je vais faire un petit tour

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jeudi, janvier 12, 2006

Ça y est, j'ai vu la mer. Plus que la mer, l'ocean. Et je ne pensais pas que ça allait autant me faire plaisir. Quel bonheur d'etre la dans cette ile. Je ne sais pas pourquoi, l'envie expresse de venir ici m'est venu a Buenos Aires, comme ça un apres midi. Il fallait venir ici plus qu'ailleurs. C'etait un des lieux incontournable de ma petite tournee mais sans plus. Et le fait d'etre la me revigore vraiment. Je me sens plus serein, plus en accord avec ce voyage encore.
Ça a commence sur le bac entre le continent et l'ile. Rien de bien impressionnant, ce n'est pas pire, ni plus long que la traversee de la Gironde entre Royan et Le Verdon. Mais le fait de respirer l'air du large, voir au-dessus de ma tete un vol de pelicans, d'avoir le vent qui fouette le visage, ça m'a comme nettoye des pollutions de la grande ville. Donc, je suis vraiment content d'etre ici.
L'ile de Chiloe, c'est le debut des canaux de Patagonie. La ou la montagne laisse l'ocean s'emparer de ses vallees. Malgre la colonisation de l'homme industriel (la region et les canaux etaient habites par quatre races qui ont ete peu a peu extermines. Les derniers Alacalufs ont disparu vers les annees 50.), la nature y est encore reine grace aux conditions meteos particulierement sauvages. Les depressions qui prennent naissances de l'autre cote du continent, sur l'ocean Atlantique viennent mourir ici contre la cordilliere des Andes. Alors, ça pleut et ça vente. Comme disent les Bretons, il fait beau plusieurs fois par jours. Je vous dis pas entre les rayons de soleil.
Malgre le regne de la nature, il a quand meme ete possible de desertifier une partie de la region (sur le continent...) en pillant joyeusement des forets seculaires entieres, faisant disparaitre de ce fait nombres de petits animaux qui permettaient notamment aux saumons de se nourrir en remontant les nombreux petits fleuves. Le desastre ecologique est plus etendu evidemment mais c'est juste pour l'exemple. On peut citer aussi les bateaux aspirateurs qui viennent se nourrir (!) dans les canaux. Ces enormes engins de plus de cent metres sont equipes de gros tuyaux qui aspirent l'eau et tout ce qu'il y a dedans, poissons, coquillages, algues, petits mamiferes marins (qunad je dis petits, c'est des bebes dauphins ou des manchots...). Tout cela est trie a bord et ce qui ne pourra etre revendu a l'industrie comestique (L'oreal, parce que je le vaut bien...) est rejette mort sur l'autre bord. Ceci est evidemment interdit mais ça existe quand meme. Je ne sais pas si c'est encore d'actualite mais jusqu'a il y a moins de dix, ça existait avec l'autorisation secrete des heritiers de Pinochet. D'ailleurs, c'est le grand General, qui ne se limitait donc pas a entasser ses pseudo ennemis dans les stades, qui a entame tout ça. Comme dirait la grand mere chez qui je suis : "este hijo de puta de Pinochet !" Sans commentaire...
Dites donc, c'est peut etre l'air de la mer qui me met dans cet etat ou bien la lecture du bouquin de Sepulveda "Le Monde du bout du Monde", qui traite du sujet. Ça sert aussi a ça le voyage. A voir, que partout ou l'homme industriel passe, il y a des gros degats irreparable et que si on ne s'y met pas tous un petit coup au quotidien (et il ne s'agit pas seulement de tri des dechets), ben, je vous dit pas dans quelle merde vont etre ceux qui nous suivent.
Bon j'arrete la. C'est vraiment plein d'energie les huitres, vraiment. Ça me manquait et je suis alle en acheter ce midi au marche avec des palourdes enormes. Avec un petit coup de vin blanc, c'etait excellent. Je crois que je vais recommence demain et apres demain et pis apres encore. Tous les jours ou je vais rester ici. C'est tellement bon. Il parait qu'ici c'est l'endroit ou l'on mange les meilleurs coquillages du monde... Allez Normands, Bretons, Vendeens, Charentais, Aracachonnais, ne vous laissez pas vaincre ainsi, au boulot pour redorer votre blason. Qu'est ce que c'est con aussi les drapeaux.
A tout a l'heure
ET manger des huitres
Je promet que je n'ai rien bu...