je vais faire un petit tour

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dimanche, novembre 19, 2006

C'est ailleurs...

Il s'agit d'un endroit exceptionnel. Vraiment exceptionnel. Sur la carte, il est tout la-haut, presque à l'extrême nord du continent sud américain. C'est un endroit où en quelques kilomètres, on passe du niveau de la mer à 5750 mètres. C'est en milieu tropical et une grande diversité d'écosystèmes sont représentés. C'est ici qu'il y a quelques milliers d'années la civilisation Tayrona est née et est restée du fait de la richesse de l'endroit. Aujourd'hui, ce sont les Kogis qui habitent ces montagnes toutes vertes de végétation, tapissées de gros rochers ronds, où courent de nombreux torrents, où d'énormes orages avec des pluies torrentielles s'abattent pour mieux adoucir le climat, où poussent de nombreux et divers fruits et légumes. Ils sont encore une dizaine de mille aujourd'hui à vivre ici, plus ou moins en contact avec le monde moderne. Certains, comme partout malheureusement, se servent de leur identité pour faire un business qui va à l'encontre des traditions de leur peuple. D'autres, la majorité je crois, se protègent, loin dans la montagne dont ils sont les seuls à vivre en harmonie avec elle donc à respecter tout ce qui y vit.
Du haut de leurs sommets, de leur forêt, ils ne comprennent pas ce que nous faisons. Pire, ils nous regardent, où plutôt aperçoivent le peu qu'ils peuvent, et se sentent responsable de travailler spirituellement pour réparer le non-respect que nous avons de la terre sur laquelle nous vivons tous. Pour eux, l'homme n'est qu'un élément parmi d'autres dans la nature, ni supérieur, ni inférieur, égal, et de ce fait, il doit respecter et dialoguer avec tous. Pour eux, chacun des actes que fait un être humain est responsable, c'est à dire qu'il en mesure les conséquences, toutes les conséquences. Pour eux, lorsque l'ont fait mal à la terre, lorsque l'on déséquilibre un écosystème, tout ce qui est autour est dèsèquilibrè et devient malade. Il est forcément difficile de comprendre tout ça depuis notre belle société et plutôt que de continuer, je vous invite à lire le livre d'Eric Jullien "Kogis, le message des derniers hommes" ou d'aller sur le site de son association ( http://www.tchendukua.com/) qui rachète des terres dans la sierra pour que les Kogis en soient propriétaires. Parce que la Sierra n'est pas une réserve pour parquer les indiens comme aux Etats Unis ou en Australie: C'est un territoire libre. Les Kogis ne connaissant pas la propriété, les terres où ils vivent appartiennent souvent à des fermiers ou plus souvent aux narcotraficants pour planter et transformer la Coca. C'est un des endroits ou la guérilla entre Farc (d'obédience marxiste lèniniste, anciennement financé par l'URSS et à présent par la drogue), les paramilitaires (clairement fasciste, commandité par l'état et les grands propriétaires y comprend les narco traficants) et les militaires représentant de l'état dit libéral. Forcement, au milieu de tout ça, des intérêts financiers en jeu, les Kogis, avec leur regard perdu dans un autre monde, ne comptent pas vraiment. Avec ses nouvelles terres achetées, ils gênent un peu et Gentil Cruz, l'ami colombien de Eric Jullien, s'est tout simplement fait assassiner par les paramilitaires, il y a quelques mois.
Pourquoi je vous racontes tout ça ? Parce qu'au pied de ces montagnes, aux pieds de la Sierra de Santa Marta, j'y suis actuellement, parce que dans ce territoire ou les ancêtres des Kogis ont choisit de vivre, j'y ai passé ces six dernier jours. Rarement, j'ai senti endroit aussi apaisant, respirant autant la sérénité, la vie aussi, toute la vie comme elle devrait être tout le temps, simple, comme la nature qui est ici ultra présente.
Ici, dans le parc Tayrona, lieu touristique étonnamment peu fréquenté, je suis resté à disfruter dans mon hamac pendant six jours. J'ai rechargé mes batteries après une fin de séjour sur GCV un peu speed avec le chantier et des à tout à l'heure un peu trop émouvant et puis avant le retour vers les frimas de l'hiver français dont votre chaleur saura me réchauffer. Je me suis promener le long des grandes plages bordées de cocotiers, au milieu de la forêt luxuriante et pas agressive comme en Amazonie (on peut se promener nu pied sans problème): J'ai passé des heures à regarder la mer ou ces montagnes étonnantes. J'ai lu, beaucoup. Et je suis monté au Pueblito, au début du monde des Kogis, par un petit chemin escarpé, souvent invisible entre les arbres aux formes bizarre et toujours les gros rochers ronds et rassurants. J'y ai ressentit énormément de choses notamment la sérénité du lieu. J'ai échangé un peu avec Miguel, jeune Kogis chargé par la communauté de vivre ici avec sa famille. Il remonte régulièrement dans la Sierra se purifier et faire un travail spirituel très profond. J'ai eu l'impression de toucher du doigt quelque chose de plus fort que moi (et ce n'est pas Sèga...), que nous: Quelque chose qui nous dépasse parce que nous sommes loin d'être en accord. Et nous sommes tellement éloigné de cet accord que nous n'avons plus la mémoire de la terre et de ce qu'elle est. Les Kogis l'ont. C'est ainsi. Aidons les à la garder, simplement avec respect.
Merci pour ces merveilleux moments encore une fois. Cette semaine restera graver longtemps dans ma mémoire. J'espère pouvoir y retourner...
A tout à l'heure
 
PS : J'ai pas de photos du Pueblito. Ce jour là, j'ai oublié l'appareil dans mon sac. Sans faire exprès...
Bon alors, c'est la Sègolène Royale qui va s'y coller chez les socialistes. On parit combien que Josè Va y aller aussi et là il a de la place.