inca... Ça ne va pas sans poser des problèmes dans cet environnement privilégié. Il y a même un projet sur l'autre versant de la vallée d'un grand complexe touristique avec héliport et liaison par téléphérique avec Choquequirao. Espérons que les Français qui dirige le nettoyage du site et qui finance indirectement (en annulant une partie de la dette de l'Etat péruvien qui reste le maître d'oeuvre et le pilote du devenir du site), va user de son influence pour empêcher cela...
Après avoir vu le soleil se coucher depuis le site, on est monté le voir se lever le lendemain et depuis les bâtiments religieux. Un grand moment. Nous n'étions que le guide, Karin et moi, chacun dans son coin, en silence. Une parenthèse exceptionnelle où l'on se sent en accord total avec l'envirronnement. On se sent serein et plein de force après un moment comme cela.
De quoi, redescendre avec de l'entrain... Et il en fallait car la descente fut éprouvante surtout pour les genoux. Surtout, après le pont enjambant l'Apurimac, le chemin remonte. Et nous sommes allés au delà du col avec une arrivée de nuit, épuisé. Heureusement qu'Alfredo, le cuistot, toujours de bonne humeur malgré le chemin, était là pour nous préparer un petit plat légume et viande accompagné de papas fritas. Il espère pouvoir ouvrir bientôt son restaurant à Cuzco. Vu ce qu'il arrive à cuisiner sur les chemins, ce sera une bonne adresse.
Le retour le lendemain fut plus simple et surtout plus court... La fatigue était largement présente dans les jambes mais j'étais heureux d'être monté là haut (je n'y étais pas allé à Rio...). Et puis, j'ai eu une petite surprise au premier campement. Un couple de jeune Français, équipés eux, était là. On engage la conversation comme souvent et très vite, on se rend compte que nous avons des connaissances en commun, notamment Anne Caroline et Luc, amis de très longue date, et Julie de l'île de Ré. Loïc est son frère et j'ai fait quelques tours dans la Coccinelle décapotable jaune de son père il y a quelques années en Vendée. Quant à Agnes, je lui ai acheté mes fruits sur le marché de Portes au mois d'août pendant l'exposition au Hangar à Sel. Le monde est tout petit je vous dis...
Demain je quitte les montagnes. Je pars vers la grande forêt via Lima. Un grand trajet en bus avant de profiter enfin des vrais températures des Tropiques...
A tout à l'heure

PS : Vous pensez qu'on va laisser faire l'Ami Morales nationalisé ses champs de pétrole ? A quand une intervention américaine, un putsch ou un assassinat ?
Et Villepin, c'est quand qu'il rentre chez lui ? Et José, il y va ou non ?
Scuzy pour lelien sur le portrait de Douste. J'avais oublié que les archives étaient payantes...