je vais faire un petit tour

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samedi, mai 13, 2006

L'enfer vert ?

Encore faudrait-il que le vert puisse représenter l'enfer... D'habitude, on parle plutôt du rouge. Et puis il ne faut pas oublier que l'Amazonie, c'est aussi le poumon de la terre. Donc cette fois, j'y suis au coeur de la grande forêt. Il fait chaud, très chaud, humide mais, pour l'instant, ce n'est pas pire que les conditions antillaises ou brésiliennes que j'ai connu. Et puis le chaud, j'aime bien.
Le contraste est énorme avec Cuzco et les hauteurs des Andes. Déjà, après les 40 heures de bus, quand on a fait un arrêt pour prendre le petit déjeuner, j'ai ressentit comme un soulagement, une impression de redécouvrir quelque chose d'oublier et qui fait du bien : la chaleur tropicale. Dés le premier soir à Pucallpa, malgré la fatigue, j'ai apprécié la soirée en terrasse de café en tee shirt et tongs avec le vent rafraîchissant et non frais. Puis se retrouver dans ce village accessible en bateau avec les cases en bois et feuilles de palmes, ces gens souriant sans stress (c'est le moins que l'on puisse dire), prenant la vie comme elle arrive jour après jour, instant après instant, á prendre le temps de réaliser leurs objets d'artisanat, á préparer les repas, à vivre quoi. La balade jusqu'à ce lieu perdu au fond du lac Yaranicocha, en pirogue. Une autre phase du voyage, très différente mais qui me convient tout autant. C'est encore autre chose.
Nous avons donc pris, avec l'ami Sebastian, le bateau pour Iquitos. Enfin, pas tout de suite. Il a fallut attendre un peu. A peine installé les hamacs, les sacs dessous et attachés, le capitaine annonce qu'il ne partira pas ce soir-là. Après quelques hésitations, on se décide à repartir vers un autre village pour passer la nuit. Le bateau à quai avec tout le monde qui peut monter à bord ne nous parait pas très sûr. Démontage de tout et nouvelle nuit à terre. Nous embarquons un Israelien un peu paumé, Iyael. Nous nous levons tôt le lendemain pour récupérer nos places. C'est qu'elles sont chères... Installé dans nos hamacs à attendre toute la journée le départ, nous verrons le bateau se remplir peu à peu. A la toute fin d'après midi, enfin, la sirène retentit et le bateau se décolle de la rive. On part avec en toile de fond un superbe coucher de soleil.
Et la vie à bord se met en place doucement. Les hauts parleurs crache de la musique locale u peu trop forte à mon goût. Chacun s'installe petit à petit avec ses affaires autour de son hamac. On se parle un peu, encore timidement. Vient l'heure du repas. Le chef à l'étage en dessous tape avec sa louche sur la tuyauterie pour que nul n'ignore son annonce. Alors chacun des 250 passagers prend son tupperware et va faire la queue pur se faire servir. Après chacun mange dans son coin ou sur une tale centrale. Très vite ensuite, après une petite balade aux toilettes tout à l'arrière, chacun s'allonge dans son hamac et s'endort. La nuit n'est pas très bonne entre la non-habitude de dormir dans le hamac, le bruit du moteur et ce courant d'air très fris qui me fera finalement sortir la polaire...
Réveil avec l'aube et le premier arrêt. Un village important sur la rive. La manip sera toujours la même. Le bateau de 70 mètres fait une grande courbe jusqu'à se laisser glisser dans le lit du courant jusqu'à la rive, avec quelques corrections évidentes. Une fois l'étrave posée, des planches sont posées pour faire la jointure avec la rive en terre. Alors commence le balais des porteur avec leur sac de riz ou autre. Beaucoup de passagers descendent, d'autres montent. Au bout d'un quart d'heure, nous repartons dans un fort rugissement du moteur de 720 ch jusqu'à reprendre notre route dans le courant. Quelque fois, l'annexe du paquebot emmène ou va chercher des personnes sur la rive. Le rythme est lent. Chacun s'occupe comme il peut : jeux de cartes, lectures, conversation, sieste, observation vague du paysage, les quatre... Il n'y a que cela à faire, attendre le prochain repas et l'arrivée dans trois jours. Pour ma part, je lirai quatre livres, dont deux petits...
Au fur et à mesure que l'on avance, le paysage change. La forêt se densifit. Le lit du fleuve s'élargit. Au départ, il était aussi large que la Garonne à Bordeaux. A l'arrivée, quand le Ucayani que nous suivons depuis le départ, sera rejoint par la Marañon pour former l'Amazone (qui n'a pas de source), ce sera comparable à la Gironde face au Verdon... Et nous sommes à quelques milliers de kilomètres de l'embouchure et de la mer... A partir de là, les rives et le fleuve se confondent un peu. Les arbres ont souvent les pieds dans l'eau. Des canaux ouvrent des voies dans la végétation dense où l'on aperçoit de temps en temps une pirogue. Quelque fois un village sur pilotis fait son apparition entre les arbres. En fin d'après midi, les rayons du soleil rasant couvre d'or tout cela. C'est superbe. Dommage que ce bruit de moteur ne s'arrête jamais.
Au bout des trois jours et trois nuits, nous arrivons enfin à Iquitos. Il fait nuit. Notre voisin de hamac, Jorge, dentiste, nous invite chez lui, avec quatre Argentins. Il nous annonce une grande maison. Nous arrivons dans un hangar qui fait salon de coiffure, cabinet de dentiste, restaurant avec l'habitation à l'étage... Chaque activité est heureusement séparée des autres par une cloison... L'accueil est en tout cas super chaleureux. C'est chouette l'Amazonie...
A tout à l'heure

PS : Vous ne verrez pas de photos de tout cela. Je me suis fait voler mon appareil photo pendant un des nuits sur le bateau. Malgré une fouille générale par le Capitaine, on a rien retrouvé évidemment... Je l'aimais bien ce petit appareil... Je ne sais pas si je vais le remplacer. Ça commence à coûter cher c'est petite plaisanterie. J'en suis quand même à mon troisième depuis mon départ de France (le 1er est tombé 'a l'eau avant Salvador, le second s'est cassé avant la Paz et le troisième est volé...). J'avoue que j'hésite beaucoup.

1 Comments:

  • Elo cousin,
    Petit commentaire pour te dire que l'on continue à te lire ,c'est sûr !!mais on ne prend pas toujours le temps d'écrire ,dommage !
    Voilà ,dimanche dernier ,le gentil Souchon de"la vie Théodore" est passé à la cité des congrès de Nantes .L'ambiance ,au début ,était un peu fraiche(peutêtre cette salle de marbre et moquette ... ,les fauteuils trop confortables etc...et aussi les abonnés ,parfois c'est un peu lourd les abonnés ,cette "clientelle de la culture" et du "tu m'as vu à la cité !? " etc...),et puis avec sa tendresse ,ses histoires anodines et pas anodines du tout , son cynisme "l'air de pas y toucher",les jolies et pas belles vérités qu'il balance ,il a réussi à bouger un peu les gens, et çà fait chaud au coeur...(quand même envie de voir ce personnage dans d'autre condition)et j'ai pensé à toi et "ton petit goblet d'aluminium ",un veilleur parmis d'autre...tant mieux!
    bonne route
    à toute

    By Anonymous Anonyme, at 13:33  

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