je vais faire un petit tour

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samedi, mars 18, 2006

Six mois !

"¿Donde vives ? ¿De donde vienes? ¿Desde cuanto tiempo llegas aqua?" Ces petites questions toutes simples (Où vis-tu ? D'où viens-tu ? Ça fait combien de temps que tu es là ?) marquent le début à toutes conversations dans les hosterias. C'est le début d'une nouvelle relation, juste pour une soirée, quelques jours ou plus. Pourquoi nous parle-t'il de cela ? Quel rapport avec le titre ?
Hier nous étions le 17 mars et, comme je l'ai déjà écrit, Manu Chao se produisait à Jujuy, la ville où je suis encore pour quelques heures. Et alors ? Et alors, j'ai retrouvé plein de voyageurs croisées tout au long de mon chemin en Argentine. Certains avec qui j'ai fêter Noël où la nouvelle année à Buenos Aires, d'autres croisés à Bariloche ou à Iguazu, et la majorité rencontré à Mendoza ou à Cafayate. Je ne sais combien de nationalités étaient représentés à ce concert mais ce devait être impressionnant... Ces voyageurs, j'ai lié connaissance avec eux, grâce à ces petites questions toutes bêtes. Toujours aucun rapport avec le titre...
Ce 17 mars, au-delà du concert de Manu Chao à Jujuy, c'est aussi la Saint Patrick Day, ce qui me concerne un petit peu, mais cela fait exactement six mois que j'ai quitté le sol français. Six mois pil poil. Six mois que je n'ai pas vu passer. Et pourtant quand je me retourne, il s'en est passé des choses sur mon chemin (sur le votre aussi évidemment, je vous le souhaite). Toutes ces images, ces émotions, ces moments intenses, ces rencontres riches qui peut être auront une suite, ces petits passages à vide (rares et rapides), ces doutes devant l'inconnu du lendemain ou de l'heure qui suit, ces fatigues du à une longue route ou à des fêtes prolongées, ces extases devant ce que le monde m'a offert, ces longs passages dans les bus ou à en attendre un, ces heures scotchés à la fenêtre de ces mêmes bus, ces nombreux livres lus toujours avec intérêt, ces longs moments dans des endroits singuliers à juste laisser l'esprit vagabondé, ces heures passées dans le cyber café les plus divers, ces après midi à cheminer au hasard des pas dans des villes ou des villages inconnus, ces jours de repos complet pour ne pas de méditation dans des endroits qui me convenaient, ces instants vécus pleinement parce que non pollués par ce qui peut arriver après, ces sourires croisés, ces détresses ressenties dans des regards aussi qui nous remettent vite à notre place d'humain gâté par le vie et d'être impuissant face à la misère ou l'injustice, ces moments de petite nostalgie à penser à tous les moments forts qui ont précédé mon départ partagés avec vous, ce regard flou vers l'avenir où des routes de plus en plus nombreuses s'offre à moi jusqu'à ce que la plus évidente reste, comme d'habitude, cette sérénité qui de plus en plus m'envahit, ce bien-être aussi sachant que je suis ici à ma place...
Un petit bilan ? Toute cette liste en est un en soit. Il est quelque fois où je me demande si c'est vraiment ma vie qui est si riche. Je ne regrette évidemment pas d'être parti, d'avoir tut les peurs au fond de moi pour aller en paix. Je ne remercierai jamais assez toutes les personnes qui m'ont permis d'être là aujourd'hui et, en particulier, celle qui m'a ouvert les yeux sur l'évidence de ce voyage. Evidemment que c'est ma vie qui est si riche. Et si elle est ainsi, c'est que j'ai peut-ëtre su me débarrasser de nombreux carcans et obligations que notre société nous imposent à tous. C'est tellement plus simple sans tout cela, les "il faut", "il faut pas", les "c'est pas bien" ou "c'est bien", ces jugements souvent trop rapides qui ne prennent pas le temps d'écouter un autre point de vue ou de regarder sous un autre angle, cette course vers le toujours plus alors que les préceptes de la civilisation dont nous sommes issus nous mettent en évidence que c'est en ayant moins que l'on est le mieux.
Bref, me balader avec juste mon sac à dos, avec des habits de plus en plus usés, à croiser de nombreuses personnes différentes et à essayer de vivre à leur rythme, me fait relativiser beaucoup de chose et réfléchir sur la vie. Vian a écrit, détournant une expression populaire : " Pourquoi je gagnerai ma vie puisque je l'ai ?" Dans le fond, il n'avait pas tort. Le tout, c'est de savoir comment on veut la remplir...
A tout à l'heure

PS : Pendant ce temps-là, il y a quelques centaines de milliers de personnes qui défilent dans la rue parce q`'il y a un moment il pense que ça suffit. Entre les voitures d'octobre et les manifs en ce moment (dont on ne voit que les baston entre flic et extremistes de tout bord... Chapo les journaleux), les Argentins croient que c'est la révolution en France... On en est encore loin.
Je suis aussi tombé sur ce site (www.salaudsdepauvres.com) après l'agression de De Panafieu dans une cité parisienne. C'est celui du lanceur d'oeuf. Je vous invite à y aller. J'aime bien l'idée des chalets...