je vais faire un petit tour

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mercredi, mai 17, 2006

Probar y compartir

Essayer et partager... C'est un des but de ce voyage. Et j'avoue que ça marche pas mal. Et à Iquitos, au confins de l'Amazonie, c'est même complètement réussi. Iquitos est au bord de l'Amazone, qui ne naît que quelques kilomètres en amont. Iquitos est une grande ville, 300000 habitants, mais parait moindre tant elle est tranquille. Ici, peu de voitures, il n'y a qu'une route alentour. On y vient qu'en avion ou en bateau. Quelques bus sans vitre. Surtout des motos-taxis à trois roues qui ne coûtent rien. Chacun se déplace avec ce moyen de transport pétaradant. Ce n'est pas une belle ville bien qu'il y ait quelques bâtisses coloniales qui comptent les années sur leurs façades. Seul son "boulevard", une promenade dominant le fleuve constitue un attrait de balade. De là, on domine le flux continuel d'eau boueuse et surtout le quartier populaire et indigène de Belèn : des maisons sur pilotis en bois dont les toits de palme s'orangissent au coucher du soleil au milieu d'un champ de plantes aquatiques vert gazon. Joli spectacle.
Pour moi, cette ville sera donc l'image du partage. Le partage de la vie de Jorge et de sa famille pendant plusieurs jours. Son invitation a certainement quelque chose à voir avec le vol de l'appareil photo mais elle a été proposé avec coeur. Sa maison, bien que de grande surface, toute relative vu le nombre de personnes qui vivent ici, ne respire pas la grande richesse. Ce hangar transformé en maison il y a certainement très longtemps compte huit chambre, dont quatre en mezzanine, la cuisine, le coin douche-toilette-laverie, le restaurant-vente de bières, le salon qui accueille les clientes du salon de coiffure et, attenant le minuscule cabinet de dentiste de Jorge ou ne défile que quelques rares patients (l'affluence du salon de coiffure est tout aussi faible, contrairement à la vente de bière...). Ici, donc, vivent Jorge, sa femme Nelly et ses trois enfants, sa mère, chef de famille incontestée, deux de ses frères, sa nièce et son mari qui viennent d'avoir une petite fille. Avec les quatre Argentins rencontrés aussi sur le bateau, qui voyagent sur la piste du Che en vendant des bracelets et autres colliers, Eyan, l'Israelien resté une seule nuit, nous dormons dans le salon sur des matelas pneumatique à même le sol.
Les journées se passent tranquillement, sans aucune vague, entre la lecture des journaux, la préparation du repas du midi et les discussions sans fin (s'il est une chose de découverte dans ce voyage, c'est le côté très bavard des latino-americains....) assis dans des fauteuil à bascule en métal sur le trottoir, à l'ombre et sous le souffle du vent rafraîchissant... Jorge interpelle souvent les passant qu'il connaît nombreux. Militant très actif du parti Fujimoriste, l'ancien président de la République actuellement en prison au Chili pour soupçon de détournement d'argent public, il espère avoir l'investiture pour devenir maire d'Iquitos en novembre. Et il espère bien gagner... Il travaillait auparavant dans un hôpital public mais c'est fait renvoyer du fait de son militantisme politique... Depuis, il essaye de s'en tirer avec son petit cabinet mais mise surtout sur les élections pour se refaire une santé économique... La politique ici est vraiment étonnante.
Les conditions de vie ici en rebuteraient plus d'un, je crois. La douche sur le béton recouvert d'une couche gluante de savon douteux, toilettes attenantes sans chasse d'eau (on rince avec un seau, classique), quelques cafards monstrueux qui se baladent sur le sol partout dans la maison, cuisine qui couperait la faim aux plus gourmands... J'y mange pourtant tous les jours et je ne connais pas encore la trace d'une quelconque turista et les poissons grillés qui en sorte avec leurs bananes plantains sont délicieux. On se fait très bien à ces conditions de vie, qui peuvent aussi paraître confortable comparativement à celle d'autres maisons dans lesquelles j'ai pu rentrer en ville avec sol en terre et latrines au fond du jardin. En tout cas, je suis invité à dormir chez eux si je repasse dans la région. Je vous dis qu'il va falloir revenir ici après ce petit tour...
Tout ceci n'explique pas le verbe "essayer", me direz-vous. Effectivement... J'avais fait précédemment allusion à ma possible rencontre avec un chamane, sorte de sorcier indigène qui parle avec l'au-delà en utilisant des mélanges de plantes hallucinogènes. J'y suis allé hier soir avec une longue recherche avec Jorge pour ne pas tomber sur un chamane business man pour touristes. On y est d'abord allé hier après midi en moto taxi, histoire de voir si c'était possible. Faubourg d'Iquitos, rues en terre, maison en bois et feuilles de palme. A première vue, un quartier très pauvre, de toute façon à part le petit quartier touristique, Iquitos ne respire pas vraiment la richesse. Après un circuit inretenable dans le labyrinthe de rue, on s'arrête devant une maison similaire aux autres. Là, on est accueilli par un homme d'une cinquantaine d'année, un peu gros et rigolard. Il nous fait avancer jusqu'à la cour derrière la maison où se baladent des poules et on parle en buvant de la bière et en fumant. Il me questionne et ce n'est qu'au bout d'un moment qu'il accepte de faire une séance le soir même pour un prix vraiment modique. Rendez vous est pris pour 21 heures...
Je ressors de là heureux de cela. Je voulais essayer de boire la fameuse aguasca, boisson hallucinogène qui parait-il nettoie de beaucoup de choses qui gène la vie... Je jeune jusqu'au soir ne buvant que de l'eau. A 8h30, le moto taxi vient nous chercher et nous reprenons le chemin vers le faubourg. Nous sommes encore une fois accueilli par un Ramon un peu toujours accueillant mais pus sérieux. On ne rigole plus. La prise d'Aguasca est chose sérieuse, que je prends d'ailleurs très au sérieux. Je n'ai même pas le soupçon d'une crainte... On s'installe dans le même jardin que l'après midi mais là chacun à sa place. Puis Ramon me prend à part dans la petite chambre qui lui sert de cabinet de "consultation". Là il m'explique le processus et le déroulemet de la séance. Il m'explique son passé puis me questionne un peu sur ma vie.
Après le retour dans le jardin, la séance commence. Il prépare l'aguasca puis nous la fait boire à un péruvien et à moi, après un rituel un peu compliqué. Ensuite, on s'assoie dans des fauteuils et on attend en se concentrant les yeux fermés. Je suis étonnement serein et laisse la boisson amère faire son effet qui vient au bout d'une petite demi-heure. Alors commence le festival d'images que je pensais être plus violent, des images psychédéliques et de ma vie, des choses qui m'ont perturbé. Je sens que toutes ces choses me quittent une à une remontant le cours de ma vie, Fabuleux. Cela dure quelques deux heures ou peut-être plus. Régulièrement Ramon me demande comment ça va. Il est étonné de ma sérénité. Puis il m'appelle et me fait installer face à lui. Il me fait respirer un extrait de fleurs très odorant et doux, puis commence son rituel. Au début tout va bien, puis d'un seul coup, tout monte, un peu comme quand on a vraiment trop bu et qu'il est grand temps d'aller vomir... Je me lève: Je titube. J'ai envie de vomir mais n'y arrive pas. Je me précipite aux toilettes et me vide entièrement. Etonnant ! Quand je suis calmé, Ramon me fait prendre une douche puis me fait rasseoir pour me reposer. L'effet de l'aguasca s'atténue. Je me sens bien, bien qu'avec le ventre un peu dans tous les sens. Nous rentrons vers 3h du matin en moto taxi et, arrivé à la maison, je m'endors très rapidement après avoir bu plu d'un litre d'eau.
L'expérience est violente mais je me sens dans un état de propreté intérieur, je pense, jamais atteinte auparavant. Je voulais essayer. Je les fais et je ne regrette rien. Je ne vous dirais pas tout ce que j'ai vu, tout ce qui est passé. C'était fort et réconfortant de voir partir toutes ces choses. Peut être verrez un changement au retour...
Je reprend le bateau ce soir vers la frontière, puis vers Manaus au Brésil. La date de rendez-vous avec Grand Citron Vert approche. Je ne la raterai pour rien au monde. J'ai fait ce que j'avais à faire ici...
A tout à l'heure
 
PS : Et la sélection de l'équipe de France, vous en pensez quoi les footeux ??? C'est pas parce que c'est la canicule en France qu'il faut plus donné de nouvelles...

2 Comments:

  • Bonjour!Juste pour te dire qu'il n'y a pas de cnicule en france et que la selection de l'équipe passe bien, à part peut-être celle du gardien! Je suis désolé pour ton appareil photo! Peut-on faire quelque chose? Fais nous signe si jamais .Il serrait dommage de ne pas immortaliser la fin de ce beau périple! A bientôt yo-cox http://photo-passion.blogspot.com/

    By Blogger yo-cox, at 15:49  

  • ben voila mon gars t'as rejoins bluebery dans ces visions je parle du film a ton retour chez nous le pastaga vodka va te sembler bien fade a plus janiffe

    By Anonymous Anonyme, at 17:52  

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