je vais faire un petit tour

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lundi, janvier 23, 2006

Apres avoir annonce un depart jeudi parce que on avait vraiment tout epuise comme activites (dont la visite d'un musee sur la mythologie de l'île realise par un italien dans son jardin avec des statue en objet de recuperation, au top !), on est finalement parti vendredi, quelque peu emu par la reaction de Mercedes et Francis Constanza. Il fallait aussi laisse le temps des adieux, de la derniere soiree, des "a tout a l'heure, jure, crache, vous revenez un jour bientot": Il nous fallait bien 24 heures qui ont ete un peu prolonge jusqu'a la toute fin de l'apres midi... C'est dur de partir. C'est dur de voir partir. Je ne vous decrirai pas le depart. C'etait emouvant, point barre ou punto a la ligna, comme ils disent ici.
Louis Guillaume est parti vers le nord et le continent, moi, j'ai pris la route du sud. Je voulais voir l'ocean. A quelques 80 kilometre d'Ancud, il y a un petit village au bord de l'ocean, juste derriere de grande dune. C'est Cucao et j'ai decide d'y passer deux jours. Je n'ai pas ete deçu. L'ocean je l'ai vu et je ne l'ai pratiquement pas quitte des deux jours. Des mon arrivee, samedi matin, je suis alle le voir apres un petit tour dans le village - sans grand interet mais dans un cadre magnifique entre un immense lac et la mer, le long d'une petite riviere qui joint l'un a l'autre. Apres 1,5 kilometre de marche dans les dunes, j'ai d'abord entendu les vagues. Un vrai bonheur. Ceux qui connaissent Saint Gilles savent de quoi je veux parler. Et puis il est apparu juste devant moi. La plage de chaque cote sur plusieurs kilometres. Les trains de deferlantes. Et puis l'horizon, sans rien qui vient l'interrompre. Je ne l'avais pas vu depuis mon arrivee a Ilha Grande. Et comme ça, aussi puissant, depuis le depart de l'île de Re. Je peux vous dire que ça fait un bien fou. Je me suis balader toute la journee sur la plage, avec quelques pauses quand ça me plaisait a respirer, a regarder, a rever, a penser que ce nouvel ocean (le Pacifique pour ceux qui ne suivent pas...), que ce nouvel horizon etait une invitation a aller toujours plus loin. Je crois que c'est a Saint Gilles devant l'ocean que l'on voyait tous les jours que j'ai eu envie de voyager. Ici, ça me dit juste que je suis dans le vrai et que je dois continuer jusqu'a je sois rassasie, si je le suis un jour... J'ai lu aussi dans les dunes, a l'abri du vent, Francisco Coloane, l'enfant du pays qui a ecrit merveilleusement bien sur l'ile, la Patagonie et la Terre de Feu. Il a vraiment fallu qu'un gros nuages avec du vent dessous s'en mele pour que je quitte cette dune et la plage. Mais je savais que je la reverrai le lendemain pour une cabalgatas (une balade a cheval). Depart vers dix heures du matin, route le long de la plage puis sur de petites colines couvertes de vegetations denses et gardienne d'humidite. Les rayons du soleil se creaient des chemins entre les feuilles montrant des reflets hallucinant. Au bout de quatre heures, nous sommes arrives sur une petite plage, enserree entre deux haut caps rocheux et bordee de foret native, le tout est presque desert evidemment. Nous sommes dans un des parc nationaux de Chiloe et il y a un refuge vetuste pour randonneurs, cache dans la verdure. Petite bouffe. Balades en foret seul. Et puis retour par le meme chemin mais avec une lumiere encore plus hallucinante. Apres plus de huit heures sur la selle, l'arrivee etait la bienvenue.
Je suis partie ce matin de Chiloe pour rejoindre Louis Guillaume pour une autre cabalgatas dans la montagne cette fois et sur plusieurs jours. on part demain. Je serai bien reste plus longtemps a Chiloe. Je ne sais pas pourquoi mais je m'y sens vraiment bien. Il y a encore tant de chose a decouvrir - elle fait plus de 200 km du nord au sud et 80 est-ouest. Toute la partie sud est sauvage et inhabitee. Son atmosphere, ses habitants, melange respectueux de plusieurs etnies, ses sourires que l'on croise a longueur de journee malgre les conditions difficiles de vie, cette impression de bout du monde, de monde a part vivant en autarcie... Oui j'y serai bien reste. On m'a meme propose un travail. Je n'ai pas repondu. Pourquoi pas ? Un jour je reviendrai. Je l'ai promis et encore ce midi quand j'ai eu l'heureuse surprise de voir au terminal de bus d'Ancud, Mirta, Jose Luis et Francis Constanza. On s'est refait des bises et on s'est promis de se revoir ici sur l'ile. Surtout, au dela de la promesse, j'en ai une profonde envie. Je ne suis pas rassasie comme dans de nombreux endroits ou l'on sait en arrivant que des la merveille naturelle du lieu visitee, on partira sans aucun probleme, comme a Iguaçu par exemple.
Je continue au Chili pour l'instant avec la cabalgatas puis un festival de musique au bord d'un lac ou doit nous (avec L-G) rejoindre Francis Constanza...
A tout a l'heure