je vais faire un petit tour

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samedi, février 11, 2006

Je me suis souvenu, il y a peu, de ce que m'avait dit une conseillère d'éducation, par ailleurs prof de philo, lors de ma deuxième terminal. "Benoiton, je vous vois bien en touriste. Pas dans le tourisme mais touriste..." Sans plus de commentaires... J'avoue que sur le coup, je fus un peu vexe mais ça m'avait bien fait marrer. A touriste, le Littre définit : "Se dit d'un voyageur qui parcourt un pays par curiosité ou par désoeuvrement". Je ne sais pas si je suis désoeuvré (quoique certaines fois je me demande vraiment) mais je suis réellement curieux de ce que je découvre tous les jours. Surtout je sens que je suis a ma place en ce moment. Donc finalement, Mme Lavesque, c'était le nom de cette prof de philo qui m'a notamment amené a lire Marx et a en avoir une certaine méfiance, enfin plus envers ceux qui l'ont interprète, avait raison : je suis fait pour être touriste. Définitivement !
Et j'ai applique la chose ces trois derniers jours. Je n'ai pas de guide du Chili et en regardant la carte de la région récupérée dans un office de tourisme, j'ai trouve que la cote devait être plutôt jolie. Seul problème, l'accès n'est pas vraiment facile. Heureusement qu'ici, le réseau de transport en commun est particulièrement efficace et permet a tout le monde, même les plus recules dans la campagne de rejoindre le village le plus proche dans la journée. Il suffit juste d'être patient et de se renseigner a chaque étape sur l'étape suivante. Il ne sert en effet a rien de demander si il y a une connexion pour Trifoully los Gansos, en trois entretiens, on aura trois réponses différentes, et la vérité s'avère une quatrième solution... Donc chaque chose en son temps et on ne s'affole pas de toute façon, il y aura toujours un endroit pour dormir...
Premier soir, après avoir rate mon bus, j'arrive juste au moment du coucher du soleil a Melhuin, un petit bled de pécheur niche entre deux falaises, au bord d'un petit fleuve et tout au fond d'une vallée superbe... Le temps de laisser mon sac a l'hospedaje, face a la mer s'il vous plaît, je vais me poser de près de la plage. Et pof, au moment ou la grosse boule rouge disparaît a la surface du Pacifique : le rayon vert. Si, si, vraiment. Il y a de quoi se dire que ce passage va se passer sous de bon hospice... Le lendemain, après un petit tour dans le village qui n'a rien de particulièrement joli a part l'environnement dans lequel il est, entre un grand étang et la mer, je prend le bus pour aller 5 km plus loin. Presque une heure de bus... La piste monte et descend, frôle des falaises tombant dans la mer et comme d'habitude on s'arrête tous les 300 mètres pour laisser monter ou descendre quelqu'un, laisser un paquet ou en prendre un. Le bus est le lien avec le monde et ainsi nul n'est réellement isole. On a peut être oublie ceci dans notre beau pays... Bref on bout d'une heure les yeux rives de l'autre cote de la vitre du bus, on arrive dans un autre estuaire. Le village est au bord du rio qui est séparé de la mer par une longue bande de dune plante de pins et d'eucalyptus. L'endroit est plutôt tranquille. Les pécheurs sur les quais réparent leur filet en parlant, certains commerçants attendent leur client assis sur une chaise a l'entrée de leur magasin, quelques chiens font la sieste. Les bateaux attendent leur prochaine sortie amarre a l'estacade en bois. J'ai l'impression d'être un extra-terrestre avec mon sac a dos jaune et mes pompes rouges... Je vais manger dans une petite gargote des Choros (grosses moules) crues après que la cuisinière m'est demande trois fois si j'avais bien compris que c'était cru... Après petite sieste en attendant le prochain bus. L'objectif est d'arriver sur les rives d'un lac 50 km plus au nord. Ce lac a la particularité sur la carte d'être très découpé et d'être très proche de la mer. Je me dit que ce doit être joli. La je fais 50 km d'un coup en deux fois pour me retrouver dans un petit bled plus dans les terre et au bord d'une très belle rivière. Décidément j'ai de la chance. La, une petite pension pas chère du tout. De loin la moins chère depuis mon arrivée au Chili. ici point de touristes, a part moi évidemment, les locataires des chambres travaillent pour un temps dans la région. C'est la saison des oignons et nombreux viennent faire la récolte. Je suis super bien accueilli et la patronne me trouve un plan pour racourcir mon periple du lendemain jusqu'à Puerto Dominguez sur la rive orientale du lac Budi. Seulement le depart est a 7 heures du mat. N'ayant pas de montre je me réveille beaucoup plus tôt et reste presqu'une heure dans le froid (ça caille vraiment la nuit ici...) en attendant le bus en question qui ne prend normalement pas de passagers. Celui ci me laisse trois quart d'heure plus tard au milieu de la campagne, un endroit complètement désert a l'embranchement de deux chemins... Je prend le bus suivant et arrive peu après a Puerto Dominguez, heureux. Je me précipite dans le premier et seul restaurant pour prendre un thé chaud et manger... L'endroit n'est pas spécialement joli, le village en tout cas, car les paysages sont encore une fois superbes et sauvages. Le lac, seul lac sale de tout le continent américain si j'en crois un panneau, s'insère entre de jolies collines escarpées dans un dédale d'îles, de petits fjords, de plages de sable noir, de bois de pins et d'eucalyptus. Au bout d'un môle, un petit bac attend. Je me rencarde. Il traverse le lac gratuitement. De l'autre cote, un bus évidemment pourra me mener a l'endroit ou je doit passer la nuit près de l'embouchure du lac avec la mer. Je me retrouve de l'autre cote en fin d'après midi. Ici, a part le micro (petit bus), le seul moyen de transport est la carriole avec les boeufs. La majorité des habitant d'ici sont des indiens Mapuche, les seuls qui ont vraiment damne le pion aux conquistadores espagnols en se défendant et en repoussant les assauts des européens. Ils ont réussi ainsi a garde un peu de leur culture même si aujourd'hui, l'alcool et l'analphabétisme est plus leur quotidien...En plus des armes, l'alcool a toujours été une arme superbe des colons. Quant a l'éducation, elle est un danger pour le pouvoir et quand celui ci n'a pour seul objectif que la richesse, il est nécessaire de laisser dans l'ignorance ceux qui ont les terres. D'ailleurs dans l'histoire de ce pays, les gouvernants ne se sont pas genes pour donner des hectares de terre aux allemands venu ici par depit a la fin du XIX et au début du XX. Ils ont évidemment fait fortune... Ça ne tient pas a grand chose. Ils ont largement soutenu Pinochet, le roi du bradage des richesses du pays, par la suite. Ce n'est peut être pas un hasard...
Bref, en attendant le bus au bord de la route pres d'une ferme, je vois une pancarte musée Mapuche. N'ayant rien de mieux a faire, j'y vais. Comme je me doutais, le musee se limite a une case traditionnelle avec des objets divers dedans. Mais, la propriétaire du lieu, elle même Malpuche m'invite a boire una Bebida dans sa maison ou son ses parents, sa soeur et ses enfants. J'y reste une bonne heure. Et on a bien rigole surtout quand sa soeur a fait des yeux ronds comme ça quand elle a su que j'étais célibataire... J'ai retrouve la mer en fin d'après midi hier après une heure de bus, qui a embarque un cochon et son propriétaire. Je fais une petite pause et repars des demain vers le nord par la piste côtière...
Par solidarité avec votre hiver, aujourd'hui, nous somme dans la brume et il fait moins de vingt degrés... Je pense d'ailleurs que l'hiver doit vous mettre dans un état de torpeur évident, je reçois déjà moins de nouvelles... A moins que ce soit les angines et la gastro...
A tout a l'heure

1 Comments:

  • Merde, on aurait pu avoir une famille Malpuche par alliance...y aura p'tet d'autres occasions...

    By Anonymous Anonyme, at 13:30  

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